Libre fratrie nomade, —C’est la` qu’on te menait!C’est l’eґclair, la tornade,Le sabre — son reflet,Ce sont les mots en fouleQue d’effroi nous taisons.C’est la maison qui croule —Ce mot: maison.Cri de l’enfant perdu:Ma maison!Le tout-petit — son du:«Ma», «mes», «mon»!Mon fre`re en aventure,Ma fie`vre et ma fusion,On se rue hors des murs,Et toi — a` la maison!Cheval ruant rompt l’attache —Les cimes! — Corde en charpie.— Mais de maison, pas la trace!— Si, a` dix me`tres d’ici:La maison sur la montagne.— Plus haut, encore? — Au sommet.Au bord du toit, la mansarde.— «Qui ne brule pas du faitDe la seule aube?» De`s lors,Vivre? — Poe`mes, raillez!Maison, c’est dire: dehors,Dans la nuit.(A qui narrerMa peine, oh! a` qui ma perte?L’horreur violaceґe, qui l’ouїt?...)—Votre reґponse — enfin prete? —C’est un meґditatif: — oui.
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Et maintenant — le quai. A l’eauJe me tiens comme a` un corps dur.Seґmiramis, ah! ils sont beauxTes jardins suspendus, pour sur!A l’eau — rouleau de mineraiAux macabres enluminures —Je me tiens, comme a` son livret —La cantatrice, comme aux mursL’aveugle... Prise dans tes froids?Tu m’entends? — Je me penche (chiche?)A l’eґtancheuse-en-toute-soifJe me tiens, comme a` la cornicheLe somnambule...Peur, mais pasDue au fleuve — suis neґe naїade!Prendre le fleuve pour le brasDe l’aimeґ, quand il accompagne,Fide`le...Des morts c’est l’octroi!Oui, mais tous ne vont a` l’aurore...La mort a` gauche et coteґ droit —Toi. Mon flanc droit est comme mort.La lumie`re irradie d’un coup.Rire a` grelots de bricolage.«Vous et moi, il faudrait que nous...(Frisson)... Nous aurons le courage?»