Читаем Франция в эпоху позднего средневековья. Материалы научного наследия полностью

A cet effet «Le Calendrier des bergers» pr'esente un grand int'er^et; cet almanach c'el`ebre, publi'e `a plusieurs reprises, contient nombre de renseignements sur les domaines les plus divers. Entre autres il comporte de longues caract'eristiques des quatre temp'eraments suivis de la physiognomie d'etaill'ee avec des notes abondantes et pr'ecises sur la correspondance existant entre toutes les qualit'es physiques imaginables de l'homme et ses vices et vertus. Cette partie de l'almanach est conclue par le raisonnement que l'homme est la cr'eation de Dieu la plus parfaite parce «qu'il n'est condition ne mani`ere en nulle beste qui ne soit trouv'ee en l'homme». «Le Calendrier» classe parmi ces conditions ou qualit'es le courage de lion, la prudence de l'ange, la largesse du coq, mais aussi la cupidit'e du chien, la perfidie du l'eopard, la paresse de l'^ane etc. C'est par cette raison que l'homme «est appel'e le petit monde; car, comme il est, il participe a la condition de toutes creatures».{545} Derri`ere tout ce raisonnement on percoit la conviction que les vertus et les vices sont propres `a la nature, dont naturellement propres `a l'homme, qui poss`ede les qualit'es de toutes les cr'eatures de Dieu.

Bien que du point de vue de la morale strictement chr'etienne les vices restent toujours les vices dont on doit se lib'erer `a l'aide de la raison, la volont'e et la gr^ace, les conceptions naturalistes inspiraient une vue plus harmonieuse de l'homme, une vue libre d'un dualisme trop rigoreux, et une attitude plus tol'erante `a l''egard des vices, du moment qu'ils sont propres `a l'homme par nature. La vie ne se pr'esentait plus seulement en noir et blanc, couleurs du mal et du bien, et on pouvait d'esormais se repr'esenter une troisi`eme voie dans la vie, moyenne, comme, par exemple, dans le cas de Ph. de Commynes: «Mais a parler naturellement, comme home qui n'a aucune literature mais quelque peu d'esperience, ne l'eust il point myeulx vallu… eslire le moyen chemyn en ces choses, c'est assavoir moins se soucier, et moins se travailler, et entreprendre moins de choses; plus craindre a offencer Dieu., et prendre plus des aises et plaisirs honnestes?»{546} Des raisonnements pareils n''etaient pas caract'eristiques pour les auteurs `a des points de vue 'etiques traditionnels, ceux-ci sachant bien qu'on devait vivre de mani`ere `a avoir en vue avant tout ses obligations morales devant Dieu. Ils n'admettaient pas «le moyen chemin», puisqu'il n'y en avait pour eux que deux — celui de vertu et celui de vice.

Ce regard nouveau sur la nature humaine avait des cons'equences importantes pour le d'eveloppement des nouvelles id'ees sociales et politiques. Si ces derni`eres partaient de la foi en la possibilit'e du perfectionnement moral et s'efforcaient d'assurer la perfection, seule apte `a 'etablir la justice, la paix et l'ordre dans le monde, par contre, `a partir du XIV si`ecle cette foi a commenc'e `a tarir. Il vient `a sa place une conception naturaliste quant `a son fond sur l'impossibilit'e pour la plupart des hommes d'atteindre la perfection morale et sur le caract`ere naturel des contradictions et des luttes dans la soci'et'e. Ainsi Honor'e de Bouvet, auteur d'un trait'e sur le droit de guerre intitul'e «L'arbre des batailles», en 'etudiant la question des causes de guerres et de la possibilit'e de l'existence pacifique, affirme que la lutte, la guerre sont propres `a toute la nature, aux corps c'elestes, aux 'el'ements, aux hommes et par cons'equent, une paix stable est inaccesible, car elle contredit la loi naturelle. En transf'erant cette question sur le plan des conceptions morales traditionnelles, il remarque que l'homme peut surmonter son penchant naturel `a la querelle d^u `a la chair, `a l'aide de la foi et de la raison, mais les hommes sages sont trop peu nombreux, alors que les fous sont l'egion.{547}

C'est exactement ce point de d'epart qui faisait chercher des moyens d'atteindre la stabilit'e et l'ordre social autrement que par perfection morale. Il s'agissait d'esormais des moyens politiques et juridiques pour r'egulariser les contradictions et la lutte des int'er^ets individuels dans la soci'et'e. L'Eboration des th'eories correspondantes commence aux XIV et XV si`ecles, tandis que les recherches th'eoriques trouvent leur aboutissement d'ej`a au XVI et au XVII si`ecles. Ainsi l'id'ee de la nature et de la loi naturelle sont-elles devenues un facteur important pour la s'ecularisation de la conscience collective et pour un renouvellement de la pens'ee sociale et politique du moyen ^age, dont celle-ci a recu une impulsion n'ecessaire pour son 'evolution ult'erieur `a l''epoque moderne.


Флорентийские связи и знакомства Филиппа де Коммина[6]

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