Читаем Bérurier au sérail полностью

Cessez de vous prendre au sérieux et laissez-vous aller dans la tarte à la crème. Quoi de plus onctueux ? De plus confortable ? Le dunlopillo, c’est de la gnognote à côté de la Chantilly. En vérité, je vous le dis : quand ça ne carbure pas, mettez le nez dans un San-Antonio. Et faites-le en vous disant que si c’est de la m… ça vous portera peut-être bonheur !

Bon ! Je tenais à vous dire tout ça. C’est pas que ça fasse du bien, mais ça soulage.

On va continuer, dénouez vos cravates, posez vos godasses si vos cors vous taquinent. Tournez le bouton de la T.V. où l’on est en train de vous jouer « Mon Culte suprême sur la Commode  » et revenez avec Sirk, Béru et le gars Mézigue dans ce palais de l’émir Obolan qui, pour l’instant, ne ressemble pas, mais alors pas du tout à celui des mille et une nuits.

En effet, les sbires en arme nous font descendre un escalier suintant taillé dans le roc. Nous arrivons dans un sous-sol immense divisé en cellules. Ces compartiments sont constitués par d’énormes grilles dont le plus humble barreau a le diamètre de mon poignet.

J’aperçois quelques loqueteux dans les cellules, ou plus exactement dans les cages. Ils sont accroupis, sombres et prostrés sur le sol riche en salpêtre.

— On est revenu au Moyen Age ! m’exclamé-je.

Nous sommes bouclés dans l’une des cages. Le préposé aux clés actionne une serrure grosse comme un poste de télé.

— Si on faisait ça, chez nous, aux contribuables qui ne répondent pas à leurs percepteurs, soupire Sa Majesté, il y aurait du pet.

— Tu nous a mis dans de beaux draps avec ta grande gueule et ton coup de poing automatique, lamenté-je. Il faut toujours que tu t’assoies dans le plat de langouste, mon pauvre homme !

Je considère Sa pomme, adossée aux barreaux de la cellote.

Jamais il n’a eu davantage l’air d’un primate.

C’est le primate des Gaules, en somme ! (Vous voyez, je continue !).

Hamar retrouve des gestes héréditaires. L’atavisme, c’est comme la syphilis : les enfants trinquent. Il s’assied, les genoux remontés, les bras autour des genoux, le front sur les genoux.

On dirait l’une des deux parties d’un serre-livres. Il a le coup de pompe, Sirk. Son étoile, il n’y croit plus. Il l’a laissée au-dessus du Sacré-Cœur de Montmartre.

— Dis-voir, mon mec, l’interpellé-je, toi qui es du bled, raconte un peu ce que nous sommes en droit d’espérer ou de redouter ?

Il ne relève même pas la tête.

— Rien à espérer, tout à redouter ! fait-il.

— Tu pessimises ! rétorque l’Enflure. Leurs taxes, on va les payer, puisqu’ils le prennent sur ce ton, et tout sera classé.

— Vous oubliez les gnons aux gardes fiscaux, lamente Hamar. Ça aussi, faites confiance, on va vous le faire payer !

Le Gravos se met à arpenter la cellule.

— Et Pinaud ? fait-il, qu’est-ce qu’il va devenir ?

— J’espère qu’il s’en tirera, souhaité-je. S’il a la bonne idée de ne pas retourner à notre tente et de récupérer en douce un des dromadaires, il peut rebrousser chemin.

— C’est pas l’homme à filer sans nous ! affirme le Confiant.

Et il murmure sombrement :

— Ça fait rien, pour des poulets, c’est pas fort de se trouver en cabane !

Sa remarque ne fait sourire qu’Hamar.

Je m’allonge sur un morceau de tapis vermineux. J’ai les flûtes en pâte à chou. Quelque chose glisse le long de ma jambe. Je me penche et j’avise un gros rat triste qui a les moustaches de Pinuche. Il est lourd de toutes les puces qui le traquent, le pauvre minou. C’est ça la vie, y a toujours des petits qui essaient de vivoter sur les plus gros. Lui, le raton, avec ses puces, il se rabat sur moi, et moi sur l’administration (quand j’en ai la possibilité, ce qui n’est présentement pas le cas !).

Et dans tous les domaines c’est du kif. L’univers, c’est un banquet-gigogne, avec des appétits emboîtés.

Je vire le rongeur d’un coup de tatane et, pas contrariant, il va se rabattre sur Béru. C’est un vexant dans son genre, ce rat. Il aurait pu commencer par le Gravos avant de venir me faire des papouilles.

Distrament, Béru caresse l’animal, jusqu’au moment où l’habitant des sous-sols lui mord la main. Le Gros bondit et, le saisissant par la queue (les Yvelines) lui fracasse la frimousse contre le mur. Ensuite de quoi, pour s’en défaire il l’évacue à travers les barreaux.

— Je croyais que c’était le greffier du gardien-chef, dit-il en suçant sa blessure pour, croit-il, la désinfecter.

Mais il n’est pas au bout de ses misères. Le rat assassiné qu’il a viré est allé choir sur la physionomie d’un garde.

Il est pas d’accord, le taulier. Oh ! madame, ce rebecca. Avec un fouet, qu’il s’annonce. Il vitupère :

— Arroua ména kécéczra, ce qui, en kelsaltipe, signifie autre chose, vous le pensez bien !

Et il ponctue sa diatribe en nous virgulant à tout-va des coups de fouets.

Je déteste ça. Prompt comme l’éclair (l’image est rabâchée mais faut bien utiliser le patrimoine linguistique) je me saisis de la lanière et je tire d’un coup sec.

— Arrête ta représentation, Zorro ! je crie.

Перейти на страницу:

Похожие книги

Лагуна Ностра
Лагуна Ностра

Труп мужчины с перерезанным горлом качается на волнах венецианского канала у подножия мраморной лестницы. Венецианская семейная пара усыновляет младенца, родившегося у нелегальной мигрантки. Богатая вдова ищет мальчиков-хористов для исполнения сочинений Генри Пёрселла. Знаменитый адвокат защищает мошенника от искусства. Безвестный албанец-филантроп терроризирует владелицу сети, поставляющую проституток через Интернет. Все эти события сплетаются в таинственное дело, которым будет заниматься комиссар Альвизио Кампана, перед которым не в силах устоять ни преступники, ни женщины. Все было бы прекрасно, но комиссар живет в ветшающем палаццо под одной крышей с сестрой и двумя дядюшками. Эта эксцентричная троица, помешанная на старинных плафонах, невесть откуда выплывших живописных шедеврах и обретении гармонии с миром, постоянно вмешивается в его дела.Отмахиваясь от советов, подсказанных их артистической интуицией, прагматичный комиссар предпочитает вести расследование на основе сухих фактов. Однако разгадка головоломки потребует участия всех членов семьи Кампана. А уж они — исконные венецианцы и прекрасно знают, что после наводнений воды их родной лагуны всегда становились только чище.

Доминика Мюллер

Детективы / Иронический детектив, дамский детективный роман / Иронические детективы