Читаем Le Comte de Monte-Cristo. Tome IV полностью

– Andrea! Andrea! répétèrent plusieurs voix de jeunes gens qui en étaient déjà arrivés avec le noble Italien à ce degré d’intimité de l’appeler par son nom de baptême.

– Appelez donc le prince, prévenez-le donc que c’est à lui de signer!» cria Danglars à un huissier.

Mais au même instant la foule des assistants reflua, terrifiée, dans le salon principal, comme si quelque monstre effroyable fût entré dans les appartements, quaerens quem devoret.

Il y avait en effet de quoi reculer, s’effrayer, crier.

Un officier de gendarmerie plaçait deux gendarmes à la porte de chaque salon, et s’avançait vers Danglars, précédé d’un commissaire de police ceint de son écharpe.

Mme Danglars poussa un cri et s’évanouit.

Danglars, qui se croyait menacé (certaines consciences ne sont jamais calmes), Danglars offrit aux yeux de ses conviés un visage décomposé par la terreur.

«Qu’y a-t-il donc, monsieur? demanda Monte-Cristo s’avançant au-devant du commissaire.

– Lequel de vous, messieurs, demanda le magistrat sans répondre au comte, s’appelle Andrea Cavalcanti?»

Un cri de stupeur partit de tous les coins du salon. On chercha; on interrogea.

«Mais quel est donc cet Andrea Cavalcanti? demanda Danglars presque égaré.

– Un ancien forçat échappé du bagne de Toulon.

– Et quel crime a-t-il commis?

– Il est prévenu, dit le commissaire de sa voix impassible, d’avoir assassiné le nommé Caderousse, son ancien compagnon de chaîne, au moment où il sortait de chez le comte de Monte-Cristo.»

Monte-Cristo jeta un regard rapide autour de lui.

Andrea avait disparu.

<p>LXCVII. La route de Belgique</p>

Quelques instants après la scène de confusion produite dans les salons de M. Danglars par l’apparition inattendue du brigadier de gendarmerie, et par la révélation qui en avait été la suite, le vaste hôtel s’était vidé avec une rapidité pareille à celle qu’eût amenée l’annonce d’un cas de peste ou de choléra-morbus arrivé parmi les conviés: en quelques minutes par toutes les portes, par tous les escaliers, par toutes les sorties, chacun s’était empressé de se retirer, ou plutôt de fuir; car c’était là une de ces circonstances dans lesquelles il ne faut pas même essayer de donner ces banales consolations qui rendent dans les grandes catastrophes les meilleurs amis si importuns.

Il n’était resté dans l’hôtel du banquier que Danglars, enfermé dans son cabinet, et faisant sa déposition entre les mains de l’officier de gendarmerie; Mme Danglars, terrifiée, dans le boudoir que nous connaissons, et Eugénie qui, l’œil hautain et la lèvre dédaigneuse, s’était retirée dans sa chambre avec son inséparable compagne, Mlle Louise d’Armilly.

Quant aux nombreux domestiques, plus nombreux encore ce soir-là que de coutume, car on leur avait adjoint, à propos de la fête, les glaciers, les cuisiniers et les maîtres d’hôtel du Café de Paris, tournant contre leurs maîtres la colère de ce qu’ils appelaient leur affront, ils stationnaient par groupes à l’office, aux cuisines, dans leurs chambres, s’inquiétant fort peu du service, qui d’ailleurs se trouvait tout naturellement interrompu.

Au milieu de ces différents personnages, frémissant d’intérêts divers, deux seulement méritent que nous nous occupions d’eux: c’est Mlle Eugénie Danglars et Mlle Louise d’Armilly.

La jeune fiancée, nous l’avons dit, s’était retirée l’air hautain, la lèvre dédaigneuse, et avec la démarche d’une reine outragée, suivie de sa compagne, plus pâle et plus émue qu’elle.

En arrivant dans sa chambre, Eugénie ferma sa porte en dedans, pendant que Louise tombait sur une chaise.

«Oh! mon Dieu, mon Dieu! l’horrible chose, dit la jeune musicienne; et qui pouvait se douter de cela? M. Andrea Cavalcanti… un assassin… un échappé du bagne… un forçat!»

Un sourire ironique crispa les lèvres d’Eugénie.

«En vérité, j’étais prédestinée, dit-elle. Je n’échappe au Morcerf que pour tomber dans le Cavalcanti!

– Oh! ne confonds pas l’un avec l’autre, Eugénie.

– Tais-toi, tous les hommes sont des infâmes, et je suis heureuse de pouvoir faire plus que de les détester; maintenant, je les méprise.

– Qu’allons-nous faire? demanda Louise.

– Ce que nous allons faire?

– Oui.

– Mais ce que nous devions faire dans trois jours… partir.

– Ainsi, quoique tu ne te maries plus, tu veux toujours?

– Écoute, Louise, j’ai en horreur cette vie du monde ordonnée, compassée, réglée comme notre papier de musique. Ce que j’ai toujours désiré, ambitionné, voulu, c’est la vie d’artiste, la vie libre, indépendante, où l’on ne relève que de soi, où l’on ne doit de compte qu’à soi. Rester, pour quoi faire? pour qu’on essaie, d’ici à un mois, de me marier encore; à qui? à M. Debray, peut-être, comme il en avait été un instant question. Non, Louise; non, l’aventure de ce soir me sera une excuse: je n’en cherchais pas, je n’en demandais pas; Dieu m’envoie celle-ci, elle est la bienvenue.

– Comme tu es forte et courageuse! dit la blonde et frêle jeune fille à sa brune compagne.

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