Читаем Нора Галь: Воспоминания. Статьи. Стихи. Письма. Библиография. полностью

        Mais la chaleur 'etait telle qu'il m''etait p'enible aussi de rester immobile sous la pluie aveuglante qui tombait du ciel... C''etait le m^eme 'eclatement rouge... Toute cette chaleur s'appuyait sur moi et s'opposait `a mon avance... A chaque 'ep'ee de lumi`ere jaillie du sable, d'un coquillage blanchi ou d'un d'ebris de verre, mes m^achoires se crispaient...

        C''etait le m^eme soleil, la m^eme lumi`ere sur le m^eme sable qui se prolongeait ici...

        Mais toute une plage vibrante de soleil se pressait derri`ere moi... La br^ulure du soleil gagnait mes joues et j'ai senti des gouttes de sueur s'amasser dans mes sourcils. C''etait le m^eme soleil que le jour oщ j'avais enterr'e maman et, comme alors, le front surtout me faisait mal et toutes ses veines battaient ensemble sous la peau. A cause de cette br^ulure que je ne pouvais plus supporter, j'ai fait un mouvement en avant...

        Et cette fois, sans se soulever, L'Arabe a tir'e son couteau qu'il m'a pr'esent'e dans le soleil. La lumi`ere a gicl'e sur l'acier et c''etait comme une longue lame 'etincelante qui m'atteignait au front. Au m^eme instant la sueur amass'ee dans mes sourcils a coul'e d'un coup sur les paupi`eres et les a rideau de larmes et de sel. Je ne sentais plus que les cymbales du soleil sur mon front et, indistinctement, le glaive 'eclatant jailli du couteau toujours en face de moi. Cette 'ep'ee br^ulante rongeait mes cils et fouillait mes yeux douloureux. C'est alors que tout a vacill'e. La mer a charri'e un souffle 'epais et ardent. Il m'a sembl'e que le ciel s'ouvrait sur toute son 'etendue pour laisser pleuvoir du feu. Tout mon ^etre s'est tendu, et j'ai crisp'e ma main sur le revolver. La g^achette a c'ed'e, j'ai touch'e le ventre poli de la crosse et c'est l`a dans le bruit `a la fois sec et assourdissant, que tout a commenc'e. J'ai secou'e la sueur et le soleil. J'ai compris que j'avais d'etruit l''equilibre du jour, le silence exceptionnel d'une plage oщ les balles s'enfoncaient sans qu'il y par^ut. Et c''etait comme quatre coups brefs que je frappais sur la porte du malheur (p.60-62).

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