Хроники времен Екатерины II. 1729-1796 гг.

Mon cher cœur. Je viens de recevoir la lettre par laquelle vous m’annoncés l’arrivée d’Evrard, j’espere que j’en recevrai bientôt une qui m’annoncera son depart de Paris; vous sentés combien de motifs me font souhaiter son retour. Je suis parfaitement retabli du refroidissement dont je vous ai parlé et j’ai deja repris mon train de vie ordinaire, en tout je ne puis pas me plaindre de l’Eté, il est superbe et presqu’aussi chaud qu’un été de France. Seulement il est un peu triste pour moi car je n'ai pas vu l’imperatrice depuis qu’Elle est à Czarsko Zelo excepté à un seul spectacle. Elle a bien des contrariétés exterieures et domestiques et les soutient avec une force, un grandeur et une Noblesse digne d’Eloges. Peu de femmes seraient capables de certains traits d’Elle que je sais dont il ne convient pas de parler, et tout ce que je vois en Elle m’y attache chaque jour d’avantage. Consolez mon beau frere de votre mieux, mon cher amour. Je vous prie, soyés son bon Ange pour le dedommager du mauvais qui le persecute et faites des vœux un peu actifs pour ce que je desire et ce que j’attends. Boudés Laure et mes fils, il y a longtems qu’ils ne m’ont ecrit. Embrassez mon Pere.

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Графине Сегюр от графа Сегюра

10 июля 1789 г.

Сердце мое. Я только что получил письмо, которым Вы извещаете меня о приезде Эврара, надеюсь, что скоро получу и другое — о его отъезде из Парижа; Вы знаете, сколько причин заставляет меня желать его возвращения. Я полностью оправился от простуды, о которой говорил Вам, и вернулся к обычному образу жизни, в целом я не могу пожаловаться на здешнее лето, оно великолепно и почти такое же жаркое, как во Франции. Мне только немного грустно, что я не виделся с Императрицей с тех пор, как она уехала в Царское Село, если не считать одного спектакля. У нее сейчас немало затруднений, и внешних, и внутренних, но она переносит их с силой, величием и благородством, достойными всяческой похвалы. Немногие женщины могли бы проявить некоторые черты характера, о которых я знаю, но о которых не следует говорить. Все что я вижу каждый день, все больше привязывает меня к ней. Утешьте моего шурина, как сможете, любовь моя. Прошу Вас, будьте его добрым ангелом, помогите перенести преследующие его несчастья, а также проявите чуть больше активности в том, чего я желаю и ожидаю. Побраните Лауру и сыновей, они давно уже мне не писали. Поцелуйте отца.

АВПРИ, ф. Секретнейшие дела (перлюстрация), оп.6/2, д.30, л.279.

13. Copie d’une lettre du comte de Ségur à la comtesse de Ségur

à Petersbourg ce 14^e juillet 1789

Comme j’ai ecrit 3 depeches aujourd’hui, mon cher cœur, je crois que vous trouverés simple que je vous dise seulement un très petit mot. D’ailleurs je suis peu en train de cause, je me sens une extreme melancolie, elle ne vient cependant ni de ma position qui est la meme, ni de ma santé qui est très bonne. Elle est plutôt relative aux embarras exterieurs, aux tracas interieurs d’une personne à laquelle je dois beaucoup de reconnoissance, que j’aime de tout mon cœur, que j’admire plus que personne, que je ne vois pas depuis 2 mois et que je crois contrariée sous tous les rapports et de tous les cotés. Son genie et la force de son caractere lui font surmontes toutes ces contrarietés, mais interieurement Elle doit etre affutée, Elle doit soufrir, et il m’est impossible de ne pas etre peiné vivement quand je crois qu’Elle a quelque suget de chagrin.

J’eprouve aussi quelque inquietude pour mon ami le P.^ce de Nassau. Sa flotte a été si retardée dans son armement, que les Suedois ont eu le tems de se fortifier dans toutes les isles qui entourent Friedrichshamm, cette position est formidable et doit couter du sang, pour tout autre que Nassau elle seroit inattaquable. Je crois qu’il livre à present des combats ou il courrera de grands dangers et jusqu’à ce que j’en sache l’issue je serai dans des allarmes bien vives. Celles de sa femme sont excessives et le spectacle de son inquietade que je dois adosir augmente infiniment la mienne. Adieu, mon cher amour, respirez paisiblement l’air frais de Romainville, faites quelque sortilege pourque je puisse en avoir ma part et envoyés moi de bonnes nouvelles de nos Etats Generaux. La demarche du Tiers a du faire prendre une tournure decisive et cette discussion, je vous avoue, que je suis absolument de l’avis de la Chambre des Communes. Et si pour s’opposer à quelques deliberations trop précipitées, on aime mieux 2 chambres qu’une, il faut qu’elles soient constituées par les Etats Generaux rassemblés, mais la separation par ordre ne servirait jamais qu’à prolonger la fussion et à nourrir l’esprit de parti toujours l’ennemi de l’esprit public.

Adieu, mon amour, embrassés mon Pere, mes enfans et votre malheureux frere que je plains de tout mon cœur.

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Графине Сегюр от графа Сегюра