Читаем La dame de Montsalvy полностью

« Votre écuyer et votre page s'ennuient ferme. On les a introduits dans le couvent sous l'aspect de frères voyageurs étrangers. L'un passe pour Normand, l 'autre pour Provençal et moi je suis toujours le grand pèlerin que vous savez. Cela nous vaut à tous troisd'interminables stations à la chapelle. Le père prieur dit que nousavons là une excellente occasion de travailler au salut de nos âmesmais je crains que nous ne soyons en réalité que d'affreux mécréants.

Monseigneur le Duc devrait bien se hâter !...

« À bientôt. Pardonnez ce long bavardage mais c'est un passe-temps bien charmant que converser un moment avec une jolie femme et j'en complète l'ivresse en déposant un tendre baiser sur vos jolis doigts. »

Cette lettre arrivée dans les débuts du mois de mai acheva de réconforter Catherine parce qu'elle apportait l'espoir d'une liberté toute proche. Il était bien certain que la présence de Philippe à Bruges constituerait pour elle le meilleur moyen d'évasion. Aussi, ce soir-là, en s'endormant dans son lit aux rideaux blancs, se laissa-t-elle bercer par le flot chatoyant d'une douce espérance : celle de son prochain retour à Montsalvy. Ce qui la veille encore ne se montrait qu'au bout d'une perspective sans fin venait de se rapprocher considérablement.

Bien sûr, il y aurait sans doute quelques explications à fournir au duc Philippe quand elle le rejoindrait mais après tout ce qu'elle avait pu endurer, une entrevue, même orageuse, avec un prince hargneux n'avait plus la moindre chance de l'impressionner...

Au soir du 21 mai, qui était le mardi de Pentecôte, dame Béatrice, un paquet sous le bras, entra dans la maison de Catherine.

— C'est cette nuit que vous nous quittez, mon enfant. Ceci est arrivé tout à l'heure du couvent des Augustins.

— Est-ce que le Duc arrive ?

— Il se trouve, ce soir, à cinq lieues à peine d'ici, à Roeselare '.

Demain, tandis que son armée contournera la ville, il y entrera avec les seigneurs de son entourage immédiat et une petite escorte. Les notables préparent déjà sa réception.

— Par quelle porte doit-il entrer ?

— Par celle de la Bouverie qui est tout près d'ici mais à peine plus éloignée des Augustins. Vers la fin de la nuit, je viendrai moi-même vous chercher pour vous ramener... là où je vous ai prise : sous le pont du grand portail où vos amis vous attendront avec un bateau pour vous ramener aux Augustins où vous attendrez que la foule soit assez dense dans les

1 Roulers.

Rues pour pouvoir vous y mêler sans danger et rejoindre Monseigneur. Il était impossible que vous sortiez directement d'ici au grand jour.

— Croyez bien que je le comprends... et que je vous suis infiniment reconnaissante de tout ce que vous avez fait pour moi mais comment pourrai-je vous prouver cette reconnaissance ?...

La Grande Dame s'approcha du coin où Catherine travaillait, effleura du doigt les grosses pelotes de laine bise puis, se tournant vers le coussin de dentellière posé sur un tabouret, se pencha pour admirer le dessin ébauché.

— Vous avez bien travaillé, dame Catherine... et nous vous regretterons car vous avez de réelles dispositions pour cet art délicat.

— Pas bien loin de chez moi, au Puy-en-Velay, il y a aussi des dentellières ; je pourrai continuer mon apprentissage, fit-elle en souriant. Mais le fruit de mon travail est bien mince pour ma gratitude. Je voudrais faire plus !

— Alors... » et tout à coup, la voix de dame Béatrice se fit très grave : « Demain, quand vous rencontrerez monseigneur Philippe, essayez d'oublier les peines que l'on vous a infligées ici et demandez-lui grâce et merci pour cette ville turbulente mais qui est toujours à lui s'il sait lui montrer un peu de mansuétude. Voyez-vous, les gens d'ici sont comme des enfants : se sentant coupables envers leurs parents, ils s'enfoncent plus encore dans la révolte et les outrances, chacun en faisant plus que son voisin pour n'avoir pas l'air de céder à ses yeux.

Les rudes châtiments changent parfois la rébellion en haine alors qu'un mot de pardon peut amener le coupable aux larmes du repentir.

Перейти на страницу:

Похожие книги

Просто любовь
Просто любовь

Когда Энн Джуэлл, учительница школы мисс Мартин для девочек, однажды летом в Уэльсе встретила Сиднема Батлера, управляющего герцога Бьюкасла, – это была встреча двух одиноких израненных душ. Энн – мать-одиночка, вынужденная жить в строгом обществе времен Регентства, и Сиднем – страшно искалеченный пытками, когда он шпионил для британцев против сил Бонапарта. Между ними зарождается дружба, а затем и что-то большее, но оба они не считают себя привлекательными друг для друга, поэтому в конце лета их пути расходятся. Только непредвиденный поворот судьбы снова примиряет их и ставит на путь взаимного исцеления и любви.

Аннетт Бродерик , Аннетт Бродрик , Ванда Львовна Василевская , Мэри Бэлоу , Таммара Веббер , Таммара Уэббер

Короткие любовные романы / Современные любовные романы / Проза о войне / Романы / Исторические любовные романы
Адъютанты удачи
Адъютанты удачи

Полина Серова неожиданно для себя стала секретным агентом российского императора! В обществе офицера Алексея Каверина она прибыла в Париж, собираясь выполнить свое первое задание – достать секретные документы, крайне важные для России. Они с Алексеем явились на бал-маскарад в особняк, где спрятана шкатулка с документами, но вместо нее нашли другую, с какими-то старыми письмами… Чтобы не хранить улику, Алексей избавился от ненужной шкатулки, но вскоре выяснилось – в этих письмах указан путь к сокровищам французской короны, которые разыскивает сам король Луи-Филипп! Теперь Полине и Алексею придется искать то, что они так опрометчиво выбросили. А поможет им не кто иной, как самый прославленный сыщик всех времен – Видок!

Валерия Вербинина

Исторический детектив / Исторические любовные романы / Романы