L'incroyance, néanmoins, ne connaît la vie qu'à travers les ombres que ses mouvements projettent et n'entrevoit rien au-delà de la nuit et du bourbier auquel elle se condamne.
164
Ne perturbez pas
La parole divine ne se rapporte pas uniquement aux questions de cœur. Les liens affectifs se caractérisent par des fondements sacrés et les engagements conjugaux ou domestiques répondent toujours à des desseins supérieurs. L'homme ne saurait leurrer les impératifs de la loi en abusant de facilités matérielles pour flatter ses sens. En brisant l'ordre qui guide son chemin, il désorganise sa propre existence. Les principes équilibrant de la vie apparaîtront toujours pour corriger et restaurer...
L'avertissement de Jésus a pour nous une signification plus large.
« Ne séparez pas ce que Dieu a uni » correspond aussi à « ne perturbez pas ce que Dieu a harmonisé ».
Personne ne prétend ignorer la volonté divine. Aussi dur que soit le devoir, il exprime toujours la volonté du Seigneur. À moins que l'homme ne dorme du sommeil de la brute, la conscience, cette sentinelle vigilante de l'Éternel, est en mesure de discerner ce qui constitue une « obligation » et ce qui représente une « fuite ».
Le Père a créé les êtres et les a réunis. Il a créé également des situations et des choses en les ajustant pour le bien commun.
Quiconque met en péril l'harmonie des œuvres divines, se prépare à sa recomposition. Quiconque lèse le Père, enchaîne son propre « moi » aux résultats de son action malheureuse, et peut parfois passer des siècles à défaire ses chaînes...
De nos jours, un pourcentage écrasant de millions d'hommes se trouve sur terre en service réparateur, du fait d'avoir séparé ce que Dieu avait assemblé en perturbant par le mal ce que la Providence avait établi pour le bien.
Honorons les organisations du juste Juge que la notion du devoir identifie à nos yeux, de toute part dans le monde. Parfois, il suffit d'un sourire pour déranger des œuvres, mais nous serons invariablement contraints à les réparer à la sueur de notre front et avec des larmes.
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Biens extérieurs
« La vie d'un homme ne dépend pas de ses biens, fût-il dans l'abondance. »
La parole du Maître est toujours une grande source de réflexion qui touche à tout ce qui concerne l'activité humaine.
Un homme pourra retenir d'importantes sommes d'argent. Mais qu'en fera-t-il ?
Il pourra exercer largement son autorité. Néanmoins, comment se comportera-t-
il ?
Il pourra disposer de nombreux biens. Pourtant, de quelle manière utilisera-t-il ces patrimoines provisoires ?
Il aura beaucoup de projets élevés. Mais combien en réalisa-t-il ?
Il pourra poursuivre d'innombrables idéaux de perfection. Mais répondra-t-il pour autant aux nobles principes dont il est porteur ?
Francisco C. Xavier
II aura écrit des milliers de pages. Et quelle aura été la substance de son œuvre ?
Il pourra avoir vécu de nombreuses années d'existence dans son corps physique. Toutefois, qu'aura-t-il fait de son temps ?
Il pourra avoir de nombreux amis. Mais comment se sera-t-il conduit au regard des affections qui l'entouraient ?
Notre vie ne réside pas dans la richesse numérique des choses et des grâces, dans les acquisitions nominales et les titres extérieurs. Notre paix et notre bonheur dépendent de l'utilisation que nous faisons des occasions et des dons, des situations et des faveurs reçues du Très-Haut, où que nous nous trouvions aujourd'hui, ici et maintenant.
Ne cherche pas à accumuler avec légèreté ce qui t'est prêté. Mobilise, avec critère, les ressources déposées entre tes mains.
Le Seigneur ne t'identifiera pas par les trésors que tu as assemblés, par les bénédictions que tu as retenues, par les années que tu as vécues dans le corps physique. Il te reconnaîtra par l'emploi de tes dons, par la valeur de tes réalisations et par les œuvres que tu auras laissées derrière toi.
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Biens définitifs
10. 10)
Si la paix de la créature ne réside pas dans l'abondance de ce qu'elle possède sur la terre, elle dépend de l'abondance des valeurs définitives dont l'âme est revêtue.
Pour cette raison, le divin Maître vint jusqu'à nous pour que nous soyons porteurs d'une vie débordante, pleine de lumière, d'amour et d'éternité.
Pour notre propre bien, nous ne devrions jamais oublier les dons substantiels que nous devons amasser dans notre esprit.
Au jeu des forces extérieures, nous ne trouverons jamais l'illumination nécessaire.
Merveilleux est le printemps terrestre, mais l'hiver viendra après lui.
La jeunesse du corps est une phase de plaisirs enivrants ; pourtant, la vieillesse ne tardera pas.
Le corps physique plus intègre et plus harmonieux ressentira, un jour, la maladie ou la mort.