Читаем La dame de Montsalvy полностью

La comtesse de Châteauvillain connaissait trop son amie pour discuter avec elle quand elle voyait briller dans ses yeux certaine flamme batailleuse. Pour une raison ou pour une autre, Catherine était prête à affronter tout Châteauvillain pour préserver cet écorcheur blessé. Aussi, un instant plus tard, le Boiteux, porté par deux hommes et suivi de Gauthier, disparaissait dans l'une des chambres de la forteresse sur laquelle lui et ses pareils s'étaient si longtemps cassé les dents.

Quand, une heure plus tard, la messe dite pour le repos de l'âme du frère Landry s'acheva dans la chapelle du château, Catherine trouva Gauthier qui l'attendait sur le seuil. A son coup d'œil interrogateur, il répondit par un sourire.

— On vous demande, dame Catherine.

— Moi ?

— Eh oui ! Votre rescapé est mal en point mais pas assez pour n'avoir rien entendu de votre intervention. Il sait très bien qu'il vous doit la vie.

— Jusqu'à ce qu'on le pende ! grogna Vandenesse qui s'était approché sans qu'on l'entende. J'y vais aussi...

Les yeux gris de l'écuyer prirent l'aspect du granit.

— Dame Catherine seulement ! fit-il sèchement. Le blessé veut lui parler mais à vous il ne dira rien. En outre, il est trop faible pour recevoir de nombreuses visites.

Le baron marmotta quelque chose sur le plaisir qu'il y aurait à accommoder de certaine façon les truands blessés et leurs gardes-malades mais tourna cependant les talons et, les mains nouées dans le dos, rejoignit Ermengarde.

Accommodé par une pile d'oreillers, sous des courtines vertes qui accentuaient l'aspect cadavérique de son visage, le Boiteux, qui souffrait d'une large blessure à la poitrine, semblait sur le point de passer de vie à trépas. Sa respiration emplissait la chambre d'un bruit de feuilles froissées mais à l'entrée de Catherine, une petite lueur s'alluma dans son œil délavé.

— Je vous ai demandée... pour vous dire merci, noble dame... et aussi pour savoir quelque chose... pourquoi... m'avez-vous sauvé ?

— Vous ne l'êtes que très provisoirement ! Si Gauthier vous guérit, vous avez de grandes chances de retomber aux mains de quelqu'un dont le rêve est de vous pendre haut et court !

Le Boiteux haussa ses épaules massives où quelques touffes de poils formaient un bizarre archipel.

— Si ça l'amuse, j'y vois pas d'inconvénient. A condition qu'il me laisse le temps de faire ma paix avec Dieu, il peut bien me faire ce qu'il veut, votre baron ! J'ai assez vécu ! Mais vous, demandez-moi tout ce que vous voulez. L'autre aurait pu m'arracher la peau pouce par pouce sans que j'ouvre la bouche pour autre chose que pour gueuler. Vous, c'est pas pareil...

— Alors, dites-moi ce qu'il est advenu de mon époux... Où est-il, à l'heure présente ? Avec le Damoiseau ? Son prisonnier peut-être ?...

Prisonnier ? Pourquoi ça ? Y avait pas de raison. Non, voilà trois jours qu'il est parti. Il a emmené Cornisse, ajouta-t-il avec une amertume qui trahissait une obscure jalousie, mais c'est vrai que c'est Cornisse qui l'a le plus soigné... avec le moine s'entend ! Et faut dire aussi que dans les premiers temps c'était pas facile. On a bien cru qu'il allait y rester, le capitaine. Et puis d'un seul coup, ça a été mieux. À partir de ce moment-là, il s'est retapé très vite !

Un soupir de soulagement dégonfla la poitrine de la jeune femme.

Trois jours !... Donc Arnaud n'était plus là quand le damoiseau de Commercy avait supplicié Landry...

Mentalement, elle remercia Dieu de lui avoir au moins épargné cela.

— Mais pourquoi est-il parti ? Et pour où ?...

— Ma foi, j'en sais trop rien ! Ça l'a pris tout d'un coup. Tout ce que je sais, c'est qu'un soir, il s'est disputé avec messire Robert. Il criait si fort qu'on pouvait sûrement l'entendre depuis le bout du village. Il disait qu'il en avait assez de rester là, en faction devant une place trop forte pour qu'on en vienne jamais à bout, qu'il y avait mieux à faire ailleurs.

— Et que répondait le Damoiseau ?

— Ça, personne n'en sait rien. C'est un homme qui ne crie jamais.

Messire Arnaud lui ne s'en privait pas. Mais justement il criait trop fort. Tout de même, il m'a bien semblé qu'il parlait de la Pucelle...

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