Un printemps meurt, en vient un autreEt tout change, et tout est pareil.Le bonheur n'est pas le nôtrePas plus que le soleil.Écoute, écoute dans le mondeCet orchestre de cœurs battants.De partout ils se répondentDepuis combien de temps?Avant nousD'autres amants ont dit: "Je t'aime."Comme nousAvant nousD'autres ont souffert, ont trahi mêmeComme…Non! Ne crois pas ça! Ne crois pas ça!L'amour n'est pas cette misère.L'amour, c'est toi entre mes brasAvant nousD'autres ont dansé sur des "Je t'aime."Comme nousAvant nousD'autres se sont quittés quand mêmeComme…Non! Pas comme nous… Ne crois pas ça!On a dansé sur toute la TerreEt l'on dansera sur ces mots-là.Aimons-nousComme ceux-là qui tant s'aimèrentComme nousEt comme ceux qui nous suivrontEt comme ceux qui s'aimerontAprès nous
Avec ce soleil
Paroles: Jacques Larue. Musique: Philippe Gérard 1954
Avec ce soleil, on avait envieDe ne pas parler,De boire de la vieA petites goulées.Sous le ciel superbeLe long du talus, mâchant un brin d'herbeEt jupe collée, elle regardaitD'un air triomphantCe jeune homme imberbeOu encore presqu'enfantQui la désirait.Il aurait fallu presque rien, peut-être,Un geste de lui,Un sourire d'elle qui lui dise "viens".Il aurait fallu presque rien, peut-être,Qu'un oiseau s'enfuieAvec un bruit d'ailes pour que tout soit bien…Pour que par-dessus le toit de l'usine,Le long des murs gris,Pour que par-dessus la route voisineEt ses pavés gris,Pour que par-dessus toutes les collines,Pour que par-dessus toutes les forêts,Pour que monte au ciel, sans cloches et sans noces,Un amour de gossesQui purifierait…Mais c'était déjà deux enfants durcisQui ne croyaient plus d'avoir à se direQue les mots des grands…Que la vie déjà, broyait sans merci,Qui ne savaient plus ni rêver, ni rireCœur indifférent…Et ce jour encoreLe long du talusLe coquelicots avec les bleuetsEn vain attendirentUne main cruelleQui les cueillerait…