Abigail a-t-il dit en tenant sa petite main entre les siennes -, la nature chante toujours pour les âmes ferventes et pleines d'espoir. Avec quelle anxiété t'ai-)e attendu sur le chemin de la vie !... Mon père m'a parlé du foyer et de ses douceurs et j'attendais de rencontrer la femme qui me comprendrait véritablement.
Dieu est bon - a-t-elle répondu avec enchantement - et seulement maintenant je reconnais qu'après tant de souffrances, II me réservait dans sa miséricorde infinie, le plus grand trésor de ma vie, ton amour sur la terre de mes ancêtres. Ton affection, Saûl, concentre tous mes idéaux. Le ciel nous rendra heureux. Tous les matins quand nous serons mariés, je demanderai dans mes ferventes prières aux anges de Dieu qu'ils m'enseignent à tisser les mailles de tes joies ; la nuit, quand la bénédiction du repos enveloppera le monde, je te donnerai une preuve d'affection toujours nouvelle de mon amour. Je prendrai ta tête tourmentée par les problèmes de la vie et je caresserai ton front de la douceur de mes mains. Je ne vivrai qu'avec Dieu et qu'avec toi. Je te serai fidèle toute ma vie et j'aimerai même les souffrances que le monde me causera peut-être par amour pour ta vie et en ton nom.
Saûl a serré ses mains avec plus de ferveur répliquant ébloui :
Je te donnerai à mon tour mon cœur dévoué et sincère. Abigail, mon esprit n'était habité que par l'amour pour la Loi et celui de mes parents. Ma jeunesse a été très inquiète, mais pure. Je ne t'offrirai pas de fleurs sans parfum. Depuis les premiers jours de ma jeunesse, j'ai connu des compagnons qui m'ont incité
Alors que la jeune femme sensible et heureuse avait les yeux baignés de larmes, le fougueux jeune homme poursuivait :
Nous vivrons l'un pour l'autre et nous aurons des enfants fidèles à Dieu. J'organiserai notre vie, tu seras l'obéissance personnifiée de notre paix. Notre maison sera un temple. L'amour de Dieu sera sa plus haute colonne et quand le travail exigera mon absence de l'autel domestique, tu resteras à veiller sur le tabernacle de notre bonheur.
Oui, chéri. Que ne ferais-je pas pour toi ? Tu ordonneras et j'obéirai. Tu seras l'ordre dans ma vie et je prierai le Seigneur de m'assister à être ton baume de tendresse. Quand tu seras fatigué, je me rappellerai ma mère et j'endormirai ton âme généreuse avec les plus belles prières de David !... Tu interpréteras pour moi la parole de Dieu. Tu seras la loi, je serai ton esclave.