2 Зимой 1895/96 г. Кенворти приезжал в Россию по делам издания произведений Толстого на английском языке. Во время своего пребывания в Москве Кенворти неоднократно бывал у Толстого в Хамовниках.
* 168. Вильгельму Боде (Wilhelm Bode).
Geehrter Herr,
Obgleich die Nachricht, dass ich aus Russland ausgeschickt werde, bis jetzt noch nicht wahr ist, danke ich Sie herzlich für Ihren guten Brief.
Die Überzeugung, dass man, ohne sie persönlich zu kennen, in geistigen und freundlichen Verhältnissen steht mit solchen Leuten, wie Sie, ist eine der grössten Freuden meines Lebens.
Mit Achtung und Sympathie
Ihr ergebener
Leo Tolstoi.
23 Novembre 1896.
Милостивый государь,
Хотя известие о том, что меня высылают из России, пока неверно, сердечно благодарю вас за ваше хорошее письмо.
Сознание того, что, даже не зная их лично, находишься в духовном и дружеском общении с такими людьми, как вы, одна из самых больших радостей моей жизни.
С уважением и симпатией
преданный вам
Лев Толстой.
23 ноября 1896.
Печатается по листу 134 копировальной книги.
Вильгельм Боде (Wilhelm Bode, 1862—1922) — немецкий писатель, литературовед. Написал книгу «Die Lehre Tolstois» («Учение Толстого»), Веймар, 1900.
Ответ на письмо Боде из Хильдесхейма от 10 ноября н. ст., в котором он писал, что прочел в газетах о предполагаемой высылке Толстого из России и предлагает ему на этот случай гостеприимство в своем доме.
* 169. Шарлю Бонэ-Мори (Charles Bonet-Maury).
23 Novembre 1896.
Cher Monsieur,
Je vous remercie pour votre lettre qui, excepté le plaisir qu’elle m’a donné, me pousse à remplir ma promesse et mon intention de v[ou]s dire l’impression que m’a produite la lecture de votre livre.1 Le livre est admirablement bien fait et d’une lecture utile et agréable; mais je crois v[ou]s l’avoir dit, et si je ne l’ai pas dit je l’ai éprouvé surtout après la lecture du livre, — je n’aprouve pas le principe même d’après lequel a été réuni et conduit le Congrès des Religions. L’idée du Congrès des Religions. L’idée du Congrès est d’unir les religions par un moyen extérieure, tandis que d’après l’idée de la religion, de la Religion (comme religion unique), l’unification ne peut se produire qu’intérieurement, c’[est] à d[ire] que les débats et les discours de différents représentants de religions ne peuvent en rien aider à unir les hommes dans leur rapport avec Dieu (ils produisent plutôt l’effet contraire), et que le seul moyen par lequel se peut produire cette union est la recherche sincère par chaque homme de son rapport au monde, à l’infini, à Dieu. Ce rapport est le même pour tous les hommes partout et toujours et il est unique, comme la vérité qui est une, de sorte que plus les hommes en cherchant chacun à part sa vraie position dans le monde et son vrai rapport à l’infini, plus les hommes approcheront de la vérité et plus ils s’uniront. Je me représente le monde comme un immense temple qui n’est éclairé que par le milieu. Les hommes ont beau se réunir dans l’obscurité des coins du temple, toutes ces réunions, ayant pour but l’union, ne produiront que les effets contraires, comme cela s’est fait par toutes les églises. Le seul moyen d’union, c’est de ne pas y penser, mais de chercher chacun individuellement la vérité, de chercher et de marcher vers la lumière, qui n’éclaire qu’un seul endroit au milieu du temple. Ce n’est que de cette manière que tous se réuniront, et c’est en quoi consiste le véritable progrès de l’humanité. Sans penser à l’unification, le chrétien jètera tout ce qui n’est pas vrai dans sa religion, la déification de J[ésus] C[hrist] et autres dogmes, et en arrivant et en s’approchant de la lumière (vérité) verra venir d’un tout autre coté le Chinois, le Bouddiste, qui de leur coté, sans penser à l’union, auront fait la même chose, et il se fera entre eux la véritable union, pas celle un peu factice qui se produit dans les congrès.
Ma femme et mes enfants v[ou]s remercient de votre bon souvenir et v[ou]s font dire mille choses.
Je me ressouviens avec le plus grand plaisir de votre visite chez nous et regrette seulement sa brièveté. Recevez, je v[ou]s prie, l’assurance de ma véritable sympathie.
Léon Tolstoy.
Милостивый государь,