Marie-Lou la pauvre fille l'implora, le suppliaDit: "Ne pars pas ce soir, je vais pleurer si tu t'en vas…"Mais les mots furent perdus, ses larmes pareillementDans le bruit de la machine et du tuyau d'échappementIl bondit comme un diable avec des flammes dans les yeuxAu passage à niveau, ce fut comme un éclair de feuContre une locomotive qui filait vers le midiEt quand on débarrassa les débris…On trouva sa culotte, ses bottes de motoSon blouson de cuir noir avec un aigle sur le dosMais plus rien de la moto et plus rien de ce démonQui semait la terreur dans toute la région…
Demandez à l'homme au piano,Au piano, au piano,De frapper à coups de marteau,Coups de marteau, coups de marteau.Qu'il frappe à tire larigot,Larigot, juste ou faux.J'sais qu'ses doigts ne sont pas en bois,Mais, quand il les cassera,On les fera remplacer…Le principal, c'est qu'il joueComme une machine à sous,Jusqu'au bout, sans arrêt…P't'être que ton cœur entendraUn peu de tout ce fracasEt qu'alors tu comprendrasQue le piano joue pour toi.Je dois chasser comme je peuxLe fantôme silencieux.Si le bonhomme fait du bruit,C'est que moi je lui crieDe frapper comme un sourd.Ça ne sonnera jamais plus fauxQue la chanson des motsQui parlaient de notre amour…Demandez à l'homme au piano,Au piano, au piano,De frapper à coups de marteau,Coups de marteau, coups de marteauPour casser dans mon cerveauMon amour en morceaux.Même s'il ne lui reste plus qu'un doigt,Qu'il tape avec les bras,Après tout, moi j' m'en fous:Le principal, c'est qu'il joue,Comme une machine à sous,Jusqu'au bout, jusqu'au bout…Demandez à l'homme au pianoAu piano, au piano……au piano…
L'homme de Berlin
Paroles: Michèle Vendôme. Musique: Francis Laï 1963