Читаем Le Comte de Monte-Cristo. Tome IV полностью

Un quart d’heure après, le postillon, remis dans le droit chemin, franchissait, en faisant claquer son fouet, la grille de la barrière Saint-Martin.

«Ah! dit Louise en respirant, nous voilà donc sorties de Paris!

– Oui, ma chère, et le rapt est bel et bien consommé, répondit Eugénie.

– Oui, mais sans violence, dit Louise.

– Je ferai valoir cela comme circonstance atténuante», répondit Eugénie.

Ces paroles se perdirent dans le bruit que faisait la voiture en roulant sur le pavé de la Villette.

M. Danglars n’avait plus sa fille.

<p>LXCVIII. L’auberge de la Cloche et de la Bouteille</p>

Et maintenant, laissons Mlle Danglars et son amie rouler sur la route de Bruxelles, et revenons au pauvre Andrea Cavalcanti, si malencontreusement arrêté dans l’essor de sa fortune.

C’était, malgré son âge encore peu avancé, un garçon fort adroit et fort intelligent que M. Andrea Cavalcanti.

Aussi, aux premières rumeurs qui pénétrèrent dans le salon, l’avons-nous vu par degrés se rapprocher de la porte, traverser une ou deux chambres, et enfin disparaître.

Une circonstance que nous avons oublié de mentionner, et qui cependant ne doit pas être omise, c’est que dans l’une de ces deux chambres que traversa Cavalcanti était exposé le trousseau de la mariée, écrins de diamants, châles de cachemire, dentelles de Valenciennes, voiles d’Angleterre, tout ce qui compose enfin ce monde d’objets tentateurs dont le nom seul fait bondir de joie le cœur des jeunes filles et que l’on appelle la corbeille.

Or, en passant par cette chambre, ce qui prouve que non seulement Andrea était un garçon fort intelligent et fort adroit, mais encore prévoyant, c’est qu’il se saisit de la plus riche de toutes les parures exposées.

Muni de ce viatique, Andrea s’était senti de moitié plus léger pour sauter par la fenêtre et glisser entre les mains des gendarmes.

Grand et découplé comme le lutteur antique, musculeux comme un Spartiate, Andrea avait fourni une course d’un quart d’heure, sans savoir où il allait, et dans le but seul de s’éloigner du lieu où il avait failli être pris.

Parti de la rue du Mont-Blanc, il s’était retrouvé, avec cet instinct des barrières que les voleurs possèdent, comme le lièvre celui du gîte, au bout de la rue Lafayette.

Là, suffoqué, haletant, il s’arrêta.

Il était parfaitement seul, et avait à gauche le clos Saint-Lazare, vaste désert, et, à sa droite, Paris dans toute sa profondeur.

«Suis-je perdu? se demanda-t-il. Non, si je puis fournir une somme d’activité supérieure à celle de mes ennemis. Mon salut est donc devenu tout simplement une question de myriamètres.»

En ce moment il aperçut, montant du haut du faubourg Poissonnière, un cabriolet de régie dont le cocher, morne et fumant sa pipe, semblait vouloir regagner les extrémités du faubourg Saint-Denis où, sans doute, il faisait son séjour ordinaire.

«Hé! l’ami! dit Benedetto.

– Qu’y a-t-il, notre bourgeois? demanda le cocher.

– Votre cheval est-il fatigué?

– Fatigué! ah! bien oui! il n’a rien fait de toute la sainte journée. Quatre méchantes courses et vingt sous de pourboire, sept francs en tout, je dois en rendre dix au patron!

– Voulez-vous à ces sept francs en ajouter vingt que voici, hein?

– Avec plaisir, bourgeois; ce n’est pas à mépriser, vingt francs. Que faut-il faire pour cela? voyons.

– Une chose bien facile, si votre cheval n’est pas fatigué toutefois.

– Je vous dis qu’il ira comme un zéphir; le tout est de dire de quel côté il faut qu’il aille.

– Du côté de Louvres.

– Ah! ah! connu: pays du ratafia?

– Justement. Il s’agit tout simplement de rattraper un de mes amis avec lequel je dois chasser demain à la Chapelle-en-Serval. Il devait m’attendre ici avec son cabriolet jusqu’à onze heures et demie: il est minuit; il se sera fatigué de m’attendre et sera parti tout seul.

– C’est probable.

– Eh bien, voulez-vous essayer de le rattraper?

– Je ne demande pas mieux.

– Mais si nous ne le rattrapons pas d’ici au Bourget vous aurez vingt francs; si nous ne le rattrapons pas d’ici à Louvres, trente.

– Et si nous le rattrapons?

– Quarante! dit Andrea qui avait eu un moment d’hésitation, mais qui avait réfléchi qu’il ne risquait rien de promettre.

– Ça va! dit le cocher. Montez, et en route. Prrroum!…»

Andrea monta dans le cabriolet qui, d’une course rapide, traversa le faubourg Saint-Denis, longea le faubourg Saint-Martin, traversa la barrière, et enfila l’interminable Villette.

On n’avait garde de rejoindre cet ami chimérique; cependant de temps en temps, aux passants attardés ou aux cabarets qui veillaient encore, Cavalcanti s’informait d’un cabriolet vert attelé d’un cheval bai brun; et, comme sur la route des Pays-Bas il circule bon nombre de cabriolets, que les neuf dixièmes des cabriolets sont verts, les renseignements pleuvaient à chaque pas.

On venait toujours de le voir passer; il n’avait pas plus de cinq cents, de deux cents, de cent pas d’avance; enfin, on le dépassait, ce n’était pas lui.

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