Читаем Orchéron полностью

À moins encore que les umbres ne l’eussent enlevée. Peu probable : une femme protégée par le Qval n’avait sans doute rien à craindre des prédateurs volants. Non, non, elle était partie, et en même temps qu’elle l’espoir s’était envolé de ranimer son feu intérieur. Il revint au centre de la place et, découragé, s’assit sur le bord du bassin de la fontaine. La créature ondula doucement dans son dos et sur ses épaules avant de revenir en place. À nouveau, des images jaillirent en flot, qui lui montrèrent des hommes, des femmes et des enfants autour de cette fontaine. L’eau s’écoulait abondamment du sexe et de la bouche d’un corps généreux de femme sculpté dans une pierre blanche, s’acheminait vers les constructions par des canalisations transparentes dont il restait des vestiges entre les buissons et les plaques de mousse.

Les anciens habitants avaient sans doute tiré l’eau d’une nappe phréatique, une nappe qui n’était peut-être pas encore épuisée.

À laquelle on pouvait peut-être accéder.

Dans un état second, Orchéron se releva, enjamba le muret, s’approcha de la statue, qui avait dû atteindre, entière, une hauteur de quatre hommes, tourna autour du socle, un cube dont les arêtes mesuraient l’équivalent de trois grands pas. Il découvrit sur la face du cube orientée à l’est une ouverture carrée et béante dont le volet, aussi gangrené par la lèpre rougeâtre que les barreaux de l’échelle dans la cave, gisait dans la mousse jaune parsemée de boules noires.

Il y glissa d’abord la tête, le torse, puis passa tout entier à l’intérieur du socle, dans une semi-pénombre imprégnée d’une âcre odeur de moisissure. La lumière du jour éclairait en partie une végétation proliférante, désordonnée, et révélait, dans un coin, une trappe dégagée de laquelle partaient les marches étroites et tournantes d’un escalier. Des ronces et des herbes arrachées gisaient en petit tas sur un côté.

Le cœur battant, aiguillonné par un regain d’espoir, il s’engagea dans l’escalier. Ce passage, il en avait la conviction, le ramenait vers la petite djemale. Quelqu’un l’avait emprunté peu de temps avant lui, or, comme il n’avait rencontré qu’elle dans ces vestiges, qui d’autre aurait pu ouvrir le volet du socle et dégager la trappe ?

Les marches tournaient autour d’un axe qui s’enfonçait à l’intérieur d’un puits cylindrique d’une largeur de deux pas, tapissé du même matériau gris et lisse que le tunnel du littoral du Triangle – un matériau employé de part et d’autre des grandes eaux, ce qui renforçait l’hypothèse d’un contact entre les deux peuples. À intervalles réguliers brillaient des solarines enchâssées dans la paroi. Orchéron se pencha par-dessus la rambarde pour regarder vers le bas du puits : la perspective fuyante des éclats lumineux semblait se prolonger sans fin et se perdre dans les profondeurs du sol.

Il continua de descendre en s’efforçant de garder les yeux levés pour éviter de se laisser gagner par le découragement. L’air s’imprégnait d’humidité, l’odeur de moisissure se faisait de plus en plus nette, de plus en plus âpre, les claquements de ses semelles sur les marches résonnaient avec force dans le silence sépulcral.

Il n’avait pas d’autre but désormais que d’étancher sa soif et de retrouver Alma. Sa mère Orchale l’avait envoyé à la rencontre du deuxième peuple, mais, si ces vestiges étaient les traces du passage des descendants de l’Agauer sur le nouveau monde, il ne trouverait ici aucune solution au problème posé par les protecteurs des sentiers. La seule chose qu’il lui restait à faire, c’était se réconcilier avec lui-même, apprendre à maîtriser ses crises, ses sauts dans le temps, et pour cela l’aide de la petite djemale lui était indispensable.

Des tremblements violents répétés agitèrent la créature sans doute apeurée par cette plongée de plus en plus profonde dans les entrailles du sol. Elle se décolla à plusieurs reprises de la peau d’Orchéron. Il crut qu’elle allait se détacher de lui et repartir à toutes pattes vers le haut, mais elle revint à chaque fois se plaquer contre lui et revêtir les parties de son torse que ses convulsions avaient dénudées.

Il perçut des images de créatures vivantes enfermées dans des cocons transparents, d’yeux noirs grands ouverts, exorbités par la terreur, de cris inaudibles, de formes mouvantes et imprécises dans les ténèbres.

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