Читаем Le Comte de Monte-Cristo. Tome IV полностью

Morrel tomba sur un fauteuil plutôt qu’il ne s’assit.

«Oui, dit-il, je suis venu vite, j’avais besoin de vous parler.

– Tout le monde se porte bien dans votre famille? demanda le comte avec un ton de bienveillance affectueuse à la sincérité de laquelle personne ne se fût trompé.

– Merci, comte, merci, dit le jeune homme visiblement embarrassé pour commencer l’entretien; oui, dans ma famille tout le monde se porte bien.

– Tant mieux; cependant vous avez quelque chose à me dire? reprit le comte, de plus en plus inquiet.

– Oui, dit Morrel, c’est vrai je viens de sortir d’une maison où la mort venait d’entrer, pour accourir à vous.

– Sortez-vous donc de chez M. de Morcerf? demanda Monte-Cristo.

– Non, dit Morrel; quelqu’un est-il mort chez M. de Morcerf?

– Le général vient de se brûler la cervelle, répondit Monte-Cristo.

– Oh! l’affreux malheur! s’écria Maximilien.

– Pas pour la comtesse, pas pour Albert, dit Monte-Cristo; mieux vaut un père et un époux mort qu’un père et un époux déshonoré; le sang lavera la honte.

– Pauvre comtesse! dit Maximilien, c’est elle que je plains surtout, une si noble femme!

– Plaignez aussi Albert, Maximilien; car, croyez-le, c’est le digne fils de la comtesse. Mais revenons à vous: vous accouriez vers moi, m’avez-vous dit; aurais-je le bonheur que vous eussiez besoin de moi?

– Oui, j’ai besoin de vous, c’est-à-dire que j’ai cru comme un insensé que vous pouviez me porter secours dans une circonstance où Dieu seul peut me secourir.

– Dites toujours, répondit Monte-Cristo.

– Oh! dit Morrel, je ne sais en vérité s’il m’est permis de révéler un pareil secret à des oreilles humaines; mais la fatalité m’y pousse, la nécessité m’y contraint, comte.»

Morrel s’arrêta hésitant.

«Croyez-vous que je vous aime? dit Monte-Cristo, prenant affectueusement la main du jeune homme entre les siennes.

– Oh! tenez, vous m’encouragez, et puis quelque chose me dit là (Morrel posa la main sur son cœur) que je ne dois pas avoir de secret pour vous.

– Vous avez raison, Morrel, c’est Dieu qui parle à votre cœur, et c’est votre cœur qui vous parle. Redites-moi ce que vous dit votre cœur.

– Comte, voulez-vous me permettre d’envoyer Baptistin demander de votre part des nouvelles de quelqu’un que vous connaissez?

– Je me suis mis à votre disposition, à plus forte raison j’y mets mes domestiques.

– Oh! c’est que je ne vivrai pas, tant que je n’aurai pas la certitude qu’elle va mieux.

– Voulez-vous que je sonne Baptistin?

– Non, je vais lui parler moi-même.»

Morrel sortit, appela Baptistin et lui dit quelques mots tout bas. Le valet de chambre partit tout courant.

«Eh bien, est-ce fait? demanda Monte-Cristo en voyant reparaître Morrel.

– Oui, et je vais être un peu plus tranquille.

– Vous savez que j’attends, dit Monte-Cristo souriant.

– Oui, et, moi, je parle. Écoutez, un soir je me trouvais dans un jardin; j’étais caché par un massif d’arbres, nul ne se doutait que je pouvais être là. Deux personnes passèrent près de moi; permettez que je taise provisoirement leurs noms, elles causaient à voix basse, et cependant j’avais un tel intérêt à entendre leurs paroles que je ne perdais pas un mot de ce qu’elles disaient.

– Cela s’annonce lugubrement, si j’en crois votre pâleur et votre frisson, Morrel.

– Oh oui! bien lugubrement, mon ami! Il venait de mourir quelqu’un chez le maître du jardin où je me trouvais; l’une des deux personnes dont j’entendais la conversation était le maître de ce jardin, et l’autre était le médecin. Or, le premier confiait au second ses craintes et ses douleurs; car c’était la seconde fois depuis un mois que la mort s’abattait, rapide et imprévue, sur cette maison, qu’on croirait désignée par quelque ange exterminateur à la colère de Dieu.

– Ah! ah!» dit Monte-Cristo en regardant fixement le jeune homme, et en tournant son fauteuil par un mouvement imperceptible de manière à se placer dans l’ombre, tandis que le jour frappait le visage de Maximilien.

«Oui, continua celui-ci, la mort était entrée deux fois dans cette maison en un mois.

– Et que répondait le docteur? demanda Monte-Cristo.

– Il répondait… il répondait que cette mort n’était point naturelle, et qu’il fallait l’attribuer…

– À quoi?

– Au poison!

– Vraiment! dit Monte-Cristo avec cette toux légère qui, dans les moments de suprême émotion, lui servait à déguiser soit sa rougeur, soit sa pâleur, soit l’attention même avec laquelle il écoutait; vraiment, Maximilien, vous avez entendu de ces choses-là?

– Oui, cher comte, je les ai entendues, et le docteur a ajouté que, si pareil événement se renouvelait, il se croirait obligé d’en appeler à la justice.»

Monte-Cristo écoutait ou paraissait écouter avec le plus grand calme.

«Eh bien, dit Maximilien, la mort a frappé une troisième fois, et ni le maître de la maison ni le docteur n’ont rien dit; la mort va frapper une quatrième fois, peut-être. Comte, à quoi croyez-vous que la connaissance de ce secret m’engage?

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