Y a un refrain dans la ville,Un refrain sans domicile.Et c'est comme un fait exprès,Un air qui me court après.Il est fait de deux rengainesQui ont mélangé leur peine.La première a du chagrinEt la deuxième n'a rien.C'est un air, Ah! Ah! aussi triste que mon amour.C'est un air, Ah! Ah! sans pitié qui me tourne autour.D'un sixième étage,Un phono s'enrageA le rabâcherEt la farandoleDes mêmes parolesEntre sans frapper.C'est un air, Ah! Ah! qui se traîne dans les faubourgs.C'est un air, Ah! Ah! aussi triste que mon amour.Mais la première rengaine,Qui avait tant de chagrin,Un jour, oublia ses peines,Et ça fait qu'un beau matin,La chanson était moins triste.Mon cœur n'en revenait pasEt mon voisin le pianisteEn a fait une java.C'est un air, Ah! Ah! qui me donne le mal d'amour.C'est un air, Ah! Ah! sans pitié qui me tourne autour.Le piano remplaceLe phono d'en facePour le rabâcherEt la farandoleTourne, tourne et voleComme un vent d'été.C'est un air, Ah! Ah! qui s'accroche sous l'abat-jour.C'est un air, Ah! Ah! qui me donne le mal d'amour.Puis la deuxième rengaine,Qui n'avait que rien du tout,Hérita, un jour de veine,D'un bonheur de quatre sous,Car le bonheur, ça existe.C'est du travail à façon,Alors nous deux, mon pianiste,On a refait la chanson.C'est un air, Ah! Ah! aussi beau que mon bel amour.C'est un air, Ah! Ah! merveilleux qui me tourne autour.Tous les pianos dansent,Tous les phonos dansent.Qu'il fait bon danser,Et la farandoleTourne, tourne et vole,Tourne à tout casser.C'est un air, Ah! Ah! qui s'envole vers le faubourg.C'est un air, Ah! Ah! aussi beau que mon bel amour.
Les flon-flons du bal
Paroles: Michel Vaucaire. Musique: Charles Dumont 1960
Les flonflons du bal,A grands coups de cymbale,Et l'accordéonSecouent ma chanson.Les flonflons du balDonnent un festivalEn dessous de chez moi,Tous les soirs du mois.J'ai beau tourner ma clé,Ma clé à triple tour,Ils sont toujours mêlésA mes histoires d'amour.Les flonflons du bal,Le long des murs sales,Montent par boufféesJusqu'à mon grenier.Les flonflons du bal,A grands coups de cymbale,Et l'accordéonSecouent ma chanson.Quand j'ai du chagrin,C'est le même refrain.Qu'on soit presque mort,Ils jouent aussi fort.J'ai bien failli mourirLe jour où t'es partiMais, pour les attendrir,Mon cœur n'a pas suffi.Les flonflons du bal,Ça leur est égal:Vous pouvez pleurer.Eux, ils font danser…Eux, ils vendent la joie.C'est chacun pour soi.C'est tant mieux pour eux.C'est tant pis pour moi…