Читаем ПСС. Том 59. Письма, 1844-1855 гг. полностью

Il faut avouer, que j’ai une veine de malheur dans tout ce que j’entreprends. — Malheur n’est pas le mot; puisque Dieu merci, je n’en ai pas encore éprouvé; mais c’est un guignon étonnant, qui me poursuit toujours et partout. — Je n’ai qu’à me rappeler les désappointements, que j’ai éprouvés dans le хозяйство, mes examens commencés et que je n’ai pas pu terminer, la mauvaise chance, continuelle, que j’ai eu quand j’ai joué et une quantité d’autres plans, qui ont tou[t]s manqué. — J’avoue, que dans la plupart de ces revers dont je me plains je puis m’accuser moi- même autant que la fortune; mais il n’en est pas moins vrai, qu’il existe un petit démon, qui s’occupe continuellement à me faire des vexations, et faire échouer toutes mes entreprises. — Votre excellente lettre (à laquelle j’ai repondu le même jour)1 a en effet été suivie de près de l’argent que j’attendais d’André. — Après avoir payé mes petites dettes, pris une подорожная, quatre jours après, j’étais prêt à partir; mais comme le même jour (le 19 Décembre) devait arriver la poste de Кизляръ, je me suis dit qu’il valait mieux attendre une lettre de Nicolas qui devait m’arriver avec cette poste. — En effet le 19 je reçus une longue epître de Nicolas,2 dans laquelle entre autres choses, il m’écrit «съ этой же почтой Алексѣевъ3 (батар. командиръ) посылаетъ тебѣ твои бумаги: Метр. Свид. Свид. о происх. и аттестатъ». J’ai donc tout de suite envoyé à la poste, pour savoir, si ces papiers y étaient, mais il n’y avait rien. — Je suis allé le même jour à la chancellerie du Général Brimer4 pour demander si les papiers dont me parle N[icol]as seront suffisants, on m’a répondu, que si I’Указъ объ отставкњ,5 n’y est pas, je ne pourrai pas être reçu; mais que probablement il devait y être. Connaissant la négligence de N[icol]as en affaires et croyant qu’il avait oublié de me parler de ce papier, je me suis décidé à attendre la poste suivante, qui devait arriver dans deux jours. D’autant plus, que pendant mon séjour j’avais arrangé tous les autres papiers, j’avais fait mon examen, le certificat du docteur et autres formalités étaient remplies, de sorte que si je recevais tous les papiers exigés, je pouvais être reçu le même jour. — Vous pouvez vous figurer avec quelle impatience j’attendais la poste; mais quoique nous nous erintons Ванюшка6 et moi depuis 8 jours à y aller tous les jours, quatre postes sont arrivées, et les papiers promis la même poste, que la lettre, n’arrivent pas. Cependant je ne pouvais pas partir sans savoir si I’Указъ y est ou non; puisque dans le cas qu’il n’y est pas, j’avais l’espoir à l’aide de la protection de Bariatinsky7 ou de Brimer, [d’Jarranger cette affaire sans ce papier; mais je ne pouvais pas m’adresser à eux, sans savoir, si le papier est envoyé ou non et sans avoir reçu les autres. — A présent je n’ai plus même cet espoir; puisque l’un — Bariatinsky est parti et l’autre, Brimer, est tombé malade et ne reçoit personne. Comme j’avais juste ce qu’il me fallait d’argent pour partir, après avoir fait quelques dépenses indispensables pendant ces 8 jours, je ne puis plus partir; avant de recevoir de l’argent que Nicolas m’a promis d’envoyer. — Vous ne sauriez croire, chère tante, combien tout cela m’est désagréable, d’autant, plus, que dans tou[t]s les cas, j’ai pris la résolution d’entrer au service militaire, résolution dans laquelle votre lettre m’a décidé à persister.

Je ne vous parle pas encore de différents petits désagréments, qui sont venus se joindre à celui la, pour ne pas donner à cette lettre une teinte trop sombre.

Voilà un manque de délicatesse et de l’égoisme de ma part — de vous écrire tout cela. — En confiant mes petits malheurs à une personne dont je me sais tendrement aimé je sens diminuer mon chagrin; mais je ne pense pas à l’inquiétude que cela vous causera. — Pardonnez moi ce manque de délicatesse et ne vous inquiétez pas trop de moi. — Je m’en tirerai autant bien que possible. — Demain arrive encore une poste, je suis décidé à l’attendre. S’il me m’arrive rien, je tâcherai de trouver de l’argent et partir; si je n’en trouve pas, je tâcherai d’attendre patiemment. — Adieu, chère tante, je baise vos mains.

Ma santé est bonne; mais mon humeur est chagrine. — Voilà deux mois, que je suis séparé de N[icol]as; et il me parait qu’il y a déjà deux ans; tant j’ai envie de le revoir. Adressez vos lettres à Кизляръ.

Cette lettre n’a pas été reçue à la poste aujourd’hui — il était trop tard. Tant mieux; puisque je puis vous donner la nouvelle, de l’arrivée de mes papiers; mais le papier principal n’y est pas. — Il est déjà tard, je ne sortirai donc pas aujourd’hui — утро вечера мудренѣе; mais demain je compte faire tout ce qu’il est possible, pour pouvoir être reçu et partir; je vous informerai dans cette même lettre du succès de mes démarches.

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