« La chute de Thorin m’avait beaucoup peiné, dit Gandalf ; et maintenant, nous apprenons que Dáin est tombé à son tour, au Val encore une fois, alors même que nous combattions ici. Je dirais que c’est une lourde perte, si ce n’était pas un pur émerveillement de savoir que, dans son grand âge, il ait encore pu manier la hache aussi puissamment qu’on le décrit, debout sur le corps du roi Brand devant la Porte d’Erebor, jusqu’à la venue des ténèbres.
« Mais les choses auraient pu tourner autrement, et bien plus mal. Quand vous songerez à la grande Bataille du Pelennor, n’oubliez pas les batailles du Val et la valeur du Peuple de Durin. Songez à ce qui aurait pu advenir. Feu de dragon et coups d’épées barbares en Eriador ; la nuit à Fendeval. Le Gondor pourrait ne pas avoir de Reine. Nous n’aurions plus qu’à rentrer, après notre victoire ici, vers un pays de cendre et de ruine. Mais cela fut évité – parce que je rencontrai Thorin Lécudechesne, un soir au seuil du printemps, à Brie. Une pure rencontre de hasard, comme on dit en Terre du Milieu. »
Dís était la fille de Thráin II. Elle est la seule femme du peuple nain à être nommée dans ces récits. D’après ce que rapportait Gimli, les femmes naines sont peu nombreuses, ne constituant pas plus du tiers de la population, selon toute vraisemblance. Elles sortent peu au-dehors, sauf en cas d’extrême nécessité. Elles sont, par la voix et l’apparence, et par leur costume lorsqu’elles doivent voyager, si semblables à leurs pendants masculins que les yeux et les oreilles des autres peuples n’arrivent pas à les distinguer. Ceci est à l’origine de l’absurde croyance, fort répandue chez les Hommes, voulant qu’il n’y ait pas de femmes naines, et que les Nains soient « issus de la pierre ».
C’est à cause de la rareté de ses femmes que le peuple des Nains s’accroît avec lenteur, et qu’il en est péril lorsqu’ils ne disposent pas d’habitations sûres. Car les Nains ne prennent jamais qu’une seule femme ou un seul mari au cours de leur existence, et ils sont jaloux, comme dans tout ce qui touche à leurs droits. Chez eux, la proportion d’hommes mariés est en fait de moins d’un tiers. Car toutes les femmes ne prennent pas mari : certaines n’en veulent pas ; d’autres en désirent un qu’elles ne peuvent obtenir, et ne veulent d’aucun autre. Quant aux hommes, ils sont aussi fort nombreux à ne pas s’intéresser au mariage, trop absorbés par le travail manuel.
Annales des rois et dirigeants
Fondation d’Erebor, 1999.
Dáin I tué par un dragon, 2589.
Retour à Erebor, 2590.
Mise à sac d’Erebor, 2770.
Meurtre de Thrór, 2790.
Rassemblement des Nains, 2790-2793.
Guerre entre Nains et Orques, 2793-2799.
Bataille de Nanduihirion, 2799.
Thráin part en errance, 2841.
Mort de Thráin et perte de son Anneau, 2850.
Bataille des Cinq Armées et mort de Thorin II, 2941.
Balin se rend en Moria, 2989.
* Les noms ainsi marqués sont ceux des Nains considérés comme ayant été rois du Peuple de Durin, en exil ou non. Parmi les autres compagnons de Thorin Lécudechesne lors du voyage à Erebor, Ori, Nori et Dori étaient également de la Maison de Durin et des parents plus éloignés de Thorin ; Bifur, Bofur et Bombur étaient des descendants des Nains de la Moria, mais non de la lignée de Durin. Pour le signe †, voir ici.
Gimli fils de Glóin jouit d’une grande renommée, car il était des Neuf Marcheurs qui partirent avec l’Anneau ; et il demeura aux côtés d’Elessar tout au long de la Guerre. Il fut surnommé Ami-des-Elfes à cause du profond attachement qui se développa entre lui et Legolas, le fils du roi Thranduil, et de son adoration pour la dame Galadriel.
Après la chute de Sauron, Gimli fit venir une partie du peuple d’Erebor dans le Sud, et il devint Seigneur des Brillantes Cavernes. Lui et ses gens accomplirent de grands travaux, tant au Gondor qu’au Rohan. À Minas Tirith, ils façonnèrent des portes de
Mais quand le roi Elessar renonça à la vie, Legolas suivit enfin le désir de son cœur et fit voile outre-Mer.
Suit l’une des dernières notes du Livre Rouge
On a entendu raconter que Legolas emmena Gimli fils de Glóin avec lui en raison de leur grande amitié, plus forte que toutes celles qui ont pu exister entre Elfe et Nain. Si cela est vrai, c’est pour le moins étonnant : qu’un Nain ait consenti à quitter la Terre du Milieu pour une quelconque amitié, que les Eldar aient voulu l’accueillir, ou que les Seigneurs de l’Ouest l’aient autorisé. Mais il est dit que Gimli s’en fut également par désir de revoir la beauté de Galadriel ; et il se peut que la Dame, puissante parmi les Eldar, lui ait obtenu cette faveur. Il est impossible d’en dire plus à ce sujet.
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