Читаем Том 4. Проза. Письма. полностью

– Nous sommes rentr'es en ville, et bient^ot recommencent nos occupations; la seule chose qui me soutient, c’est l’id'ee que dans un an je suis officier. – Et alors, alors – …bon dieu! Si vous saviez la vie que je me propose de mener!.. Oh, cela sera charmant: d’abord, des bizarreries, des folies de toute esp`ece, et de la po'esie noy'ee dans du champagne: – je sais vous allez vous recrier; mais h'elas, le temps de mes r^eves est pass'e; le temps de croiren’est plus; il me faut des plaisirs mat'eriels, un bonheur palpable, un bonheur qui s’ach`ete avec de l’or, que l’on porte dans sa poche comme une tabati`ere, un bonheur qui ne fasse que tromper mes sens en laissant mon ^ame tranquille et inactive!.. Voil`a ce qui m’est n'ecessaire maintenant, et vous vous apercevez, ch`ere amie, que je suis quelque peu chang'e depuis que nous sommes s'epar'es; quand j’ai vu mes beaux r^eves s’enfuir, je me suis dit que ca ne valait pas la peine d’en fabriquer d’autres; il vaut mieux, pensai-je, apprendre `a s’en passer; j’essayai; j’avais l’air d’un ivrogne qui peu `a peu t^ache de se d'eshabituer du vin; – mes efforts ne furent pas inutiles, et bient^ot je ne vis dans le pass'e qu’un programme d’aventures insignifiantes et fort communes. Mais parlons d’autres choses; – vous me dites que le Prince T. et votre soeur son 'epouse se trouvent fort contents l’un de l’autre, je n’y ajoute pas une foi enti`ere, car je crois conna^itre le caract`ere de tous les deux, et votre soeur ne para^it pas tr`es dispos'ee `a la soumission, et il para^it que monsieur n’est pas non plus un agneau! – Je souhaite que ce calme factice dure le plus longtemps possible – mais je ne saurai pr'edire rien de bon. – Ce n’est pas que je vous trouve un manque de p'en'etration; mais je crois plut^ot, que vous n’avez pas voulu me dire tout ce que vous pensiez; et c’est tr`es naturel; car maintenant si mes suppositions sont vraies, vous n’avez pas m^eme besoin de dire: oui. – Que faites vous `a la campagne? Vos voisins sont-ils amusants, aimables, nombreux? Voici des questions qui vous auront l’air d’^etre faites sans aucune intention s'erieuse!

Dans un an, peut-^etre, je viendrai vous voir; et quels changements ne trouverai-je pas? – me reconna^itrez-vous, et voudrez-vous le faire? – Et moi, quel r^ole jouerai-je? Sera-ce un moment de plaisir, pour vous, ou d’embarras pour nous deux? Car je vous avertis, que je ne suis plus le m^eme, que je ne sens plus, que je ne parle plus de la m^eme mani`ere, et dieu sait ce que je deviendrai encore dans un an; – ma vie jusqu’ici n’a 'et'e qu’une suite de d'esappointements, qui me font rire maintenant, rire de moi et des autres; je n’ai fait qu’effleurer tous les plaisirs, et sans en avoir joui, j’en suis d'ego^ut'e.

– Mais ceci est un sujet bien triste que je t^acherai de ne pas ramener une autre fois; lorsque vous serez `a Moscou annoncez le moi, ch`ere amie… – je compte sur votre constance; adieu;

M. Ler…


P. S.Mes compliments `a ma cousine, si vous lui 'ecrivez, car je suis trop paresseux pour le faire moi-m^eme.


Перевод

С.-Петербург, 4 августа.

Я не подавал о себе вестей с тех пор, как мы отправились в лагерь, да и, право, мне бы это не удалось при всем моем желании. Представьте себе палатку по 3 аршина в длину и ширину и 2 1/2 в вышину, в которой живет три человека со всей поклажей и доспехами, как-то: сабли, карабины, кивера и проч., и проч. Погода была отвратительная из-за нескончаемого дождя, зачастую по два дня сряду мы не могли просушить платье; тем не менее эта жизнь мне отчасти нравилась; вы знаете, милый друг, что у меня всегда было пристрастие к дождю и грязи, и теперь, по милости божьей, я насладился этим вдоволь.

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