- Ce séjour vous réussit assez bien, répond François II. Vous n'avez pas le droit de m'en vouloir.
Napoléon essaie de convaincre. Il faut que l'Autriche sépare son sort de celui de la Russie. Tout en marchant près de François II, il se souvient des propos de Talleyrand, qui voulait d'une alliance autrichienne, et de ceux de l'envoyé autrichien Giulay, qui évoquait la possibilité d'un mariage avec l'archiduchesse Marie-Louise. Puisqu'il est victorieux, tout est possible. Il a forcé la porte.
Il raccompagne François II à sa voiture, l'embrasse à nouveau et l'appelle « mon frère ».
N'est-il pas, lui, Napoléon, le fondateur d'une dynastie qui vient de vaincre deux Empereurs ?
Alexandre signera lui aussi un armistice, et le roi de Prusse se félicitera de ne pas avoir eu le temps d'entrer dans la bataille.
Tout est si simple, lorsqu'on détient la force et qu'on est victorieux.
Il rentre à cheval à Austerlitz. Les soldats qu'il croise crient : « Vive l'Empereur ! » Des prisonniers entassent sur des charrettes les morts qu'ils ramassent au bord de la route, dans les champs détrempés.
Il faut qu'il adopte et assure leur avenir aux orphelins des soldats et des officiers tombés à Austerlitz. Il ferme les yeux qui continuent d'être irrités.
Mais, au château du prince Kaunitz, il écrit lui-même à Joséphine :
« J'ai conclu un armistice : avant huit jours, la paix sera faite. Les Russes s'en vont. La bataille d'Austerlitz est la plus belle de toutes celles que j'ai données : quarante-cinq drapeaux, plus de cent cinquante pièces de canon, les étendards de la garde russe, vingt généraux, trente mille prisonniers, plus de vingt mille tués : spectacle horrible ! L'Empereur Alexandre Ier est au désespoir et s'en va en Russie. J'ai vu à mon bivouac l'Empereur d'Allemagne : nous causâmes deux heures, nous sommes convenus de faire vite la paix.
« J'ai trois mille blessés et sept à huit mille morts.
« J'ai un peu mal aux yeux ; c'est une maladie courante et très peu de chose.
« Adieu, mon amie, je désire bien te revoir.
« Je vais coucher ce soir à Vienne.
« Napoléon »
C'est le 7 décembre 1805.
Le 26, Napoléon signe avec l'Autriche le traité de paix de Presbourg.
Et le 30 décembre 1805, le Tribunat se réunit dans l'enthousiasme. Il neige sur Paris. Mais pas un tribun ne manque à la réunion de l'Assemblée. À l'unanimité, le Tribunat propose d'appeler l'Empereur, qui l'a accepté,
Biographies
De Gaulle :
I.
II.
III.
IV.
Victor Hugo :
I. «Je suis une force qui va !.. », éditions XO, 2001 (et Pocket).
I. «...Je serai celui-là !.. », éditions XO, 2001 (et Pocket).
CONTE
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