Par le vent nord-sud,Je sais: pas possible!Possible — j’en use!En engin mobile,— Tourniquet d’air: lutteChassant les copeaux —Reve: trois minutesDe dureґe. Presto!Qu’importe a` quel couTu dors. Trois minutes.L’Oceґan — Moscou:Trop long — inutile!Fulgurant trajetReґserveґ: sans frein!De mon reve j’aiSauteґ dans le tien.Tu reves de moi.Clair? Flagrant? Plus netQue sous la paroiD’un timbre? Une lettre —Je vaux? Un cachet —Je vaux? A ton greґ?Je le jure: c’estMoi, pas du papier!Des murs de ceґsureLibre. Du bord: saut!Exempt de censure,Exempteґ de sceau.Tous berneґs, pantois,— Cursive du reve —De la mer a` toi —Missive si bre`ve!Si bre`ve deґpeche.Mon poids? C’est a` rire!Quel qu’il soit — n’empecheRien: avec ma lyreEntie`re, le loin,Les Cenci, leurs drames.Un reve, c’est moinsQu’un pli de dix grammes.Six: pour chacun — trois(Le reve est mutuel)Tu regardes, — vois!Pas imperosonnel —Le nez, forme d’un teґ —Le front, ancien signe— Rien a` ajouter —Des le`vres qui signent.C’est moi — sans la glose,C’est moi — sans rature.Poigneґe — o de rosesDes Alpes!, masureA la mer, pourtantVagues — bien gentilles.Tiens — de l’Oceґan:Poigneґe de coquilles.Prends-les peu a` peu a` leur place en rond.La mer jouait. Jouer — c’est etre bon.La mer jouait, et moi je les prenais,La mer perdait, et moi je lеs posaisDans l’antre, dans ma joue — apre, salin!Bonne bote — la bouche, si les mainsSont prises. Vive toi, lame! Renais!La Muse perdait, la vague prenait.Coraux de crabes — comprendre: coquilles.La mer jouait, jouer — betes broutilles!Penser — me`che d’argent! —Intelligent! Jouons!Aux coquillages. Air: «Petit navire».L’un — en forme de cur, l’autre de lyre,Trois tas: la cleґ de solDe l’enfance — en survol.L’ai ramasseґe pre`s des poissons qu’on rentre.Ca — rogaton d’angoisse deґvorante:Caillou, — toi, ca t’arrange —Mieux que vague je ronge,Enrageґe sur la dune deґserteґe.Ca? Rognures d’amour qui a eґteґ:Le restaurer — pas sure:Peu profonde morsure.Lui la`, sur la liste il n’est pas inscrit.Ca — rongement: non d’amour — grignotisDu remords. Camelote —Pleurer! Je le grignoteLui, — pas le moins du monde grignotable.Ca — mais c’est nos restes de coquillagesPour demain. Vois! Oh non!Dommage. Partageons.Pas ceux qui plairont, ce qui sortira.(Ton fils, pour jouer on ne pourrait pasLe prendre — on serait trois?)Le premier coup — c’est moi.Oui, mais le sable entre les doigts — fluide!Attends: d’une strophe ce sont les bribes:«La gloire est souterraine»Bon. Comple`te, toi-meme.Oui, mais le sable entre les doigts — coulant!Attends: ce sont les frusques du serpent:Jalousie! Tout pareґ,Le muant, — de fierteґ,De son plein droit, regardez-le qui rampe!Finir un crabe vide — on n’est pas membreDe «Na Postu». Nul crabe:Mais gloire qui deґrape.Caprice modique:Caillou — Pierre Ponce.Creux comme un critique.Comme un censeur — fronceSon front au nouveau.— Les censeurs: qu’ils dorment!De nos vers, s’il faut —C’est l’aube la norme.(L’aube a beau regard:L’eau de CastaliaPour amie. S’eґgareLa plume: aleґas!«Mon lapin, des vers?Il y en a plein!»On passe au traversSans qu’un il malin…)Meule, toi, meule, toi, ronde marine!Mammouth, papillon — la mer tout mouline.Pas de notre mouture —Parler d’elle: sciure!Voila`, j’ache`ve de dire et — silence.Mer, belle meunie`re! Bas-fond: lieu denseOu` nous, choses menues:Balayeґs! Tout moulus!Professeur, moulin a` paroles, cesse!Bas-fonds — que nos continents! Natre: qu’est-ce?(But: multiplication)— Echouer sur un bas-fond.Propice: de naphte, tourbe muni!Immortaliteґ ensableґe — la vie.Fiers, mais hors de propos!La vie? — Peґnurie d’eauSupraoceґane.Pardon d’avance:De ces objets toc que je te balance.— Fonds marins jamais vus,Balanceґs par le flux.Il ne fait que laisser: prend — qui le veut!Que le reflux apporte — c’est curieux,Que dans la paume il porte.Tu reconnais les notes?Il nous en reste deux ou trois chacun,Quand le dieu qui les apporta — retient,Reflue… Le luth orphique…Plage — page a` musique!— Un instant de ramassage divers!Je te balance un tas de balivernes:Tant de mots qui moulinentDe l’eґtoffe marine!Comme a la pecheuse quand elle vend.Enfin je t’ai reґserveґ un preґsent.Fais-en ceci: rends prochesLa mer et Moscou, proches —La Sovieґtorussie et l’Oceґan.Au reґpublicain — de sa main de chouan,Lui, l’Oceґan-Le-VasteDonne. Accroche a` ton casque!Et va dire aux paysans que plus belleQue la rouge sur leur casque — c’est elle,— Non des classes la guerre —Mais: l’eґtoile des mers!Aux artisans et aux eґtrangers meme:— La sixie`me branche de BeґthleґemCoupeґe —, qu’ils sont voueґsA l’eґtoile saleґe:A celle des preux de l’eґpopeґe russe.(Je m’eґtends, mais autant que la mer useDe ses grands fonds cacheґs)Dis aux autoriteґs— Leurs noms et titres: c’est pas mon souci —Que sur la poupe du vaisseau Russie:(Qu’on preґvoie qu’il eґchoue)— Cette chose a` cinq bouts!Rochers nus, cotes d’eґleґphants, rognons…Mer fatigueґe, la fatigue rend bon.Eterniteґ, prends-nous!Dormons! Rame un bon coup!Serreґs, mais lointains,Feu, mais pas chandelle.Non sommeil commun,Mais reve mutuel:En Dieu, l’un en l’autre.Nez — croyais-tu? — Cap!Sourcils? Non! Sont notres:Sorties sous les arcsDu Visible.