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Mentent tout ceux-là, car ils renient leurs heures de sécheresse, n'ayant rien compris. Et ils te font douter de toi car, de les entendre affirmer leur ferveur, tu crois en leur permanence et, à ton tour, rougissant de ta sécheresse tu changes ta voix et ton visage, quand tu es en deuil, si l'on te regarde.

Mais je ne connais que l'ennui qui te puisse être permanent. Lequel te vient de l'infirmité de ton esprit qui ne sait lire aucun visage au travers des matériaux. Ainsi qui considère le matériel du jeu d'échecs sans deviner qu'un problème s'y inscrit. Mais, si t'est accordée de temps à autre, en récompense de fidélité dans la chrysalide, la seconde d'illumination de la sentinelle, ou du poète, ou du croyant, ou de l'amant, ou du voyageur, ne te plains point de ne point contempler en permanence le visage qui transporte. Car il en est de si brûlants qu'ils consument qui les contemple. La fête n'est point pour tous les jours.


Donc tu te trompes quand tu condamnes les hommes sur leurs mouvements de routine, à la façon du prophète aux yeux bigles qui nuit et jour couvait une fureur sacrée. Car je sais trop que le cérémonial s'abâtardit dans l'ordinaire en ennui et routine. Car je sais trop que la pratique de la vertu s'abâtardit dans l'ordinaire en concessions aux gendarmes. Car je sais trop que les hautes règles de la justice s'abâtardissent dans l'ordinaire en paravent pour jeux sordides. Mais que m'importe? Je sais aussi de l'homme qu'il lui arrive de dormir. Me plaindrai-je alors de son inertie? Je sais aussi de l'arbre qu'il n'est point fleur, mais condition de la fleur.


CCXIX


J'ai désiré fonder en toi l'amour pour le frère. Et du même coup j'ai fondé la tristesse de la séparation d'avec le frère. J'ai désiré fonder en toi l'amour pour l'épouse. Et j'ai fondé en toi la tristesse de la séparation d'avec l'épouse. J'ai désiré fonder en toi l'amour pour l'ami. Et du même coup j'ai fondé en toi la tristesse de la séparation d'avec l'ami, de même que celui-là qui bâtit les fontaines bâtit leur absence.

Mais de te découvrir tourmenté par la séparation plus que par tout autre mal, j'ai voulu te guérir et t'enseigner sur la présence. Car la fontaine absente est plus douce encore pour qui meurt de soif qu'un monde sans fontaines. Et même si t'en voilà exilé au loin pour toujours, quand ta maison brûle tu pleures.

Je connais des présences généreuses comme des arbres, lesquels étendent loin leurs branches pour verser l'ombre. Car je suis celui qui habite et te montrerai ta demeure.

Souviens-toi du goût de l'amour quand tu embrasses ton épouse à cause que le petit jour a rendu leur couleur aux légumes dont tu installes sur ton âne la pyramide un peu branlante car tu te mets en route pour les vendre au marché. Ta femme donc te sourit. Elle demeure là sur le seuil prête, ainsi que toi, pour son travail, car elle balaiera la maison et lustrera les ustensiles et s'emploiera à la cuisson de ton repas, songeant à toi, à cause de tel régal dont elle mijote la surprise, se disant à soi-même: «Qu'il ne revienne pas trop tôt car il me gâterait mon plaisir à me surprendre…» Rien donc ne la sépare de toi bien qu'en apparence tu t'en ailles au loin et qu'elle souhaite ton retard. Et il en est pour toi de même, car ton voyage servira la maison dont il faut bien que tu répares l'usure et alimentes la gaieté. Et tu as prévu sur ton gain quelque tapis de haute laine et, pour ton épouse, tel collier d'argent. C'est pourquoi tu chantes sur la route et habites la paix de l'amour, bien qu'en apparence tu t'exiles. Tu bâtis ta maison, à petits pas de ta baguette, en guidant l'âne, en rajustant les corbeilles, en te frottant les yeux car il est tôt. Tu es solidaire de ta femme mieux qu'aux heures d'oisiveté quand tu te tournes vers l'horizon, du seuil de chez toi, ne songeant même pas à te retourner pour savourer quoi que ce soit de ton royaume, car tu rêves alors d'un mariage lointain où tu souhaites de te rendre, ou de telle corvée, ou de tel ami.

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