Cet air qui m'obsède jour et nuitCet air n'est pas né d'aujourd'huiIl vient d'aussi loin que je viensTraîné par cent mille musiciensUn jour cet air me rendra folleCent fois j'ai voulu dire pourquoiMais il m'a coupé la paroleIl parle toujours avant moiEt sa voix couvre ma voixPadam…padam…padam…Il arrive en courant derrière moiPadam…padam…padam…Il me fait le coup du souviens-toiPadam…padam…padam…C'est un air qui me montre du doigtEt je traîne après moi comme un drôle d'erreurCet air qui sait tout par cœurIl dit: "Rappelle-toi tes amoursRappelle-toi puisque c'est ton tour'y a pas d'raison pour qu'tu n'pleures pasAvec tes souvenirs sur les bras…" Et moi je revois ceux qui restentMes vingt ans font battre tambourJe vois s'entrebattre des gestesToute la comédie des amoursSur cet air qui va toujoursPadam…padam…padam…Des "je t'aime" de quatorze-juilletPadam…padam…padam…Des "toujours" qu'on achète au rabaisPadam…padam…padam…Des "veux-tu" en voilà par paquetsEt tout ça pour tomber juste au coin d'la rueSur l'air qui m'a reconnue…Écoutez le chahut qu'il me fait…Comme si tout mon passé défilait…Faut garder du chagrin pour aprèsJ'en ai tout un solfège sur cet air qui bat…Qui bat comme un cœur de bois…
Paris
Paroles et Musique: A.Bernheim 1949
On se rappelle les chansons.Un soir d'hiver, un frais visage,La scène à marchands de marrons,Une chambre au cinquième étage,Les cafés crèmes du matin,Montparnasse, le Café du Dôme,Les faubourgs, le Quartier latin,Les Tuileries et la Place Vendôme.Paris, c'était la gaieté, Paris,C'était la douceur aussi.C'était notre tendresse.Paris, tes gamins, tes artisans,Tes camelots et tes agentsEt tes matins de printemps,Paris, l'odeur de ton pavé d'oies,De tes marronniers, du bois,Je pense à toi sans cesse.Paris, je m'ennuie de toi, mon vieux.On se retrouvera tous les deux,Mon grand Paris.Évidemment, il y a parfoisLes heures un peu difficilesMais tout s'arrange bien, ma foi.Avec Paris, c'est si facile.Pour moi, Paris, c'est les beaux joursLes airs légers, graves ou tendres.Pour moi, Paris, c'est mes amoursEt mon cœur ne peut se reprendre.Paris, tu es ma gaieté, Paris.Tu es ma douceur aussi.Tu es toute ma tendresse.Paris, tes gamins, tes artisans,Tes camelots et tes agentsEt tes matins de printemps,Paris, l'odeur de ton pavé d'oies,De tes marronniers, du bois.Je pense à toi sans cesse.Paris, je m'ennuie de toi, mon vieux.On se retrouvera tous les deux,Mon grand Paris.