Читаем Африка. История и историки полностью

Bref son raisonnement n’est pas de parfaite bonne fois, en particulier dans sa conclusion qui, en soulignant l’«humiliation collective» des seuls musulmans, fait bon marché des réticences sur le voile à l’école assez largement exprimées par des femmes musulmanes elles-mêmes. Bref, à l’image des anglophones dont il n’est pourtant pas, il est insensible à ce qui reste une anomalie politique dans le monde entier: seuls le Mexique et la France ont inscrit dans la loi la séparation entre l’Église et l’État; lorsque le président du Mexique, ce pays pourtant si catholique, a baisé l’anneau papal lors de la visite de Jean-Paul II, la première d’un pape dans cet État, ce fut un véritable scandale national (1979). On a oublié qu’en France, c’est le régime de Vichy qui avait réintroduit les prêtres à l’école pour enseigner le catéchisme (hors les heures de classe), privilège qui leur fut retiré à la Libération. Je récuse, évidemment, le recours actuel exclusif aux «racines chrétiennes» supposées de la France. C’est que je fais partie, je le reconnais volontiers, des intransigeants de la laïcité de l’école publique, et ce sans concession à quelque religion que ce soit: qu’il y ait au moins un lieu où, protégées par l’État qui a la responsabilité d’une éducation égalitaire, les fllettes apprennent qu’elles ont le droit de se servir de leur corps comme les garçons, elles sont libres de faire ce qu’elles veulent une fois qu’elles en ont franchi le seuil!

Sur l’exemple de Zineddine Zidane, Nacira Guénif-Souilamas analyse le cas d’un citoyen postcolonial, certes hors du commun, mais qui demeure apparemment insensible à sa condition considérée par les autres particulière, quels que soient les réactions et les commentaires du public. Celui-ci, selon les cas, va le porter au pinacle des héros nationaux lorsqu’il fait triompher «les Bleux», ou bien le renvoyer à son origine kabyle lorsqu’il se laisse aller à son fameux «coup de boule». Le tout est de comprendre le silence de Zidane: «Can the subaltern speak», comme l’a demandé Spivak en 1988?

Peter Bloom analyse les origines et la signifcation d’une technique gymnastique très particulière, celle du parkour, connue dans les banlieues françaises sous le nom de Yamakasi, mot d’origine lingala signifant «un homme fort», qui incarne un condensé d’arts martiaux asiatiques mêlé à des techniques de danse congolaise. Il part de façon intéressante de l’infuence du cinéma sur une invention culturelle de reconnaissance interne, puisque l’origine du parkour remonte au flm «Banlieue 13» (2004) qui prône une esthétique african american de gansgta-rap. Il poursuit à travers le cinéma beur naissant l’évocation de l’univers clos de la vie en grand ensemble. Mais j’avoue que m’interpelle quelque peu sa comparaison flée du passage du camp de transit à la conception du grand ensemble, à partir du HLM de La Muette à Drancy qui fut dévolu au sinistre usage que l’on sait sous Vichy: y eut-il, à partir du même type de bâti, métaphore après-guerre de l’enfermement des Juifs destinés à être déportés, à celui des pauvres transférés des bidonvilles aux grands ensembles où ils se trouveraient aujourd’hui dans une situation quasi comparable? Il me semble que le cinéma l’entraîne un peu loin…

Enfn, Charles Tshimanga a raison d’insister sur les spécifcités et les révélations du discours du rap français: les paroles n’expriment pas seulement la contestation subversive trop rapidement qualifée de racisme anti-blanc. Elles permettent à une catégorie sociale bien délimitée et discriminée, celle des jeunes de banlieue, de transcender par la dérision leurs diférences de race, d’ethnie, de religion, voire même de classe pour exprimer leur engagement dans le débat politique français.

Accompagné de références précises en fn de chaque article et d’une solide bibliographie générale, d’un glossaire très utile des termes dits «de banlieue» et d’un index fourni, ce livre, dont le ton est mesuré même si les analyses ne manquent pas d’audace, constitue un bilan sérieusement documenté de nos dernières années postcoloniales, dont on ne peut que souhaiter qu’une version française soit bientôt publiée. En attendant, ce livre constitue un outil de travail redoutable pour tous nos collègues anglophones intéressés à l’histoire de France, aussi bien nationale que coloniale.


© Coquery-Vidrovitch C., 2013

Приложение

Ведущие периодические издания, посвященные африканской истории

(составитель Л. В. Иванова)




























Abstracts

A. B. Davidson

HISTORY IN AFRICA: PROBLEMS OF STUDY

This introductory article sums up the work that has already been done by Russian scholars and draws the outline of the new tasks that they now have to fulfil in order to understand the way history is studied and taught in Africa.


S. V. Mazov

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