Читаем Napoléon. L'empereur des rois полностью

« Je m'arrête un moment pour déjeuner. Je profite pour t'écrire et te recommander d'être gaie et de ne pas t'affecter. Toutes les promesses que je t'ai faites te seront tenues. Ainsi notre séparation ne sera que de peu de temps. Tu sais combien je t'aime, il est nécessaire que je sache que tu es bien portante et tranquille.

« Adieu, ma douce amie, mille baisers.

« Nap. »

Puis il repart.

Il roule le jour et la nuit sans descendre de voiture. À 7 heures du matin, il écrit à nouveau.

« J'ai été très vite, seulement un peu de poussière. Je pars pour être ce soir à Posen, où je resterai la journée de demain 31. J'espère que tu m'auras écrit que tu te portes bien, que tu es gaie et raisonnable. »

C'est moi qui les soutiens tous, moi dont le devoir est de conduire les autres.

Moi qui ne peux jamais poser mon arme, moi qui ne peux pas me laisser aller.

Il reprend la plume.

« Il est bon quand je t'expédie des officiers, que Montesquiou, le grand chambellan, leur fasse des présents de quelques bagues de diamants, plus ou moins belles suivant les nouvelles qu'ils t'apporteront.

« Ton père sera parti, ce qui aura augmenté ta solitude.

« Addio, mio dolce amore, mille tendres baisers.

« Nap. »

Il entend les cris de la foule de Posen qui le salue comme le libérateur de la Pologne.

Je n'ai d'autre consolation que la gloire.


41.


Il est 7 heures du soir, ce dimanche 31 mai 1812. Napoléon s'approche de la fenêtre, dans la pièce de cette maison de Posen où il a passé la journée à étudier l'état des effectifs, la situation des armées. Le soleil est encore haut. Des cris retentissent. La foule qui a entouré la maison depuis qu'il s'y est installé est encore là, enthousiaste, courant dans les rues pavées, toutes conditions mêlées - soldats, paysans des environs, notables, femmes. En se rendant à la messe, en fin de matinée, il a remarqué des visages, des silhouettes ressemblant à Marie Walewska. Il a été ému, heureux d'être là, en Pologne, parmi ce peuple. Puis il s'est enfermé dans cette pièce avec Méneval, dictant des dépêches, feuilletant les registres.

Il éprouve un sentiment d'orgueil et de puissance. Jamais une telle armée n'a été rassemblée : 678 080 hommes, peut-être vingt nations, 11 042 officiers et 344 871 sous-officiers et soldats français, 7 998 officiers et 284 169 étrangers. Étrangers ! Il ne veut pas entendre ce mot : il l'a dit au maréchal Berthier. Ces contingents viennent des départements du Grand Empire, ou bien sont des alliés.

Il doit tout savoir de chaque unité, il voudrait connaître chaque homme. Ce matin, dans les environs de Posen, il a passé en revue le 23e corps de chasseurs à cheval. Il s'est avancé vers le chef d'escadron. Il a reconnu Marbot, un officier de valeur. Il l'a harcelé de questions sans le quitter des yeux.

- Combien avez-vous de mousquetons provenant de Tulle ou de Charleville ? Combien avez-vous de chevaux normands ? Combien de bretons ? Combien d'allemands ? Quelle est la moyenne d'âge de tous vos soldats ? de vos officiers ? de vos chevaux ? Avez-vous des approvisionnements pour tous, et pour combien de jours ? Vos hommes ont-ils cinq kilos de farine dans leurs sacs, du pain pour quatre jours et des biscuits pour six jours, comme je l'ai exigé ?

Marbot a bien répondu. On ne gagne une guerre que par la combinaison des grandes pensées stratégiques et du souci du détail.

Il se tourne vers Méneval, commence à dicter un ordre du jour.

« Les officiers feront des inspections tous les matins pour s'assurer que chaque soldat n'a mangé que le jour de vivres qu'il devait, et qu'il a le reste pour le nombre de jours voulu. »

Il faut qu'Eugène retarde le mouvement de son armée jusqu'à nouvel ordre, « car avant tout il faut que vous ayez des vivres. Faites-moi connaître combien vous avez de pain. Je me déciderai alors à vous donner un ordre de mouvement. Dans ce pays-ci, le pain est la principale des choses ». Maintenant, il faut questionner le maréchal Davout : « Je suppose que vous vous êtes assuré de vingt-cinq jours de vivres pour votre corps d'armée ? »

Il s'arrête. Maret vient d'arriver. Le duc de Bassano, ministre des Relations extérieures, a quitté Dresde il y a quelques heures. A-t-il des lettres de l'Impératrice ? Il les tend. Napoléon les pose sur la table, puis fait signe qu'il veut rester seul. Il les lit, commence à répondre.

« Mon amie, j'ai reçu tes trois lettres. Je commençais à trouver bien long d'être deux jours sans avoir de tes nouvelles. J'apprends avec peine que tu es triste et je sais gré à la princesse Thérèse de te faire promener. Je suis fatigué d'avoir travaillé toute la journée. Je vais monter une heure à cheval. Je partirai cette nuit pour être demain matin à Thorn. Dis bien des choses de ma part à ta tante et au roi et à la famille de Saxe.

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