Читаем Том 6. Письма 1860-1873 полностью

Je viens de passer trois jours entre Oranienbaum et P'eterhoff, en rapport de discussions politiques avec tous les membres de l’Auguste famille, tous divis'es entre eux par leurs sympathies et antipathies — toutes allemandes… C’est en un mot l’Allemagne en abr'eg'e. La seule note parfaitement absente, c’est le point de vue russe sur la question. Cela m’a fait faire de p'enibles r'eflexions… D’ailleurs j’ai 'et'e extr^emement choy'e et f^et'e. J’ai revu la Gr-D Marie avec qui j’ai eu une longue conversation `a un bal patronn'e p elle `a P'eterhoff. Celle-l`a est toute Napol'eonienne et ne comprend pas, comment un homme, qui lui pla^it tant, puisse ne pas ^etre le meilleur alli'e de la Russie… surtout apr`es les avances qu’il vient de nous faire. Car il vient d’adresser une lettre autographe `a l’Empereur, p lui offrir son alliance, et l’engager `a jeter un voile sur le pass'e… Une lettre pareille est un aveu bien significatif…

Quant `a mon cher Prince et ami*, il patauge d'ecid'ement, et il en est ainsi de tout ce monde-l`a o`u l’on ne trouve pas m^eme le plus l'eger pressentiment, le moindre glimpse de la r'ealit'e russe dont ces gens-l`a devraient ^etre les repr'esentants. — Ignorance si compl`ete des premiers 'el'ements de la question que toute discussion s'erieuse avec eux est une impossibilit'e… Et voil`a pourquoi je me console de notre inaction forc'ee dans le moment donn'e, car leur impuissance r'eelle est l’unique garantie que nous ayons contre les d'esastreuses cons'equences de leur inintelligence… Ce sont des gens qui allaient se tromper de wagon, mais qui heureusement l’auront manqu'e…

Cette nuit j’ai couch'e dans le grand salon, car l’oeuvre de d'emolition a d'ej`a atteint ma chambre o`u l’on va raser le po^ele, pour le convertir en chemin'ee…

Je remercie ma bonne Marie de son annexe et la prie de faire mes amiti'es `a Birileff et mes tendresses `a la petite…* Puissent-ils tous deux lui donner le moins d’inqui'etudes possible… Voici un mot pour Daniloff que je suppose encore avec vous, et dans le cas o`u il vous aurait d'ej`a quitt'e, il faudrait le lui faire tenir sans retard, pour qu’`a son retour de la campagne de son p`ere il repasse par Ovstoug, p mettre ordre `a l’affaire que je lui recommande, `a moins qu’il ne l’e^ut d'ej`a fait.

Ici le temps a 'et'e constamment froid et pluvieux, la maladie est en d'ecroissance et on n’en parle gu`eres. Quant `a moi, j’aimerais, je crois, encore mieux une bonne attaque de chol'era que cette mis'erable mani`ere de se mal-porter qui ne vous tue pas, mais qui vous empoisonne la vie, goutte p goutte…

La Cour restera `a P'eterhoff jusqu’aux premiers jours d’ao^ut o`u l’Emp compte aller faire une tourn'ee, en commencant p Varsovie. — Quant `a l’Imp<'eratrice>, elle viendra, je suppose, s’'etablir `a Tsarsko"i'e… Ah quelle redite que tout cela — et quelle naus'ee que l’existence `a un certain ^age, et qu’il serait temps d’en finir… Dieu vous garde.

Перевод

Петербург. Четверг. 21 июля

Милая моя кисанька, прежде всего я должен попросить у тебя прощения за преступную нескромность. — Но она была, так сказать, невольной, ибо искушение оказалось чересчур сильным… Речь идет о письме твоего брата. Я знал, что это письмо содержит его первое впечатление от только что произошедших событий — самый голос этих событий, и, не имея возможности войти в комнату, где он говорил, я подслушал у дверей… Вот почему конверт вскрыт незаконным взмахом ножа… И поверишь ли? Я не раскаиваюсь в своем проступке — до того ярко несколько замечательных строк этого письма освещают все положение и подтверждают мои собственные оценки.

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