D'un autre côté les princes kurdes souffrent les Yézidis pour leur intérêt particulier: ils tâchent même d'attirer un plus grand nombre de tribus de cette nation, dans leurs domaines; car les Yézidis étant d'un courage à toute épreuve, bons soldats tant de pied que de cheval, et très-propres à faire un coup de main et à piller de nuit les campagnes et les villages, ces princes s'en servent avec beaucoup d'avantage, soit pour réduire celles des tribus mahométanes de leur ressort qui leur refusent l'obéissance, soit pour combattre les autres princes, quand ils sont en guerre avec eux. D'ailleurs les Mahométans sont dans la ferme persuasion que tout homme qui périt de la main d'un de ces sectaires, meurt martyr; aussi le prince Amadia a-t-il soin de tenir toujours auprès de lui un bourreau de cette nation, pour exécuter les sentences de mort contre les Turcs. Les Yézidis ont la même opinion relativement aux Turcs, et la chose est réciproque: si un Turc tue un Yézidi, il fait une action très agréable à Dieu, et si un Yézidi tue un Turc, il fait une њuvre très-méritoire aux yeux du
Il est permis aux Turcs, lorsqu'ils sont en guerre avec les Yézidis, de faire esclaves leurs femmes et leurs enfants, et de les garder pour leur propre usage, ou de les vendre; les Yézidis n'ayant pas la même permission à l'égard de Turcs, font tout périr. Si un Yézidi veut se faire Turc, il suffit, pour toute profession de foi, qu'il maudisse le Diable, et ensuite qu'il apprenne à son aise à faire les prières à la manière des Turcs: car les Yézidis reçoivent la circoncision huit jours après leur naissance.
Tous les Yézidis parlent la langue kurde; il y en a parmi eux qui savent le turc ou l'arabe, parce qu'ils ont souvent occasion de fréquenter des personnes qui parlent l'une ou l'autre de ces langues, et à cause de l'avantage qu'ils trouvent à traiter leurs propres affaires avec plus de sûreté, en ne se servant point d'interprètes.
Sans doute les Yézidis ont bien d'autres erreurs ou superstitions, mais comme ils n'ont aucun livre, celles que j'ai exposées sont les seules dont j'aie pu me procurer la connaissance. D'ailleurs beaucoup de choses, chez eux, sont sujettes à changer, en conséquence des prétendues révélations de leur
[перевод: I. Заметка о секте Езидов
Из многих сект, возникших в Месопотамии среди мусульман после смерти их пророка, нет ни одной, которая была бы столь же ненавистна для всех прочих, как секта езидов. Имя езидов происходит от шейха Едиза, основателя их секты и заклятого врага рода Али. Учение, которое они исповедуют, есть смесь манихейства, магометанства и верований древних персов. Оно сохраняется среди них по преданию и переходит от отца к сыну без помощи какой бы то ни было книги; ибо им запрещено обучаться чтению и письму. Это отсутствие книг и есть, без сомнения, причина того, что магометанские историки говорят об этой секте лишь вскользь, называя этим именем людей, погрязших в богохульстве, жестоких, диких, проклятых богом и изменивших вере своего пророка. Вследствие этого о верованиях езидов нельзя получить никаких точных сведений, кроме того, что удастся в настоящее время наблюдать в их среде.