Некрасов в ответ писал Толстому 17 января 1855 г.: «Пришлите нам ваши
1855
* 92. T. А. Ергольской
6 Janvier.
Chère et excellente tante!
Je sais que vous ne pouvez au fond du coeur douter de l’amour que je vous porte et que malgré toutes les circonstance je ne cesserai d’avoir pour vous, je sais que ce n’est que le chagrin qui vous fait dire des paroles aussi crueles comme si vous doutiez de mon amour, qui au lieu de diminuer — plus je suis séparé de vous, plus j’avance en âge augmente de jour en jour. Votre lettre du 23 Octobre, que j’ai reçu le 3 Janvier m’a fait beaucoup de peine. — Je vous[ai] écrit pendant l’été passé plus de 5 lettres, dont comme je vois, la moitié ne vous est pas parvenu. Au nom du Ciel, chère tante n’expliquez jamais mon silence par l’indifférence; vous savez mieux que personne qu’elle m’est impossible vous savez que la plus grande affection que j’ai au coeur est et sera toujours celle que je vous porte, ne me blessez donc pas en disant que vous en doutez que vos
Je n’ai pas pris part aux deux sanglantes et malheureuses batailles, qui ont eu lieu en Crimée,1
mais j’ai été à Sévastopol tout de suite après celle du 24 et j’y ai passé un mois.2 — On ne se bat plus en rase campagne à cause de l’hiver, qui est extraordinairement rigoureux surtout à présent, mais le siège dure toujours. Quelle sera l’issue de cette campagne Dieu seul le sait; mais dans tous les cas la campagne de Crimée de manière ou d’autre doit finir dans trois on quatre mois. Mais helas! la fin de la campagne de Crimée ne veut pas dire la fin de la guerre, il parait au contraire qu’elle durera bien longtems. J’avais parlé dans mes lettres à Serge3 et à Valérien4 je crois d’une occupation que j’avais en vue et qui me souriait beaucoup, à présent que la chose est décidée je puis la dire. J’avais l’idée de fonder un Journal militaire. Ce projet auquel j’ai travaillé avec le concours de beaucoup de gens très distingués fut aprouvé par le Prince et envoyé à la décision de sa Majesté; mais comme chez nous on intrigue contre tout, il s’est trouvé des gens qui craignirent la concurance de ce Journal et puis peut être que L’idée de ce Journal n’était pas dans les vues du gouvernement, L’empereur a refusé.