Elle est à toi cette chansonToi l'Auvergnat qui sans façonM'as donné quatre bouts de boisQuand dans ma vie il faisait froidToi qui m'as donné du feu quandLes croquantes et les croquantsTous les gens bien intentionnésM'avaient fermé la porte au nezCe n'était rien qu'un feu de boisMais il m'avait chauffé le corpsEt dans mon âme il brûle encoreA la manièr' d'un feu de joieToi l'Auvergnat quand tu mourrasQuand le croqu'mort t'emporteraQu'il te conduise à travers cielAu père éternelElle est à toi cette chansonToi l'hôtesse qui sans façonM'as donné quatre bouts de painQuand dans ma vie il faisait faimToi qui m'ouvris ta huche quandLes croquantes et les croquantsTous les gens bien intentionnésS'amusaient à me voir jeûnerCe n'était rien qu'un peu de painMais il m'avait chauffé le corpsEt dans mon âme il brûle encoreA la manièr' d'un grand festinToi l'hôtesse quand tu mourrasQuand le croqu'mort t'emporteraQu'il te conduise à travers cielAu père éternelElle est à toi cette chansonToi l'étranger qui sans façonD'un air malheureux m'as souriLorsque les gendarmes m'ont prisToi qui n'as pas applaudi quandLes croquantes et les croquantsTous les gens bien intentionnésRiaient de me voir emmenerCe n'était rien qu'un peu de mielMais il m'avait chauffé le corpsEt dans mon âme il brûle encoreA la manièr' d'un grand soleilToi l'étranger quand tu mourrasQuand le croqu'mort t'emporteraQu'il te conduise à travers cielAu père éternel
Chansonnette à celle qui reste pucelle
Paroles et Musique: Georges Brassens 1985
Jadis la mineurePerdait son honneurAu moindre faux pasCes mœurs n'ont plus cours deNos jours c'est la gourdeQui ne le fait pas.Toute ton école,Petite, rigoleQu'encore à seize ansTu sois vierge et sage,Fidèle à l'usageCaduc à présent.Malgré les exemplesDe gosses, plus ampleInformé que toi,Et qu'on dépucelleAvec leur crécelleAu bout de leurs doigts.Chacun te brocardeDe ce que tu gardesTa fleur d'oranger,Pour la bonne cause,Et chacune gloseSur tes préjugés.Et tu sers de cibleMais reste insensibleAux propos moqueurs,Aux traits à la gomme.Comporte-toi commeTe le dit ton cœur.Quoi que l'on raconte,Y a pas plus de honteA se refuser,Ni plus de mériteD'ailleurs, ma petite,Qu'à se faire baiser.FacultatifsCertes, si te presseLa soif de caresses,Cours, saute avec lesVénus de Panurge.Va, mais si rien n'urge,Faut pas t'emballer.Mais si tu succombes,Sache surtout qu'on peutÊtre passée parOnze mille verges,Et demeurer vierge,Paradoxe à part.