En ce temps-là, je vivais dans la luneLes bonheurs d'ici-bas m'étaient tous défendusJe semais des violettes et chantais pour des prunesEt tendais la patte aux chats perdusR:Ah ah ah ah putain de toiAh ah ah ah ah ah pauvre de moiUn soir de pluie v'là qu'on gratte à ma porteJe m'empresse d'ouvrir, sans doute un nouveau chatNom de dieu l'beau félin que l'orage m'apporteC'était toi, c'était toi, c'était toiLes yeux fendus et couleur pistacheT'as posé sur mon cœur ta patte de veloursFort heureus'ment pour moi t'avais pas de moustacheEt ta vertu ne pesait pas trop lourdAu quatre coins de ma vie de bohèmeT'as prom'né, t'as prom'né le feu de tes vingt ansEt pour moi, pour mes chats, pour mes fleurs, mes poèmesC'était toi la pluie et le beau tempsMais le temps passe et fauche à l'aveugletteNotre amour mûrissait à peine que déjàTu brûlais mes chansons, crachais sur mes viollettesEt faisais des misères à mes chatsLe comble enfin, misérable salopeComme il n'restait plus rien dans le garde-mangerT'as couru sans vergogne, et pour une escalopeTe jeter dans le lit du boucherC'était fini, t'avais passé les bornesEt, r'nonçant aux amours frivoles d'ici-basJ'suis r'monté dans la lune en emportant mes cornesMes chansons, et mes fleurs, et mes chats
Pauvre Martin
Paroles: Georges Brassens. Musique: Georges Brassens 1954
Avec une bêche à l'épaule,Avec, à la lèvre, un doux chant,Avec, à la lèvre, un doux chant,Avec, à l'âme, un grand courage,Il s'en allait trimer aux champs!Pauvre Martin, pauvre misère,Creuse la terre, creuse le temps!Pour gagner le pain de sa vie,De l'aurore jusqu'au couchant,De l'aurore jusqu'au couchant,Il s'en allait bêcher la terreEn tous les lieux, par tous les temps!Pauvre Martin, pauvre misère,Creuse la terre, creuse le temps!Sans laisser voir, sur son visage,Ni l'air jaloux ni l'air méchant,Ni l'air jaloux ni l'air méchant,Il retournait le champ des autres,Toujours bêchant, toujours bêchant!Pauvre Martin, pauvre misère,Creuse la terre, creuse le temps!Et quand la mort lui a fait signeDe labourer son dernier champ,De labourer son dernier champ,Il creusa lui-même sa tombeEn faisant vite, en se cachant…Pauvre Martin, pauvre misère,Creuse la terre, creuse le temps!Il creusa lui-même sa tombeEn faisant vite, en se cachant,En faisant vite, en se cachant,Et s'y étendit sans rien direPour ne pas déranger les gens…Pauvre Martin, pauvre misère,Dors sous la terre, dors sous le temps!
Pénélope
Paroles: Georges Brassens. Musique: Georges Brassens 1960