Читаем JOSEPH BALSAMO Mémoires d’un médecin Tome IV полностью

Comme il la refermait derrière lui, il crut entendre un second craquement pareil à celui qu’il avait déjà entendu; il rouvrit la porte, regarda autour de lui et ne vit rien.


Rien que Lorenza couchée et haletante sous le poids de son amour.


Balsamo ferma la porte et courut vers le salon sans inquiétude, sans crainte, sans pressentiment, emportant le paradis dans son cœur.


Balsamo se trompait: ce n’était pas seulement l’amour qui oppressait la poitrine de Lorenza et faisait son souffle haletant.


C’était une espèce de rêve, qui semblait tenir à cette léthargie dans laquelle elle était plongée, léthargie si voisine de la mort.


Lorenza rêvait, et, dans le hideux miroir des sinistres songes, il lui semblait voir au milieu de l’obscurité qui commençait à tout assombrir, il lui semblait voir le plafond de chêne s’ouvrir circulairement, et quelque chose comme une grande rosace s’en détacher et descendre avec un mouvement égal, lent, mesuré, accompagné d’un sifflement lugubre; il lui semblait que l’air lui manquait peu à peu, comme si elle eût été près d’être étouffée sous la pression de ce cercle mouvant.


Il lui semblait enfin, sur cette espèce de trappe mobile, voir s’agiter quelque chose d’informe comme le Caliban de La Tempête, un monstre à visage humain – un vieillard – dont les yeux et les bras seuls étaient vivants, et qui la regardait avec ses yeux effrayants, et qui tendait vers elle ses bras décharnés.


Et elle, la pauvre enfant, elle se tordait en vain sans pouvoir fuir, sans rien deviner du danger qui la menaçait, sans rien sentir, sinon l’étreinte de deux crampons vivants dont l’extrémité saisissait sa robe blanche, l’enlevait à son sofa et la transportait sur la trappe, qui remontait lentement, lentement vers le plafond, avec ce grincement lugubre du fer glissant contre le fer, et un rire hideux, strident, qui s’échappait de la bouche hideuse de ce monstre à face humaine qui l’emportait vers le ciel, sans secousse et sans douleur.

Chapitre CXXX Le philtre

Comme l’avait prédit Lorenza, c’était madame du Barry qui venait de frapper à la porte.


La belle courtisane avait été introduite dans le salon. Elle attendait Balsamo en feuilletant ce livre curieux de la mort, gravé à Mayence, et dont les planches, dessinées avec un art merveilleux, montrent la mort présidant à toutes les actions de la vie de l’homme, l’attendant à la porte du bal où il vient de serrer la main de la femme qu’il aime, l’attirant au fond de l’eau dans laquelle il se baigne, ou se cachant dans le canon du fusil qu’il emporte à la chasse.


Madame du Barry en était à la planche qui représente une belle femme se fardant et se mirant, lorsque Balsamo poussa la porte et vint la saluer avec le sourire du bonheur épanoui sur tout son visage.


– Pardonnez-moi, madame, de vous avoir fait attendre, mais j’avais mal calculé la distance ou je connaissais mal la vitesse de vos chevaux, je vous croyais encore à la place Louis XV.


– Comment cela? demanda la comtesse; vous saviez donc que j’arrivais?


– Oui, madame; il y a deux heures à peu près que je vous ai vue dans votre boudoir de satin bleu, donnant des ordres pour qu’on mît les chevaux à la voiture.


– Et vous dites que j’étais dans mon boudoir de satin bleu?


– Broché de fleurs aux couleurs naturelles. Oui, comtesse, couchée sur un sofa. Une bienheureuse idée vous est alors passée par la tête; vous vous êtes dit: «Allons voir le comte de Fœnix.» Vous avez sonné alors.


– Et qui est entré?


– Votre sœur, comtesse. Est-ce cela? Vous l’avez priée de transmettre vos ordres, qui aussitôt ont été exécutés.


– En vérité, comte, vous êtes sorcier! Est-ce que vous regardez comme cela dans mon boudoir à tous les instants du jour? C’est qu’il faudrait me prévenir, entendez-vous bien!


– Oh! soyez tranquille, comtesse, je ne regarde que par les portes ouvertes.


– Et, en regardant par les portes ouvertes, vous avez vu que je pensais à vous?


– Certes, et à bonne intention même.


– Oh! vous avez raison, cher comte; j’ai pour vous les meilleures intentions du monde; mais avouez que vous méritez plus que des intentions, vous si bon, si utile; vous qui paraissez destiné à jouer dans ma vie le rôle de tuteur, c’est-à-dire le rôle le plus difficile que je connaisse.


– En vérité, madame, vous me rendez bien heureux; j’ai donc pu vous être de quelque utilité?


– Comment!… vous êtes devin, et vous ne devinez pas?


– Laissez-moi au moins le mérite d’être modeste.


– Soit, mon cher comte; je vais, en conséquence, vous parler d’abord de ce que j’ai fait pour vous.


– Je ne le souffrirai pas, madame; parlons de vous, au contraire, je vous en supplie.


– Eh bien, mon cher comte, commencez par me prêter cette pierre qui rend invisible; car il m’a semblé reconnaître dans mon voyage, si rapide qu’il fût, un des grisons de M. de Richelieu.


– Et ce grison, madame?…


– Suivait ma voiture avec un coureur.


– Que pensez-vous de cette circonstance, et dans quel but le duc vous faisait-il suivre?


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