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Pippin, se hâtant derrière Gandalf, arrêta son regard sur l’arbre mort. Il était lugubre à voir ; et il se demanda pourquoi on le laissait à cet endroit, alors que tout le reste était si bien entretenu.

Sept étoiles et sept pierres et un arbre blanc.

Les mots que Gandalf avait murmurés à son oreille lui revinrent à l’esprit. Puis il se trouva aux portes de la grand-salle sous la brillante tour ; et toujours sur les pas du magicien, il passa les grands huissiers silencieux et pénétra dans les ombres fraîches et sonores de la maison de pierre.

Ils traversèrent une allée, longue et vide ; et ce faisant, Gandalf parla doucement à Pippin. « Attention à ce que vous dites, maître Peregrin ! L’heure n’est pas aux hardiesses de hobbit. Théoden est un affable vieillard. Denethor est d’une autre espèce, fière et subtile, un homme d’un tout autre lignage, et beaucoup plus puissant, bien qu’il n’ait pas le titre de roi. Mais il s’adressera surtout à vous, et il vous posera bien des questions, car il voudra vous entendre parler de son fils Boromir. Il l’aimait beaucoup : trop, peut-être ; et cela d’autant plus qu’ils ne se ressemblaient pas. Mais sous le couvert de cet amour, il trouvera plus facile d’apprendre de vous, et non de moi, ce qu’il désire savoir. Ne lui en dites pas plus qu’il ne le faut, et gardez-vous d’évoquer la mission de Frodo. Je m’occuperai de cela en temps voulu. Et ne parlez pas non plus d’Aragorn, à moins d’y être obligé. »

« Pourquoi ? Qu’est-ce qui ne va pas avec l’Arpenteur ? demanda Pippin à voix basse. Il n’avait pas l’intention de venir ici ? Si ça se trouve, on le verra bientôt arriver en personne. »

« Peut-être, peut-être, dit Gandalf. Mais s’il vient, ce sera sans doute d’une manière que personne n’attendait, pas même Denethor. Ce sera mieux ainsi. Du moins, il est préférable qu’il vienne sans que nous l’annoncions. »

Gandalf s’arrêta devant une grande porte de métal poli. « Voyez-vous, maître Pippin, il n’y a pas le temps de vous instruire maintenant sur l’histoire du Gondor ; même s’il eût été préférable que vous en appreniez quelque chose pendant que vous étiez encore à chaparder dans les nids et à musarder dans les bois du Comté. Faites ce que je vous demande ! Il n’est guère sage, en apportant à un puissant seigneur la nouvelle de la mort de son héritier, de s’étendre sur la venue d’un homme qui, s’il vient, doit revendiquer la royauté. Cela vous suffit-il ? »

« La royauté ? » s’exclama Pippin, ébahi.

« Oui, dit Gandalf. Si vous marchez depuis tout ce temps les oreilles bouchées et la tête dans les nuages, réveillez-vous, à présent ! » Il frappa à la porte.

La porte s’ouvrit, mais personne ne semblait être là pour l’ouvrir. Pippin se trouva à regarder dans une grande salle. Elle était éclairée par de profondes fenêtres dans les larges allées latérales qui s’étendaient de part et d’autre, derrière les rangées de hauts piliers supportant la voûte. Monolithes de marbre noir, ils s’élevaient vers de grands chapiteaux sculptés en formes d’animaux et de feuillages étranges et variés ; et loin dans l’ombre du vaste plafond se devinait un reflet d’or mat. Le sol était de pierre polie, d’un blanc miroitant, incrusté d’élégants dessins multicolores. Point de tentures ni de tapisseries historiées, point d’objets de tissu ou de bois ne se voyaient dans cette longue et solennelle salle ; mais entre les colonnes se dressait une compagnie silencieuse de hautes statues gravées dans la pierre froide.

Pippin se rappela soudain les rochers sculptés des Argonath, et un sentiment de crainte révérencieuse l’envahit en regardant cette grande procession de rois, morts depuis longtemps. Au fond de la salle, sur une estrade précédée de nombreuses marches, se trouvait un haut trône placé sous un dais de marbre en forme de heaume couronné ; et sur le mur était gravée l’image d’un arbre en fleur, tout incrustée de gemmes. Mais le trône était vide. Au pied de l’estrade, sur la plus basse marche, laquelle était large et profonde, il y avait un siège de pierre, noir et sans ornement, et un vieillard y était assis, le regard baissé sur son giron. Il avait à la main un bâton de couleur blanche, garni d’un pommeau d’or. Il ne leva pas les yeux. D’une démarche solennelle, ils montèrent la longue allée jusqu’à lui, et s’arrêtèrent à trois pas de son marchepied. Puis Gandalf parla.

« Je vous salue, Denethor fils d’Ecthelion, Seigneur et Intendant de Minas Tirith ! J’apporte des conseils et des nouvelles en cette heure sombre. »

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