Читаем San-Antonio polka полностью

— Tu gamberges un peu au problème ? Nous sommes ligotés, il y a une pierre qui bouche l'orifice et…

Béru barrit.

— Faut qu'on se barre, les gars, y a pas de bon Dieu ! On est des hommes ou des pets de lapin, dites voir…

C'est Belloise qui répond :

— On est des hommes entravés, m'sieur le flic ! Vaut mieux être un pet de lapin à l'air libre qu'un homme attaché au fond d'un trou.

La réponse me paraît assez pertinente. Béru l'accepte passagèrement, mais son tempérament rebelle reprend du poil de la bête.

— Écoutez, les mecs, dit-il. On est trois. C'est pas possible que sur les trois, y en a pas z'un qui puisse se délier, biscotte il est attaché moins serré que les autres !

Nous réitérons nos efforts du début.

— Je regrette, fais-je, en ce qui me concerne ils m'ont refilé une infusion de chanvre assez soin-soin.

— Idem au cresson ! rétorque Riri.

Le Mastar s'épuise un moment encore et finit par bredouiller que « rien ne va plus ».

— Ce qui complique tout, assure-t-il, c'est qu'on soye roulés dans ces toiles !

— Merci du renseignement, ironisé-je. (Je suis ironiste de naissance.)

Le temps passe encore et nous en perdons la notion. On ne sait pas quoi se dire. L'odeur immonde de ce lieu nous est devenue familière et ne meurtrit plus notre sens olfactif.

Et tout à coup, un même frisson parcourt nos trois échines. Là-haut, un bruit vient de se Produire. Il se répète. C'est celui que ferait une barre de fer sur de la pierre.

— Qu'est-ce tu crois qu'il s'agit ? questionne Béru.

— Peut-être a-t-on retrouvé notre trace, supposé-je.

— Ce serait trop beau. Moi je te dis que c'est les autres enfoirés qui reviennent parce qu'ils se sont gaffés que tu les as berlurés.

J'admire combien en termes simples ces choses-là sont dites et je conseille à mes compagnons de ne plus moufter. Au bout d'un moment la pierre obstruant l'entrée du sépulcre s'écarte. Nous recevons un bon air rafraîchi par la nuit. Des nuages boursouflés défilent dans le rectangle de clarté. On dirait un interlude de la Télé.

C'est beau la vie ! Nous sommes tout à coup aveuglés par le faisceau puissant d'une torche électrique. Ça nous fait ciller vachement. Son rayon est insoutenable, d'autant plus que nos rétines s'étaient accoutumées à l'obscurité intégrale. Je détourne la tête, ce qui me permet de voir l'endroit où nous nous trouvons. Pas réjouissant. Les parois du caveau sont suintantes d'humidité. Il y a, à même le sol, une bière démantelée à travers laquelle on aperçoit un squelette dans un complet moisi. Riri est allongé en travers de la bière. Nous sommes enchevêtrés.

Un glissement : c'est une silhouette qui descend vers nous. Le rayon de la lampe se rapproche, son diamètre s'amenuise. Il vient s'écraser sur moi. Une main entre dans le faisceau, armée d'un long couteau à la lame effilée. Je me dis que ma dernière seconde est arrivée. Nos tourmenteurs se sont peut-être aperçus que la police était sur leurs traces et ils ne veulent pas prendre de risque en laissant des témoins oculaires, auriculaires et vasculaires, derrière eux. Alors un nettoyeur de tranchée diplômé,vient nous couper la gorge mine de rien.

Je ferme mes jolis yeux. Je souhaite ardemment que le trancheur de glotte soit un crack et qu'il fasse vite. J'avale ma salive une dernière fois et je pense très fort à ma bonne Félicie qui m'attend dans notre pavillon de Saint-Cloud.

Mais, ô surprise (en anglais : hhhaô surprise !) la lame n'entame pas mon cou de cygne. Elle plonge dans mes liens comme un brochet dans une nasse. Un choc rude, j'ai l'impression qu'on me guérit d'une crise d'angine de poitrine. L'étau qui me bloquait les bras et me comprimait la poitrine vient de se desserrer brusquement. La lame descend le long de mon académie, continuant de cisailler les cordes. Bientôt j'ai la totale liberté de mes mouvements. Je m'extirpe de la bâche et j'essaie de voir la frime de notre bienfaiteur. Jusqu'alors pas un mot, pas une syllabe, pas une onomatopée n'ont été prononcés. La scène est fantomatique, cauchemaresque, grand-guignolesque et surnaturelle. Je distingue un grand type maigre, aux pommettes plus saillantes que les pommettes d'une tête de mort. Des favoris noirs, coupés carrés, descendent bas sur des joues creuses. Les sourcils sont épais. Le cheveu frise sur le devant et brille sur le derrière, merci Roja !

Maintenant, l'ange noir s'occupe de Son Altesse Eléphantesque. Cric, crac, croc ! En trois coups de lame le Béru est rendu à ses occupations.

— Grand merci, Monseigneur, fait-il en se relevant. Je sais pas qui c'est qui vous envoie, mais vous me donnerez son adresse, j'y espédierai des fleurs !

M. Coupe-Ficelle s’affaire sur Belloise à son tour. Le Riri se remet debout.

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