Si Votre Excellence veu[t] scavoir de la manière que je suis sortit en voissy un abrégé. Il y avoit plus de trois mois que je monte tous les jours sur une des tours du château acompagné avec la sentinelle qui restoit dans ma chambre, le jour que je prie la resolution de me sauvér, j’y feu [=fus] le soir à l’heure et demy et dans le tans [temps] que je me promenoit, je pria le soldat qui me suivé de m’aller chercher ma tabasquiere que j’avais laissée dans ma chambre ce qu’il fit. Et comme lui desendoit par un degrait [degré] je descendy par l’autre qui me mena à la place du château je sorty comme ça par votre propre palais je feus [=fus] d’abord achepter une epée, après quoy je m’en feu à Pocito [Procida], p[our] prendre mon linge; un paisan que je pris à chaise me servis de guide pour trouver celluy à qui j’avois remis mon linge; après quoy vaint avec moy jusques à Ponçolo [Pozzuoli], et pour sauver les aparençe[s] de ma fuitte, je luy fis croire que je pourssuivoit un vallé qui m’avoit voilé 108 pistoles, que j’avois envoyer un homme du loste [poste ?] de Monfridoni, et un autre du loste [poste?] de Capua afin de laresté [l’arrêter], que moy j’avois pris cette routte a [au] cas qu’il eu pris le chemin de la mer, que je vouloi aller à Procida, et à Isca [Ischia] pour prier les Gouverneurs] de le faire arresté s’il passoit par là, à cette derniere ville je peus voir le gouverneur à qui je dis la meme chose. Il eu[t] la bonté de donner dans le paneau, je le pria de me faire donner une falouque pour me mener à Gaete [Gaeta] et à Terrechina [Terracina], afin de luy couper le chemin si par [h] azard on l’avoit manquer à Lapona ce qu’il fit ainssy. J’arriva la derniere jatte à midy à Terrechina, il sembloit que Dieu par la divine clemence favorisoit ma fuitte puisque je ne seu pas pleustost [plutôt] party de cette jatte, qu’un vent d’est souffla auttant que je le souaitte. Les mariniers de la falouque m’en felicitoient et atribué cella à un miracle en dizant que dieu voulloit me faire avoir mon vallé [valet] et par concequant mon argent; J’oblier de dire à Votre Excellence que pour ne pas alle[r] à Gaète, je dis aux matelots que puisque le vent etoit si favorable qu’il falloit aller à Terrechine avant d’aller à Gaète, que je laisseroit les ordres au Gouverneur de cette place afin qu’il arresta mon vallé [=valet], et qu’après cette expédition nous descendrions à Gaète et après à Naples. Il feurent fort estonnés, lorsque je luy dit de sans [s’en] retourner à Isca et de remercier de ma part le gouverneur de la bonté qu’il avoit eu de me procurer une terre des seureté [=sûreté], voilla Monseigneur de la manière que je me suis conduit. J’espere que cette relation divertira Votre Excellence et qu’elle verra du moins de quoy je suis capable. J’espere quelle renvoyra le j[e]une hom[m]e que jay laisser à ma place dans sa patrie, ou icy pour que je le face moy-meme. A l’egard de mon équipage je suis seur [sûr] que l’équité de Votre Excellence voudra qu’elle me soit envoyée, afin que je ne dise pas que je me suis mis en chemise au service du plus équitable prince du monde. J’espere Monseigneur cette grâce de Votre Excellence et celle de croire que je seray toutte ma vie avec tout le respect pocible, Monseigneur,
Votre très humble et très obéissant serviteur
St Hillaire.
A Rome le 18e avril 1714.
OeStA/HHStA. Italien-Spanischer Rat Neapel Collectanea.
Перевод:
1714, 18 апреля, Рим.
Его превосходительству господину графу Дауну.
Ваше превосходительство,
я совершил над собой тягчайшее насилие, прежде чем принять то решение, что я принял, но для честного человека естественно избегать тирании. После того как с таким усердием и склонностью справился с делом, что было мне поручено, я навсегда расстался со своим отечеством и принес в жертву свое имущество, своих друзей и своих родственников. И через обман самого низкого и коварного из всех людей, в то самое время, когда более всего в том нуждался, я оказался лишен вознаграждения, соответствующего услугам, которые я имел честь оказать августейшему императорскому австрийскому дому.