Papa c'était un lapinQui s'app'lait J.-B. ChopinEt qu'avait son domicile,A Bell'ville;L' soir, avec sa p'tit famille,I' s' baladait, en chantant,Des hauteurs de la Courtille,A Ménilmontant.I' buvait si peu qu'un soirOn l'a r'trouvé su'l' trottoir,Il' tait crevé bien tranquille,A Bell'ville;On l'a mis dans d' la terr' glaise,Pour un prix exorbitant,Tout en haut du Pèr'- Lachaise,A énilmontant.Depuis c'est moi qu'est l' souteneurNaturel à ma p'tit' sœur,Qu'est l'ami' d' la p'tit' Cécile,A Bell'ville;Qu'est sout'nu' par son grand frère,Qui s'appelle Eloi Constant,Qui n'a jamais connu son pèreA Ménilmontant.Ma sœur est avec Eloi,Dont la sœur est avec moi,L'soir, su'l' boul'vard, ej' la r'file,A Bell'ville;Comm' ça j' gagn' pas mal de braise,Mon beau-frère en gagne autant,Pisqu'i r'fil' ma sœur Thérèse,A Ménilmontant.L' Dimanche, au lieu d'travailler,J'mont' les môm' au poulailler,Voir jouer l'drame ou l'vaud'ville,A Belle'ville;Le soir, on fait ses épates,On étal' son culbutantMinc' des g'noux et larg' des pattes,A Ménilmontant.C'est comm' ça qu' c'est l' vrai moyenD'dev'nir un bon citoyen:On grandit, sans s' fair' de bile,A Bell'ville;On cri':Viv' l'Indépendance!On a l' cœur bath et content,Et l'on nag', dans l'abondance,A Ménilmontant.
Bonhomme
Paroles: Georges Brassens. Musique: Georges Brassens 1958
Malgré la bise qui mordLa pauvre vieille de sommeVa ramasser du bois mortPour chauffer BonhommeBonhomme qui va mourirDe mort naturelleMélancolique, elle vaA travers la forêt blêmeOù jadis elle rêvaDe celui qu'elle aimeQu'elle aime et qui va mourirDe mort naturelleRien n'arrêtera le coursDe la vieille qui moissonneLe bois mort de ses doigts gourdsNi rien ni personneCar Bonhomme va mourirDe mort naturelleNon, rien ne l'arrêteraNi cette voix de malheurQui dit: " Quand tu rentrerasChez toi, tout à l'heureBonhomm' sera déjà mortDe mort naturelle "Ni cette autre et sombre voixMontant du plus profond d'elleLui rappeler que, parfoisIl fut infidèleCar Bonhomme, il va mourirDe mort naturelle