Et de suitte est comparu par devant nous commissaire susdit et soussigné sieur Louis-Jeseph Escourette, soldat volontaire de la seconde compagnie du Bataillon de la Trinité lequel nous a dit et déclaré qu’etant sur les cinq heures et demie environ de relevée de ce jour dans le jardin du Palais-Royal, il s’est approché de quelques groupes où l’on faisait des motions que dans un entre autres il a remarqué un quidam qui lui a porté la parole sur une motion assez sensée en lui disant: la garde nationale si elle ne se comporte pas autrement nous sommes dix mille ouvriers, nous nous fournerons du côté des aristocrates et alors les habits bleus auront beau jeu, qu’aussitôt lui sieur Escourete en habit bourgeois a pris ce quidam au collet et à l’aide du sieur Giraud son camarade et de plusieurs citoyens irrités d’entendre ce quidam tenir un tel propos, l’ont conduit au poste du Palais-Royal et l’ont même sauvé de la fureur du peuple qui voulait le maltraiter. Pourquoi led. sieur Escourete vient nous déposer de ce fait déclaration qu’il affirme sincère et qu’il a signée avec nous commissaire susdit après lecture a lui faite.
Et desuitte est comparu par devant nous, commissaire susdit et soussigné lédit sieur Girand surnommé lequel nous a dit s’appeller Claude-Jean Girand, soldat citoyen de la seconde compagnie dudit Bataillon de la Trinité, lequel nous a dit et déclaré que dans un grouppe ce soir au Palais Royal un quidam à lui inconnu lui a dit ainsi qu’au sieur Escourette son ami, que si la garde nationale ne se comportait pas autrement, il y avait dix mil ouvriers qui se tourneraient du parti des aristocrates et qu’alors des habits bleus verraient beau jeu, que les citoyens ont crié qu’il fallait arrêter ce quidam et que lui déclarant et son camarade l’ont saisi pour empocher qu’on ne le maltraitât et l’ont conduit au poste du Palais-Royal, d’où il a été amené par devant nous où ledit déclarant est venu faire sa déclaration qu’il affirme être veritable et a signé avec nous commissaire susdit après lecture à lui faite.
Et desuitte avons fait comparaître par devant nous commissaire susdit et soussigné le dit quidam auquel nous avons demandé ses noms, surnoms, âge, pays de naissance, qualité et demeure, lequel a repondu de se nommer Thomas Tancré, natif d’Angers, paroisse S. Maurice, âgé de trente six ans, tabletier, logeant rue Quincampoix chez M. Robillard vis-à-vis l’hôtel de la couronne; a lui demandé s’il est marié, a repondu que non; a lui demandé si les meubles de la chambre où il couche sont à lui où à M. Robillard a repondu qu’ils sont à M. Robillard; a lui demandé s’il a journellement de l’ouvrage de sa profession, a repondu que oui; a lui demandé, pourquoi ayant de l’ouvrage il est allé au Palais-Royal — a repondu qu’il venait de la rue de Rohan et qu’il est passé par le Palais-Royal pour aller boire une bouteille de vin a la Court. ille; a lui demandé pourquoi il a dit que si la garde nationale ne se comportait pas autrement ils étaient dix mille ouvriers qui se tourneraient du côté des aristocrates et que les habits bleus verraient beau jeu, a repondu que s’il l’a dit qu’il on demande pardon à la garde nationale, qu’il est au aesespoir de l’avoir dit et que si tel propos lui est échappé c’est l’effet du vin qu’il avait bu, qu’il aime sa patrie, est français dans l’âme et qu’il deffendroit la constitution au péril de sa vie. Lecture a lui faite de ses réponses à notre interrogatoire il a affirmé qu’elles contiennent vérité et signé avec nous, commissaire susdit.
Nous commissaire susdit et soussigné, vû le raport de la garde, les dépositions ci-devant faites, ensemble les réponses dudit Tanquerey à notre interrogatoire, nous avons arrêté qu’attendu le vin dont sa tête est encore échauffée et craignant qu’il ne retourne au cabaret et ensuite faire des motions, il sera déposé pour forme de correction à la salle de discipline du poste du Palais-Royal jusqu’ à dix-heures du soir et qu’il sera ensuite remis en liberté. Et du consentement dudit Tanquerey qui desire y passer la nuit par économie, nous avons obtempéré à son désir. Fait au comité ce 19 Juillet 1791.
XXXIX
Нац. арх.
D. XXIX-b 34, № 152.
Грязная, синяя бумажка; на одной стороне:
ce papier a été trouver Dans la guerite de la Caise Descompte, Rue Vivienne, par Winal, Du 17 au 18 août 1791 N-é Winal est fusilier dans la compagnie du centre du bataillon des filles S-t Thomas. Il y a eu plusieurs papiers de cette espèce répandus dans la capitale, il a été trouvé dans la cour des petits-pères.
На другой стороне (другим почерком, совершенно безграмотно):
Comarade si vous persistet plus longtems a apprimer vos frerès non armée vous et vos coqchantant serez bientôt rasés je vous dirai que nous sommes ou nombre de 50 mille qui avons juré la ruine totale de la Capital.
XL
Нац. арх.
D. XXIX-b 34, № 353.