Читаем La Nébuleuse d'Andromède полностью

— Et tout le long du trajet entre les deux astronefs ! ajouta Pour Hiss.

— Bien sûr ! Comme nous ne savons pas ce qui nous menace, nous ferons un barrage double, radio-actif et électrique. On tendra des fils, on fera un corridor de lumière. Derrière la Voile, il y a une fusée abandonnée, dont l’énergie suffira pour toute la durée des travaux.

La tête de Bina Led heurta la table. Malgré la pesanteur exténuante le médecin et le second astronome s’approchèrent de leur compagne évanouie.

— Ce n’est rien ! déclara Louma Lasvî, une commotion et de la surtension. Aidez-moi à la mettre au lit.

Cette simple besogne aurait pris pas mal de temps, si le mécanicien Taron n’avait pas eu l’idée d’employer un chariot automatique. On put de cette manière voiturer les huit éclaireurs jusqu’à leurs couchettes : il était temps de se reposer, pour éviter que la surtension de l’organisme inadapté aux conditions nouvelles ne se changeât en maladie. A ce moment critique, chaque membre « de l’expédition était irremplaçable.

Deux véhicules automatiques accouplés, pour les transports de toute sorte et les travaux publics, nivelèrent bientôt le chemin entre les astronefs. De gros câbles furent tendus de part et d’autre de la route. On érigea auprès des deux vaisseaux des miradors à cloche épaisse en silicobore18, où se tenaient des observateurs armés de chambres pulsatives qui envoyaient de temps à autre, le long du chemin, des faisceaux de rayons mortels. La vive lumière des projecteurs ne s’éteignait pas un instant. Dans la carène de la Voile, on ouvrit la grande trappe, on démonta les cloisons et on s’apprêta à descendre sur les chariots quatre containers d’anaméson et trente cylindres de charges ioniques. Leur embarquement à bord de la Tantra ;était beaucoup plus compliqué. On ne pouvait ouvrir l’astronef comme la Voile, hors d’usage, et y introduire du même coup les produits assurément nocifs de la vie étrangère. Aussi ne fit-on que préparer la trappe et, après avoir écarté les cloisons intérieures, on amena les ballons d’air comprimé de la Voile. Dès l’ouverture de la trappe et jusqu’à la fin de l’embarquement des containers, on comptait balayer constamment la trémie par un jet puissant d’air. En outre, le vaisseau serait protégé par une émanation en cascade.

Les hommes s’accoutumaient peu à peu aux « squelettes» d’acier et à la force de pesanteur presque triple. Les douleurs intolérables qui leur avaient tenaillé les os au début faiblissaient.

Plusieurs jours terrestres s’écoulèrent. Le « rien » mystérieux ne se montrait pas. La température ambiante baissait rapidement. Un ouragan s’éleva, s’accrut d’heure en heure. C’était le soleil noir qui se couchait : la rotation de la planète amenait du côté « nocturne » le continent où se trouvaient les astronefs. Les courants de convection, la restitution de chaleur par l’océan et l’épaisse enveloppe atmosphérique amortissaient l’écart de température ; néanmoins, vers le milieu de la « nuit » planétaire, le froid devint intense. On poursuivit les travaux en prenant soin de brancher les dispositifs thermogènes des scaphandres. Comme on avait transporté vers la Tuntra le premier container descendu de la Voile, un nouvel ouragan, bien plus terrible, se déchaîna au « lever », La température monta vite au-dessus de zéro, les flux d’air conv pact charriaient des masses de précipitations, d’innombrables éclairs sillonnaient le ciel. La poussée monstrueuse du vent ébranlait l’astronef. L’équipage concentra tous ses efforts sur la fixation du container sous la carène de la Tantra. Le rugissement de la tempête s’amplifiait, des tourbillons pareils aux tornades terrestres se démenaient sur le plateau. Dans la zone éclairée surgit une trombe d’eau, de neige et de sable, dont le sommet en entonnoir butait contre le ciel bas, sombre, lépreux. Les lignes de courant à haute tension s’étaient rompues sous le choc, les étincelles bleuâtres des courts-circuits fulguraient parmi les fils enroulés. La lumière jaune du projecteur de la Voile s’éteignit comme une bougie soufflée.

Erg Noor donna l’ordre à ses hommes de se réfugier dans le vaisseau.

— Et l’observateur qui est resté là-bas ! s’écria Bina Led en montrant le feu presque imperceptible du mirador.

— Oui, il y a Niza, j’y vais, répondit Erg Noor.

— Le courant est coupé, le « rien » entre dans ses droits, objecta sérieusement Bina.

— Si l’ouragan agit sur nous, il doit en faire autant pour le « rien ». Je suis sûr qu’il n’y a aucun danger jusqu’à la fin de la tempête. Quant à moi, je suis trop lourd ici pour que le vent m’emporte, si je rampe plaqué au sol ... Il y a longtemps que j’ai envie de surprendre ce « rien » du haut du mirador !

— Permettez que je voifs accompagne ? fit le biologiste en le rattrapant d’un bond.

— Venez, vous et personne d’autre. C’est de votre ressort.

Перейти на страницу:

Похожие книги