Читаем Le Comte de Monte-Cristo. Tome IV полностью

On était arrivé à la porte de la maison des Champs-Élysées, Monte-Cristo ouvrit la portière. Morrel sauta sur le pavé.

Bertuccio attendait sur le perron.

Morrel disparut par l’avenue de Marigny et Monte-Cristo marcha vivement au-devant de Bertuccio.

«Eh bien? demanda-t-il.

– Eh bien, répondit l’intendant, elle va quitter sa maison.

– Et son fils?

– Florentin, son valet de chambre, pense qu’il en va faire autant.

– Venez.»

Monte-Cristo emmena Bertuccio dans son cabinet, écrivit la lettre que nous avons vue, et la remit à l’intendant.

«Allez, dit-il, et faites diligence; à propos, faites prévenir Haydée que je suis rentré.

– Me voilà», dit la jeune fille, qui, au bruit de la voiture, était déjà descendue, et dont le visage rayonnait de joie en revoyant le comte sain et sauf.

Bertuccio sortit.

Tous les transports d’une fille revoyant un père chéri, tous les délires d’une maîtresse revoyant un amant adoré, Haydée les éprouva pendant les premiers instants de ce retour attendu par elle avec tant d’impatience.

Certes, pour être moins expansive, la joie de Monte-Cristo n’était pas moins grande; la joie pour les cœurs qui ont longtemps souffert est pareille à la rosée pour les terres desséchées par le soleil; cœur et terre absorbent cette pluie bienfaisante qui tombe sur eux, et rien n’en apparaît au-dehors. Depuis quelques jours, Monte-Cristo comprenait une chose que depuis longtemps il n’osait plus croire, c’est qu’il y avait deux Mercédès au monde, c’est qu’il pouvait encore être heureux.

Son œil ardent de bonheur se plongeait avidement dans les regards humides d’Haydée, quand tout à coup la porte s’ouvrit. Le comte fronça le sourcil.

«M. de Morcerf!» dit Baptistin, comme si ce mot seul renfermait son excuse.

En effet, le visage du comte s’éclaira.

«Lequel, demanda-t-il, le vicomte ou le comte?

– Le comte.

– Mon Dieu! s’écria Haydée, n’est-ce donc point fini encore?

– Je ne sais si c’est fini, mon enfant bien-aimée, dit Monte-Cristo en prenant les mains de la jeune fille, mais ce que je sais, c’est que tu n’as rien à craindre.

– Oh! c’est cependant le misérable…

– Cet homme ne peut rien sur moi, Haydée, dit Monte-Cristo; c’est quand j’avais affaire à son fils qu’il fallait craindre.

– Aussi, ce que j’ai souffert, dit la jeune fille, tu ne le sauras jamais, mon seigneur.»

Monte-Cristo sourit.

«Par la tombe de mon père! dit Monte-Cristo en étendant la main sur la tête de la jeune fille, je te jure que s’il arrive malheur, ce ne sera point à moi.

– Je te crois, mon seigneur, comme si Dieu me parlait», dit la jeune fille en présentant son front au comte.

Monte-Cristo déposa sur ce front si pur et si beau un baiser qui fit battre à la fois deux cœurs, l’un avec violence, l’autre sourdement.

«Oh! mon Dieu! murmura le comte, permettriez-vous donc que je puisse aimer encore!… Faites entrer M. le comte de Morcerf au salon», dit-il à Baptistin, tout en conduisant la belle Grecque vers un escalier dérobé.

Un mot d’explication sur cette visite, attendue peut-être de Monte-Cristo, mais inattendue sans doute pour nos lecteurs.

Tandis que Mercédès, comme nous l’avons dit, faisait chez elle l’espèce d’inventaire qu’Albert avait fait chez lui; tandis qu’elle classait ses bijoux, fermait ses tiroirs, réunissait ses clefs, afin de laisser toutes choses dans un ordre parfait, elle ne s’était pas aperçue qu’une tête pâle et sinistre était venue apparaître au vitrage d’une porte qui laissait entrer le jour dans le corridor; de là, non seulement on pouvait voir, mais on pouvait entendre. Celui qui regardait ainsi, selon toute probabilité, sans être vu ni entendu, vit donc et entendit donc tout ce qui se passait chez Mme de Morcerf.

De cette porte vitrée, l’homme au visage pâle se transporta dans la chambre à coucher du comte de Morcerf, et, arrivé là, souleva d’une main contractée le rideau d’une fenêtre donnant sur la cour. Il resta là dix minutes ainsi immobile, muet, écoutant les battements de son propre cœur. Pour lui c’était bien long, dix minutes.

Ce fut alors qu’Albert, revenant de son rendez-vous, aperçut son père, qui guettait son retour derrière un rideau et détourna la tête.

L’œil du comte se dilata: il savait que l’insulte d’Albert à Monte-Cristo avait été terrible, qu’une pareille insulte, dans tous les pays du monde, entraînait un duel à mort. Or, Albert rentrait sain et sauf, donc le comte était vengé.

Un éclair de joie indicible illumina ce visage lugubre, comme fait un dernier rayon de soleil avant de se perdre dans les nuages qui semblent moins sa couche que son tombeau.

Mais, nous l’avons dit, il attendit en vain que le jeune homme montât à son appartement pour lui rendre compte de son triomphe. Que son fils, avant de combattre, n’ait pas voulu voir le père dont il allait venger l’honneur, cela se comprend; mais, l’honneur du père vengé, pourquoi ce fils ne venait-il point se jeter dans ses bras?

Ce fut alors que le comte, ne pouvant voir Albert, envoya chercher son domestique. On sait qu’Albert l’avait autorisé à ne rien cacher au comte.

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