Читаем Le Comte de Monte-Cristo. Tome IV полностью

– Eh bien, dit Beauchamp, raison de plus. Du courage, Albert! pas de traces d’émotion sur votre visage; portez cette douleur en vous comme le nuage porte en soi la ruine et la mort, secret fatal que l’on ne comprend qu’au moment où la tempête éclate. Allez, ami, réservez vos forces pour le moment où l’éclat se ferait.

– Oh! mais vous croyez donc que nous ne sommes pas au bout? dit Albert épouvanté.

– Moi, je ne crois rien, mon ami; mais enfin tout est possible. À propos…

– Quoi? demanda Albert, en voyant que Beauchamp hésitait.

– Épousez-vous toujours Mlle Danglars?

– À quel propos me demandez-vous cela dans un pareil moment, Beauchamp?

– Parce que, dans mon esprit, la rupture ou l’accomplissement de ce mariage se rattache à l’objet qui nous occupe en ce moment.

– Comment! dit Albert dont le front s’enflamma, vous croyez que M. Danglars…

– Je vous demande seulement où en est votre mariage. Que diable! ne voyez pas dans mes paroles autre chose que je ne veux y mettre, et ne leur donnez pas plus de portée qu’elles n’en ont!

– Non, dit Albert, le mariage est rompu.

– Bien», dit Beauchamp.

Puis, voyant que le jeune homme allait retomber dans sa mélancolie:

«Tenez Albert, lui dit-il, si vous m’en croyez, nous allons sortir; un tour au bois en phaéton ou à cheval vous distraira; puis, nous reviendrons déjeuner quelque part, et vous irez à vos affaires et moi aux miennes.

– Volontiers, dit Albert, mais sortons à pied, il me semble qu’un peu de fatigue me ferait du bien.

– Soit», dit Beauchamp.

Et les deux amis, sortant à pied, suivirent le boulevard. Arrivés à la Madeleine:

«Tenez, dit Beauchamp, puisque nous voilà sur la route, allons un peu voir M. de Monte-Cristo, il vous distraira; c’est un homme admirable pour remettre les esprits, en ce qu’il ne questionne jamais; or, à mon avis, les gens qui ne questionnent pas sont les plus habiles consolateurs.

– Soit, dit Albert, allons chez lui, je l’aime.»

LXXXV. Le voyage

Monte-Cristo poussa un cri de joie en voyant les deux jeunes gens ensemble.

«Ah! ah! dit-il. Eh bien, j’espère que tout est fini, éclairci, arrangé?

– Oui, dit Beauchamp, des bruits absurdes qui sont tombés d’eux-mêmes, et, qui maintenant, s’ils se renouvelaient, m’auraient pour premier antagoniste. Ainsi donc, ne parlons plus de cela.

– Albert vous dira, reprit le comte, que c’est le conseil que je lui avais donné. Tenez, ajouta-t-il, vous me voyez au reste achevant la plus exécrable matinée que j’aie jamais passée, je crois.

– Que faites-vous? dit Albert, vous mettez de l’ordre dans vos papiers, ce me semble?

– Dans mes papiers, Dieu merci non! il y a toujours dans mes papiers un ordre merveilleux, attendu que je n’ai pas de papiers, mais dans les papiers de M. Cavalcanti.

– De M. Cavalcanti? demanda Beauchamp.

– Eh oui! ne savez-vous pas que c’est un jeune homme que lance le comte? dit Morcerf.

– Non pas, entendons-nous bien, répondit Monte-Cristo, je ne lance personne, et M. Cavalcanti moins que tout autre.

– Et qui va épouser Mlle Danglars en mon lieu et place; ce qui, continua Albert en essayant de sourire, comme vous pouvez bien vous en douter, mon cher Beauchamp, m’affecte cruellement.

– Comment! Cavalcanti épouse Mlle Danglars? demanda Beauchamp.

– Ah çà! mais vous venez donc du bout du monde? dit Monte-Cristo; vous, un journaliste, le mari de la Renommée! Tout Paris ne parle que de cela.

– Et c’est vous, comte, qui avez fait ce mariage? demanda Beauchamp.

– Moi? Oh! silence monsieur le nouvelliste, n’allez pas dire de pareilles choses! Moi, bon Dieu! faire un mariage? Non, vous ne me connaissez pas; je m’y suis au contraire opposé de tout mon pouvoir, j’ai refusé de faire la demande.

– Ah! je comprends, dit Beauchamp: à cause de notre ami Albert?

– À cause de moi, dit le jeune homme; oh! non, par ma foi! Le comte me rendra la justice d’attester que je l’ai toujours prié, au contraire, de rompre ce projet, qui heureusement est rompu. Le comte prétend que ce n’est pas lui que je dois remercier; soit, j’élèverai, comme les anciens, un autel Deo ignoto.

– Écoutez, dit Monte-Cristo, c’est si peu moi, que je suis en froid avec le beau-père et avec le jeune homme; il n’y a que Mlle Eugénie, laquelle ne me paraît pas avoir une profonde vocation pour le mariage, qui, en voyant à quel point j’étais peu disposé à la faire renoncer à sa chère liberté, m’ait conservé son affection.

– Et vous dites que ce mariage est sur le point de se faire?

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