Читаем Le Comte de Monte-Cristo. Tome II полностью

«Monsieur porte l’uniforme des nouveaux vainqueurs français, dit-il, c’est un bel uniforme.»

On n’eût pas pu dire quel était le sentiment qui donnait à la voix du comte une si profonde vibration et qui faisait briller, comme malgré lui, son œil si beau, si calme et si limpide, quand il n’avait point un motif quelconque pour le voiler.

«Vous n’aviez jamais vu nos Africains, monsieur? dit Albert.

– Jamais, répliqua le comte, redevenu parfaitement libre de lui.

– Eh bien, monsieur, sous cet uniforme bat un des cœurs les plus braves et les plus nobles de l’armée.

– Oh! monsieur le comte, interrompit Morrel.

– Laissez-moi dire, capitaine… Et nous venons, continua Albert, d’apprendre de monsieur un fait si héroïque, que, quoique je l’aie vu aujourd’hui pour la première fois, je réclame de lui la faveur de vous le présenter comme mon ami.»

Et l’on put encore, à ces paroles, remarquer chez Monte-Cristo ce regard étrange de fixité, cette rougeur furtive et ce léger tremblement de la paupière qui, chez lui, décelaient l’émotion.

«Ah! Monsieur est un noble cœur, dit le comte, tant mieux!»

Cette espèce d’exclamation, qui répondait à la propre pensée du comte plutôt qu’à ce que venait de dire Albert, surprit tout le monde et surtout Morrel, qui regarda Monte-Cristo avec étonnement. Mais en même temps l’intonation était si douce et pour ainsi dire si suave que, quelque étrange que fût cette exclamation, il n’y avait pas moyen de s’en fâcher.

«Pourquoi en douterait-il? dit Beauchamp à Château-Renaud.

– En vérité, répondit celui-ci, qui, avec son habitude du monde et la netteté de son œil aristocratique, avait pénétré de Monte-Cristo tout ce qui était pénétrable en lui, en vérité Albert ne nous a point trompés, et c’est un singulier personnage que le comte; qu’en dites-vous, Morrel?

– Ma foi, dit celui-ci, il a l’œil franc et la voix sympathique, de sorte qu’il me plaît, malgré la réflexion bizarre qu’il vient de faire à mon endroit.

– Messieurs, dit Albert, Germain m’annonce que vous êtes servis. Mon cher comte, permettez-moi de vous montrer le chemin.»

On passa silencieusement dans la salle à manger. Chacun prit sa place.

«Messieurs, dit le comte en s’asseyant, permettez-moi un aveu qui sera mon excuse pour toutes les inconvenances que je pourrai faire: je suis étranger, mais étranger à tel point que c’est la première fois que je viens à Paris. La vie française m’est donc parfaitement inconnue, et je n’ai guère jusqu’à présent pratiqué que la vie orientale, la plus antipathique aux bonnes traditions parisiennes. Je vous prie donc de m’excuser si vous trouvez en moi quelque chose de trop turc, de trop napolitain ou de trop arabe. Cela dit, messieurs, déjeunons.

– Comme il dit tout cela! murmura Beauchamp; c’est décidément un grand seigneur.

– Un grand seigneur étranger, ajouta Debray.

– Un grand seigneur de tous les pays, monsieur Debray», dit Château-Renaud.

Fin du tome deuxième
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