ПСС. Том 59. Письма, 1844-1855 гг.

² Об этом прошении есть записи в дневнике Толстого: 13 декабря: «Занятия на 13 декабря. Переговорить с Петром о прошении на высочайшее имя и о том, могу ли я перейти служить в Москву» и 14 декабря: «Нужно нынче велеть написать прошение». О чем было прошение, сказать не можем.

* 36. T. A. Ергольской.

1850 г. Декабря 24. Москва.

24 Décembre, Diman[che],

1850

Chère Tante!

Je m’étonne et ne cesse de m’étonner de votre silence; quoique j’aie reçu hier votre lettre du 16 Décembr[e]¹ qui est une réponse à ma première et celle là est la 4-me² que je vous écris. Ma santé est excellente; mais en revanche l’état de ma poche n’est pas florissant. — Et si maintenant l’argent qu[e] j’attends de Serge et de Ясное n’est pas encore expedié il ne faut plus l’envoyer; puisque nous nous croiserons en route. Vous avez dû voir Pierre et la répétition de la même comédie; je ne lui ai fait ni grâce, ni ne lui ai demandé compte de cet argent, — la chose ne me regardant pas. N’a-t-on pas nouvelles de Nicolas? Je commence à m’inquié[ét]tter beaucoup sur son compte.

L’histoire de M-me Simon n’est pas encore terminée; hier même on m’a raconté; comme quoi un commis de M. Sim étant venu chez Mr. Kabiline pour avoir une explication avec lui est tombé mort dans sa chambre; on ne sait encore à quoi attribuer cette mort subite.³ — Pourquoi êtes-vous tellement montée contre Islénieff? si c’est pour m’en détourner c’est inutile puisqu’il n’est pas à Moscou.⁴ Tout ce que vous dites au sujet de la passion du jeu est très vrai et me revient souvent à l’esprit. C’est pourquoi je crois que je ne jouerai[ais] pas; je dis «je crois» mais j’espère bientôt vous dire pour sûr; vous savez, il est très pénible de quitter une idée qu’on a eue pendant longtemps.

Dernièrement j’ai rencontré Чулковъ à la banque et hier il m’a fait un[e] visite, il assure qu’il a arrangé toutes ses affaires à la Banque; mais je crois qu’il ment. Il m’a engagé beaucoup à venir chez lui; mais comme vous concevez que sa société ni celle de sa femme n’a aucun attrait pour moi je n’en ferai rien.⁵ — Tout ce que vous dites de la société est vrai aussi comme tout ce que vous dites surtout dans vos lettres. I-mo parceque vous écrivez comme M-me de Sévigné⁶ 2-o parceque je ne puis selon mon habitude — disputer. Vous dites aussi beaucoup de bon de ma personne, je suis convaincu que les louanges font autant de bien que de mal. — Elles font du bien puisqu’elles maintiennent dans les bonnes qualité[s] qu’on loue, et du mal parcequ’elles augmentent l’amour propre; je suis sûr que les vôtres ne peuvent que me faire du bien; par la raison qu’elle[s] sont dictées par une amitié sincère — cela va sans dire autant que je les meriterai[s]. Je crois les avoir méritées pendant tout le tems de mon séjour à Moscou — je suis content de moi. — La maladie de ma tante Lise⁷ me fait beaucoup de peine au moins c’est une compensation de savoir Marie et son enfant bien portantes;⁸ Quand doit- elle accoucher? Dites à Serge que je l’embrasse et que toutes ses commissions sont remplies et consciencieusem[ent].

Adieu, je baise vos mains, au revoir.

Je salue le moine.⁹

24 декабря, воскресенье 1850.

Дорогая тетенька!

Меня удивляет и не перестает удивлять ваше молчание, не взирая на то, что вчера я получил ваше письмо от 16 декабря,¹ в ответ на мое первое, а сегодня я пишу вам в 4 раз.² Здоровье мое прекрасно, но зато мой карман не в цветущем состоянии. — Ежели деньги, которые я жду от Сережи и из *Ясного*, еще не высланы, задержите их, иначе мы разминемся в пути. Вы верно уже видели Петра и повторение той же комедии. Ни прощать его, ни требовать отчета мне не пришлось, так как меня это никак не касалось. Есть ли известия о Николеньке? Начинаю беспокоиться о нем.

История г-жи Симон не окончена; еще вчера слышал, будто бы служащий ее явился к Кобылину за какими-то объяснениями и там скоропостижно скончался. Причина смерти еще не выяснена.³ — Почему вы так восстаете против Исленьева? Ежели для того, чтобы меня от него отвратить, так это бесполезно, потому что его нет в Москве.⁴ Всё, что вы говорите о страсти к игре, справедливо, и часто об этом сам думаю. Поэтому, я думаю, что больше играть не буду, — говорю «думаю», а надеюсь скоро сказать вам, что уверен, что не буду играть, но вы знаете, как трудно бывает отказаться от той мысли, которая долго вас занимала.—