Tous ces maux pr'esens encore `a la m'emoire des malheureux Lyonnais se couvrent d’un voile quand l’horison politique est sans nuages, la confiance reparoit, l’homme industrieux se livre au travail, l’homme `a argent d'elie sa bourse, de cet heureux concours nait la prosp'erit'e publique mais, s’il survient un mouvement dans le gouvernement au renouvellement des calomnies, `a l’approche des Reverchons, `a la nouvelle de mesures r'evolutionnaires au soupcon de l’existence d’un camp dont la pr'esence doit influer sur le prix des denr'ees, sur la main d’oeuvre et sur les moeurs, surtout lorsqu’il est reconnu que les troupes arrivent toujours pr'evenues contre les habitans de Lyon par la malveillance que les sc'el'erats ennemis de cette ville, ont eu soin de semer sur leur route, alors toutes les craintes renaissent, le capitaliste serre de nouveau sa bourse, le num'eraire disparoit, le taux de l’int'er'et augmente en raison de sa raret'e, le manufacturier s’arr^ete, l’ouvrier manquant de travail ne peut plus fournir du pain `a sa malheureuse famille, d'ej`a il songe quel pays pourra lui procurer des ressources, tous les travaux sont suspendus. Ces oscillations perp'etuelles de craintes et d’esp'erances effrayent l’ouvrier qui n’attendoit que la paix pour rentrer dans ses foyers et portent le d'ecouragement total parmi ceux qui sont rest'es, dont le nombre ne pourrait suffire lorsque les manufactures reprendront toute leur activit'e.
Que deviennent alors ces magnifiques promesses repet'ees tant de fois, de faveurs pour les manufacturiers, de travail pour les ouvriers, de soulagement pour les indigents.
C’est donc `a d'etruire toutes les craintes et `a r'ealiser toutes les esp'erances que doit s’attacher le gouvernement, s’il veut voir refleurir le commerce, et ce sera alors et seulement alors, que le manufacturier et l’ouvrier dont les int'er^ets sont si 'etroitement li'es, travailleront avec courage pour leur bonheur et pour la prosp'erit'e publique; rien ne leur manquera, ni ressources, ni travail, si le gouvernement faisant usage de tous ses moyens leur assure protection, tranquillit'e et s^uret'e, c’est alors que tous les canaux d’abondance s’ouvriront, que tous les 'echanges se feront au dedans et au dehors, que nos manufactures s’enrichiront du luxe de l’'etranger, c’est alors enfin que le commerce francais reprenant toute sa splendeur ne trouvera plus de rivaux comme la France ne trouvera plus d’ennemis, et chacun `a l’emoi s’empressera de repeter: Vive la paix, vive la r'epublique.
Fait au Bureau de commerce de Lyon.
Lyon 12 flor'eal an cinq de la R'epublique Francaise.
XIV
Архив города Марселя, картон «Corporations».
(Ноябрь 1797 г.).
Marseille le 11 frimaire an 6 de la R'epublique francaise.
Aux citoyens composant le Bureau central.
Les ouvriers soussign'es de cette commune vous exposent citoyens, que pendant la r'eaction royale, ils ont 'et'e forc'es d’abandonner leurs chantiers et m^eme de se r'efugier soit `a Toulon, soit ailleurs pour se soustraire aux poignards des egorgeurs.
Ils sont rentr'es `a l’'epoque de l’arriv'ee des troupes de la r'epoublique qui `a dissip'ee l’essaim de cette borde de cannibales. Mais leur audace accroit avec l’indulgence des r'epublicains et les voila encore non seulement sur le pav'e, mais ma^itres des chantiers et de tous les transports jusqu’`a ceux des coches.
Chaque fois que les exposants se pr'esentent pour travailler, ils sont rejettes avec m'epris, les chargeurs ne veulent pas les employer aux coches, la Messagerie Nationale 'egalement, cependant il faut que les r'epublicains vivent et alimentent leurs familles, il faut que les sicaires du royalisme fassent place `a ceux qu’ils ont chass'e et qu’ils ont voulu 'egorger.
Par toutes ces consid'erations, nous vous prions, citovens, de prendre telles mesures que vous jugerez convenables pour que nous puissions `a la sueur de notre front gagner du pain qui nous est du `a tant de titres Salut et fraternit'e.
(103 подписи)
XV
Нац. арх.
F12 679.
4 июня 1798 г.
Прошение рабочих мануфактур города Нанта (департамент Loire-Inf'erieure).
Au Citoyen Pr'esident du Directoire ex'ecutif.
Citoyen Directeur.
Depuis longtemps les cris de notre mis`ere retentissent `a vos oreilles, sourdes `a la voix de nos r'eclamations, elles sont rest'ees comme nous dans l’oubli, et l’opprobre devient notre seule existence.