Читаем La Nebuleuse d'Andromede полностью

Les panneaux des murs couleur d’or mat encadraient des cartes planétaires en relief. A droite, se trouvaient les cartes des planètes du système solaire; à gauche, celles des planètes d’étoiles proches, étudiées par les expéditions du Conseil. Plus haut, sous la retombée bleu ciel de la voûte, s’alignaient des schémas phosphorescents de systèmes stellaires habités, qu’on avait reçus de mondes voisins par le Grand Anneau.

L’attention de Tchara fut attirée par un tableau noirci et sans doute restauré à maintes reprises, qui surmontait la tribune. Un ciel violet sombre occupait toute la partie supérieure de l’immense toile. Le croissant mince d’une lune inconnue éclairait de sa lueur blafarde la poupe dressée d’un astronef ancien qui se détachait violemment sur le couchant pourpre. Le sol se hérissait de vilaines plantes bleues, sèches et dures, d’aspect métallique. Un homme en scaphandre léger cheminait péniblement sur le sable. Il se retournait vers l’astronef brisé et les cadavres de ses camarades. Les lunettes de son masque ne reflétaient que le rouge du couchant, mais l’artiste avait réussi, par un procédé mystérieux, à y rendre le désespoir infini de la solitude dans un monde étranger… A droite, sur une dune basse, rampait un être informe et répugnant. Le titre du tableau, Seul, était aussi laconique qu’expressif.

Captivée par cette peinture, la jeune fille n’apprécia pas tout de suite l’ingéniosité de l’architecte qui avait disposé les gradins en éventail, de sorte qu’on pouvait accéder séparément à chaque place par des galeries dissimulées sous l’amphithéâtre.

Les rangs des sièges étaient isolés les uns des autres. Une fois assise à côté d’Evda, Tchara remarqua le style ancien des fauteuils, des pupitres et des barrières en bois gris perle de l’Afrique. Personne ne se serait donné aujourd’hui tant de peine pour façonner ce qu’on pouvait mouler et polir en quelques minutes. Peutêtre par respect traditionnel de l’antiquité, Tchara trouva le bois plus intime et plus vivant que la matière plastique. Elle caressa tendrement l’accoudoir incurvé, sans cesser d’examiner la salle.

Il y avait, comme toujours, beaucoup de monde malgré les puissants appareils de télévision qui allaient diffuser à travers la planète toutes les péripéties de la séance. Mir Om, secrétaire du Conseil, annonçait les nouvelles brèves qui s’étaient amassées depuis la dernière réunion. Parmi les centaines d’auditeurs, on n’apercevait pas un visage distrait. L’attention constituait le trait caractéristique des hommes du Grand Anneau. Mais Tchara n’entendit pas la première information, occupée qu’elle était à regarder la salle et à lire les aphorismes des savants célèbres inscrits sous les cartes de planètes. Elle goûta surtout l’appel tracé audessous de Jupiter: Voyez tous ces faits incompréhensibles qui nous entourent, qui sautent aux yeux et crient à nos oreilles, cependant que nous restons aveugles et sourds aux grandes découvertes qu’ils recèlent. Et plus loin, à gauche, cette autre inscription: On ne peut soulever simplement le voile de l’inconnu, c’est après un travail opiniâtre, après des réculs et des déviations, que nous commençons à saisir le sens véritable des choses et que des perspectives immenses s’ouvrent à nous. N’éludez jamais ce qui semble à première vue inutile, inexplicable.

Un mouvement à la tribune, la lumière baissa. La voix calme du secrétaire tressaillit d’émotion.

— Vous allez voir ce qui paraissait récemment impossible: un cliché montrant l’aspect extérieur de notre Galaxie. Il y a plus de cent cinquante millénaires, une minute et demie du temps galactique, les habitants du système planétaire (vint une série de chiffres qui ne disaient rien à Tchara) de la constellation du Centaure s’adressèrent aux habitants /lu Grand Nuage, le seul système stellaire voisin situé en dehors de la Galaxie, dont nous sachions qu’il contient des mondes pensants, capables de communiquer avec notre Galaxie par l’Anneau. Nous ne pouvons pas encore situer exactement ce système planétaire du Nuage, mais nous avons reçu, nous aussi, leur cliché de la Galaxie. Le voilà!

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