Je ne savois que penser de tout ce ménagé à mon egard, je connoissois bien qu’on se mefioit de moi et que dans la conclusion on ne voulut point me donner aucune part dans cette affaire, ce qui me fit résoudre de la déclarer. Or je fus avec le dit adjutant jusqu’à Aroyollos, y étant arrivé, je feignis d’etre incommodé, je me derobois de lui pour une demi-heure pour aller chès Major Général Hogan qui j’avois vû auparavant passant son régiment en reveue dans cette ville, je le priai de me vouloir faire tenir une lettre à Monsieur de la Pradelle qu on m’avoit dit, pendant mon dernier séjour à Elvas, etre à Estremos, pour l’obliger à faire la diligence que je souhaitois, je lui déclarai l’affaire, il l’envoya d’abord son valet en poste à Estremos porter ma lettre à Monsieur de la Pradelle, qui vint à Aroyollos environ les trois heures du 16 à 17 et sans me parler ni me voir envoya à prendre trois chevaux de poste, qu’il fit mettre dans une maison hors de la ville, sur les six heures du matin pendant que l’adjutant faisoit seller les chevaux pour partir pour Elvas, je m’en fus chès Monsieur Hogan, où je trouvois Monsieur de la Pradelle qui me dit qu’il falloit partir incessamment pour Lisbonne. Nous sortimes de la maison par une fausse porte et fumes joindre nos chevaux où ils etoient. Nous envoyâmes prier Monsieur Hogan d’amuser aussi longtems qu’il pourroit le dit adjutant pour ne point lui donner lieu d’interrompre notre course. Nous arrivâmes à Lisbonne le meme jour à dix heures de soir et fumes nous mettre chés Milord Portmore.
Joseph Hallere.
NA. State Papers. Foreign. Portugal. SP 89/21. F. 97-101 v.
Перевод:
Дневник моих переговоров о сепаратном договоре между королевствами Франции и Испании и Португалией.
Меня зовут Жозеф Аллер, я родом из Тулона, четыре года назад обосновался в купеческом звании в Байонне. Я отправился оттуда в августе месяце 1710 года в Ла-Корунью в провинции Галисия по некоторым частным делам.