Читаем Том 4. Проза. Письма. полностью

Je suis extr^emement f^ach'e que ma lettre pour ma cousine soit perdue ainsi que la v^otre pour grand’maman; – ma cousine pense peut-^etre que j’ai fait le paresseux, ou que je mens en disant que j’ai 'ecrit; mais ni l’un ni l’autre ne serait juste de sa part; puisque je l’aime beaucoup, trop pour m’esquiver par un mensonge, et que, `a ce que vous pouvez lui attester, je ne suis pas paresseux `a 'ecrire; je me justifierai peut-^etre avec ce m^eme courrier, et si non, je vous prie de le faire pour moi; apr`es-demain je tiens examen et suis enterr'e dans les math'ematiques. – Dites lui de m’'ecrire quelquefois; ses lettres sont si aimables.

Je ne puis pas m’imaginer encore, quel effet produira sur vous ma grande nouvelle; moi, qui jusqu’`a pr'esent avais v'ecu pour la carri`ere litt'eraire, apr`es avoir tant sacrifi'e pour mon ingrat idole, voil`a que je me fais guerrier; – peut-^etre est-ce le vouloir particulier de la providence! – peut-^etre ce chemin est-il le plus court; et s’il ne me m`ene pas `a mon premier but, peut-^etre me m'enera-t-il au dernier de tout le monde. Mourir une balle de plomb dans le coeur, vaut bien une lente agonie de vieillard; – aussi, s’il y a la guerre, je vous jure par dieu d’^etre le premier partout. – Dites, je vous en prie, `a Alexis que je lui enverrai un cadeau dont il ne se doute pas; il avait il y a longtemps d'esir'e quelque chose de semblable; et je lui envoie la m^eme chose, seulement dix fois mieux; – maintenant je ne lui 'ecris pas, car je n’ai pas le temps; dans quelques jours l’examen; une fois entr'e je vous assomme de lettres, et je vous conjure tous, et toutes, de me riposter; – mademoiselle Sophie m’a promis de m’'ecrire aussit^ot apr`es son arriv'ee; le saintdu Voron`ege lui aurait-il conseill'e de m’oublier? Dites lui que je voudrais savoir de ses nouvelles. – Que co^ute une lettre? – une demi-heure! Et elle n’entre pas `a l’'ecole des guardes; – vraiment je n’ai que la nuit; – vous, c’est autre chose; il me parait que, si je ne vous communique pas quelque chose d’important, arriv'e `a ma personne, je suis priv'e de la moiti'e de ma r'esolution. – Croyez ou non, mais cela est tout-`a-fait vrai; je ne sais pourquoi, mais lorsque je recois une lettre de vous, je ne puis m’emp^echer de r'epondre tout de suite, comme si je vous parlais.

Adieu donc, ch`ere amie; je ne dis pas au revoir, puisque je ne puis esp'erer de vous voir ici, et entre moi et la ch`ere Moscou il y a des barri`eres insurmontables, que le sort semble vouloir augmenter de jour en jour. – Adieu, ne soyez pas plus paresseuse que vous n’avez 'et'e jusqu’ici, et je serai content de vous; maintenant j’aurai besoin de vos lettres plus que jamais: enferm'e comme serai, cela sera ma plus grande jouissance; cela seul pourra relier mon pass'e avec mon avenir, qui d'ej`a s’en vont chacun de son c^ot'e, en laissant entre eux une barri`ere de 2 tristes, p'enibles ann'ees; prenez sur vous cette t^ache ennuyeuse, mais charitable, et vous emp`echerez une vie de se d'emolir; – `a vous seule je puis dire tout ce que je pense, bien ou mal, ce que j’ai d'ej`a prouv'e par ma confession; et vous ne devez pas rester en arri`ere; vous ne devez pas – car ce n’est pas une complaisance que je vous demande, mais un bienfait. – J’ai 'et'e inquiet il y a quelques jours, maintenant je ne le suis plus: tout est fini; j’ai v'ecu, j’ai m^uri trop t^ot; et les jours que vont suivre seront vides de sensations…

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