Читаем La Nebuleuse d'Andromede полностью

Le planétonef Baryon qui en était à son treizième raid entre le chantier du satellite et la Terre transporta Dar Vétér dans la steppe de l’Arizona, restée déserte après la transformation du climat, à cause de la radïoactivé accumulée dans le sol. A l’aube de la découverte de l’énergie ’nucléaire dans l’Ere du Monde Désuni, on avait fait là de nombreux essais. Et l’effet nocif des produits de désintégration radioactive persistait, trop faible pour nuire à l’homme, mais suffisant pour arrêter la croissance des arbres et des buissons.

Dar Véter admirait non seulement le bleu du ciel et la blancheur virginale des nuages, mais aussi le sol poussiéreux, hérissé d’une herbe rare.

Quel plaisir de fouler la Terre sous le soleil d’or, le visage exposé à la fraîcheur de la brise! C’est seulement après avoir séjourné au bord des gouffres cosmiques qu’on peut apprécier

toute la beauté de notre planète, surnommée autrefois la «vallée de misère et de larmes»!

Grom Orm, le vieux président du Conseil, ne retint pas le bâtisseur, car il voulait dire adieu luimême à l’équipage du Cygne.

Ils arrivèrent ensemble à El Homra le jour du départ. Dar Véter aperçut d’en haut deux énormes miroirs dans l’immensité grise de la plaine: celui de droite presque circulaire, celui de gauche en forme d’ellipse oblongue, effilée à un bout. C’étaient les traces récentes des envols de la 38e expédition astrale.

Le cercle provenait du Tintagel parti vers la terrible étoile T et chargé d’appareils encombrants pour l’assaut de l’astronef discoïde venu des profondeurs du Cosmos. L’ellipse était la trace de L’Aella, qui s’était envolée suivant une trajectoire plus oblique et emportait une grande équipe de savants pour étudier les modifications. de la matière sur la naine blanche de la triple étoile Omikron 2 d’Eridan. Les cendres demeurées à l’endroit où les gaz d’échappement avaient frappé le sol pierreux et y avaient pénétré à un mètre cinquante de profondeur étaient arrosées d’un liant qui les empêchait de se répandre. Il n’y avait plus qu’à mettre en place les clôtures des anciens terrains d’envol. On le ferait après le départ du Cygne. Et voici le Cygne luimême, gris de fonte, avec sa cuirasse thermique qui brûlera pendant la traversée de l’atmosphère. Puis il volera dans son revêtement scintillant qui renvoie toutes les radiations. Mais personne ne le verra dans cette splendeur, sauf les robots qui surveilleront son avance. Ces astronomes automatiques ne donneront aux hommes que la photographie d’un point lumineux. Et au retour sur la Terre, l’enveloppe du vaisseau sera oxydée et cabossée par l’explosion de petites météorites. Dar Véter se rappelait bien l’aspect de la Tantra après le voyage: une masse tachée de vert, de roux et de gris, au revêtement détérioré. Quant au Cygne, aucun de ses contemporains ne le reverra: tous seront morts d’ici cent soixantedouze ans: cent soixantehuit années indépendantes de voyage et quatre ans d’exploration des planètes…

Le travail de Dar Véter ne lui permettait même pas de vivre jusqu’à l’arrivée du Cygne sur la planète de l’étoile verte. Comme dans ses jours de doutes, il admirait l’audace de pensée de Ren Boz et de Mven Mas. Bien que l’expérience eût échoué et que ce problème fondamental du Cosmos fût encore loin d’être résolu, ces insensés étaient des titans de l’esprit créateur, car même en réfutant leur t/héorie et leur essai, les hommes feraient un bond prodigieux sur le chemin du savoir…

Dar Véter, perdu dans ses méditations, faillit buter contre de signal de la zone de sécurité, se détourna et aperçut au pied du pylône mobile de télévision la silhouette familière de Ren Boz. Il accourait, ébouriffant ses mèches rousses et clignant ses yeux aigus. Une fine résille de cicatrices prêtait à son visage une expression douloureuse.

— Heureux de vous voir sain et sauf, Ren!

— J’ai grand besoin de vous!

Ren Boz tendit à Dar Véter ses petites mains semées de taches de rousseur.

— Que faitesvous là de si bonne heure?

— J’ai assisté au départ de L’Aella: il m’importe fort de connaître les données de la gravitation d’une étoile aussi lourde. Quand j’ai su que vous viendriez, je suis resté.

Dar Véter se taisait, attendant l’explication.

— Vous retournez à l’observatoire des stations externes, sur la demande de Junius Ante?

Dar Véter fit un signe affirmatif.

— Ante a noté dernièrement plusieurs messages reçus par l’Anneau et qui n’ont pas pu être déchiffrés…

— La réception de messages en dehors de l’horaire se fait tous les mois. Le temps de l’écoute est déplacé à chaque fois de deux heures terrestres. En une année, la vérification embrasse vingtquatre heures; en huit ans — un cent millième de seconde galactique. C’est ainsi que se comblent les

lacunes de la réception du Cosmos. Au cours des six derniers mois du cycle de huit années, on capte des messages incompréhensibles et certainement très lointains.

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