Placé comme vous l’êtes, M. le maréchal, à la tête des forces militaires de l’alliance européenne, vous avez contribué plus d’une fois, par la sagesse et la modération qui vous distinguent, à concilier les plus graves intérêts ; je me suis constamment adressé à vous dans toutes les circonstances qui pouvaient particulièrement influer sur l’affermissement de l’état des choses rétabli en France par vos glorieux exploits ; maintenant que la question de créance particulière à la charge de la France prend un caractère critique et décisif, à raison des difficultés que présente l’exécution littérale de traité du 8—20 novembre 1815, je n’ai pas cru devoir laisser ignorer mon opinion aux monarques mes alliés sur le mode d’envisager cet engagement onéreux, de manière à en prévenir l’infraction et à le rendre exécutable. Les assertions du gouvernement français vous sont connues, M. le maréchal ; mon ministre, à Paris, reçoit l’ordre de vous communiquer le mémoire qui a été tracé sous mes yeux, relativement à cette question importante. Je vous invite à porter toute votre attention sur l'enchaînement de motifs de droit et de convenance politiques qui se trouvent consignés dans ce travail, à l’appui du principe d^ccommodement présent, pour résoudre les complications inhérentes à l’acquittement des créances particulières qui furent imposées à la France, alors qu’il n’était pas facile de prévoir leur énorme développement. Vous apprécierez, M. le maréchal, l’ensemble des considérations majeures qui plaident à l’appui d’un système de conciliation équitable. Vous répandrez toute la lumière d’un esprit juste, toute la chaleur d’une âme élevée à la hauteur des circonstances, sur une question de laquelle dépendent peut-être le repos de la France et l’inviolabilité des engagements les plus sacrés. C’est la modération et la bonne foi qui ont été de nos jours le mobile d’une force réparatrice et bienfaisante, et c’est à celui qui en a proposé et secondé le triomphe à faire entendre, dans tous les moments critiques, le langage de cette modération et de cette même bonne foi. Dans cette conviction, s’il me restait encore un voeu à énoncer, ce serait de vous déférer, par l’assentiment unanime de mes alliés, la direction principale des négociations qui pourraient s’ouvrir à Paris, sur la question des créances particulières et sur le mode le plus équitable de la décider d£
un commun accord.„Recevez, M. de maréchal, les témoignages réitérés de tout mon estime*
Alexandre.