Читаем JOSEPH BALSAMO Mémoires d’un médecin Tome I полностью

– Je lui en fais mon compliment.

Presque au même moment, les deux battants du salon d’attente s’ouvrirent, et le valet de pied introduisit la comtesse de Béarn dans le grand salon où madame du Barry donnait ses audiences.

Pendant que la plaideuse examinait en soupirant le luxe de cette délicieuse retraite, Jean du Barry était allé trouver sa sœur.

– Est-ce elle? demanda la comtesse.

– En chair et en os.

– Elle ne se doute de rien?

– De rien au monde.

– Et le Vice?…

– Parfait. Tout conspire pour nous, chère amie.

– Ne restons pas plus longtemps ensemble alors: qu’elle ne se doute de rien.

– Vous avez raison, car elle m’a l’air d’une fine mouche. Où est Chon?

– Mais vous le savez bien, à Versailles.

– Qu’elle ne se montre pas, surtout.

– Je le lui ai bien recommandé.

– Allons, faites votre entrée, princesse.

Madame du Barry poussa la porte de son boudoir et entra.

Toutes les cérémonies d’étiquette déployées en pareil cas, à l’époque où se passent les événements que nous racontons, furent scrupuleusement accomplies par ces deux actrices, préoccupées du désir de se plaire l’une à l’autre.

Ce fut madame du Barry qui, la première, prit la parole.

– J’ai déjà remercié mon frère, madame, dit-elle, lorsqu’il m’a procuré l’honneur de votre visite; c’est vous que je remercie à présent d’avoir bien voulu penser à me la faire.

– Et moi, madame, répondit la plaideuse charmée, je ne sais quels termes employer pour vous exprimer toute ma reconnaissance du gracieux accueil que vous me faites.

– Madame, fit à son tour la comtesse avec une révérence respectueuse, c’est mon devoir envers une dame de votre qualité que de me mettre à sa disposition, si je pouvais lui être bonne à quelque chose.

Et les trois révérences accomplies de part et d’autre, la comtesse du Barry indiqua un fauteuil à madame de Béarn, et en prit un pour elle-même.

<p id="_Toc103004314">Chapitre XXXI Le brevet de Zamore</p>

– Madame, dit la favorite à la comtesse, parlez, je vous écoute.

– Permettez, ma sœur, dit Jean demeuré debout, permettez que j’empêche madame d’avoir l’air de vous solliciter; madame n’y pensait pas le moins du monde; M. le chancelier l’a chargée d’une commission pour vous, voilà tout.

Madame de Béarn jeta un regard plein de reconnaissance sur Jean et tendit à la comtesse le brevet signé par le vice-chancelier, lequel brevet érigeait Luciennes en château royal, et confiait à Zamore le titre de son gouverneur.

– C’est donc moi qui suis votre obligée, madame, dit la comtesse après avoir jeté un coup d’œil sur le brevet, et si j’étais assez heureuse pour trouver une occasion de vous être agréable à mon tour…

– Oh! ce serait facile, madame! s’écria la plaideuse avec une vivacité qui enchanta les deux associés.

– Comment cela, madame? Dites, je vous prie.

– Puisque vous voulez bien me dire, madame, que mon nom ne vous est pas tout à fait inconnu…

– Comment donc, une Béarn!

– Eh bien! vous avez peut-être entendu parler d’un procès qui laisse vagues les biens de ma maison.

– Disputés par MM. de Saluces, je crois?

– Hélas! oui, madame.

– Oui, oui, je connais cette affaire, dit la comtesse. Sa Majesté en parlait l’autre soir chez moi à mon cousin, M. de Maupeou.

– Sa Majesté! s’écria la plaideuse, Sa Majesté a parlé de mon procès?

– Oui, madame.

– Et en quels termes?

– Hélas! pauvre comtesse! s’écria à son tour madame du Barry en secouant la tête.

– Ah! procès perdu, n’est-ce pas? fit la vieille plaideuse avec angoisse.

– S’il faut vous dire la vérité, je le crains bien, madame.

– Sa Majesté l’a dit!

– Sa Majesté, sans se prononcer, car elle est pleine de prudence et de délicatesse, Sa Majesté semblait regarder ces biens comme déjà acquis à la famille de Saluces.

– Oh! mon Dieu, mon Dieu, madame, si Sa Majesté était au courant de l’affaire, si elle savait que c’est par cession à la suite d’une obligation remboursée!… Oui, madame, remboursée; les deux cent mille francs ont été rendus. Je n’en ai pas les reçus certainement, mais j’en ai les preuves morales, et si je pouvais devant le parlement plaider moi-même, je démontrerais par déduction…

– Par déduction? interrompit la comtesse, qui ne comprenait absolument rien à ce que lui disait madame de Béarn, mais qui paraissait néanmoins donner la plus sérieuse attention à son plaidoyer.

– Oui, madame, par déduction.

– La preuve par déduction est admise, dit Jean.

– Ah! le croyez-vous, monsieur le vicomte? s’écria la vieille.

– Je le crois, répondit le vicomte avec une suprême gravité.

– Eh bien! par déduction, je prouverais que cette obligation de deux cent mille livres, qui, avec les intérêts accumulés, forme aujourd’hui un capital de plus d’un million, je prouverais que cette obligation, en date de 1400, a dû être remboursée par Guy Gaston IV, comte de Béarn, à son lit de mort, en 1417, puisqu’on trouve de sa main, dans son testament: «Sur mon lit de mort, ne devant plus rien aux hommes, et prêt à paraître devant Dieu…»

– Eh bien? dit la comtesse.

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