Il avait un air très doux,Des yeux rêveurs un peu fousAux lueurs étranges.Comme bien des gars du Nord,Dans ses cheveux un peu d'or,Un sourire d'ange.J'allais passer sans le voirMais quand il m'a dit bonsoirD'une voix chantante,J'ai compris que, ce soir-là,Malgré la pluie et le froid,Je serais contente.Il avait un regard très doux.Il venait de je ne sais où.D'où viens-tu? Quel est ton nom?Le navire est ma maison.La mer mon village.Mon nom, nul ne le saura.Je suis simplement un garsArdent à l'ouvrageEt si j'ai le cœur trop lourd,Donne-moi donc un peu d'amour,Espoir de caresses.Et moi, fille au cœur blasé,J'ai senti, sous ses baisers,Une ardente ivresse.Il avait un regard très douxIl venait de je ne sais où.Simplement, sans boniments,J'aimais mon nouvel amant,Mon époux d'une heure.Comme bien des malheureux,Il croyait lire en mes yeuxLa femme qu'on pleureEt, follement, j'espéraisQu'au matin, il me diraitSuis-moi je t'emmène.J'aurais dit oui, je le sens,Mais il a fui, me laissantRivée à ma chaîne.Il avait un regard très doux.Il venait de je ne sais où.J'ai rêvé de l'étrangerEt, le cœur tout dérangéPar les cigarettes,Par l'alcool et le cafard,Son souvenir chaque soirM'a tourné la têteMais on dit que, près du port,On a repêché le corpsD'un gars de marineQui, par l'amour délaissé,Ne trouva pour le bercerQue la mer câline.Il avait un regard très doux.Il s'en allait je ne sais où.Un grand amour qui s'achève
Paroles: Edith Piaf. Musique: Edith Piaf, Marguerite Monnot 1955
Un grand amour qui s'achève,Ça fait pleurer tous vos rêvesEt quand tu disais que tu m'aimais,Mon amour tu le croyais.Bah! Si ton cœur est bohème,On n'y peut rien, c'est la vie.On est si fou quand on s'aime,Ma mie…T'en souviens-tu comme tu riaisQuand, quelquefois, je te disaisQue p't'être un jour comme tant d'autres,Tu partirais avec un autre?T'en souviens-tu comme tu riais?Et bien, tu vois, tu n'aurais pas dû rire…Peut-être un jour, tu reviendrasMais je ne serai plus làEt toi, tout seul, tu pleurerasDe tout ce qui t'aura fait rire.Un grand amour qui s'achève,Ça fait pleurer tous vos rêvesEt quand tu disais que tu m'aimais,Mon amour tu le croyais.Il se pourrait que j'en meure.On n'y peut rien, c'est la vie.Je ne veux pas que tu pleures,Ma mie…Un homme comme les autres
Paroles: Edith Piaf. Musique: Pierre Roche 1947